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DE LA

RÉVOLUTION DE FRANCE,

PENDANT LES DERNIÈRES ANNÉES

DU RÈGNE DE LOUIS XVI;

PAR A. F. BERTRAND DE MOLEVILLE,
MINISTRE D'ÉTAT.

DEUXIÈME PARTIE,

Comprenant les années 1791, 1792 et 1793, jusqu'à
la mort de Louis XVI inclusivement.

Quæque ipse miserrima vidi,

Et quorum pars. •

TOME NEUVIÈME.

A PARIS,

CHEZ GIGUET ET MICHAUD, IMPRIMEURS-LIBRAIRES,

RUE DES BONS-ENFANS, No, 6.

AN 10. -- (1802.)

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HISTOIRE

D E

LA REVOLUTION.

CHAPITRE XXVIII.

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Le roi adopte mon plan pour sa sortie de Paris; madamne de Staël en propose un autre. Fermentation dans la capitale. Attroupemens séditieux pour se porter au château; les progrès du désordre multiplient les émigrations. La inunicipalité fait décréter qu'il ne sera plus donné de passe-ports pour sortir du royaume, et que les biens des émigrés seront mis en vente. - Adresse de l'assemblée au roi. Motion de Brissot sur la nécessité de décider quels sont les différens cas de dé chéance, et si le roi s'en est rendu coupable. semblée fait, ouvrir au peuple une -Assassinat de M. Desprémenil. tions envoyées à Mallet-du-Pan. longe de Marseillais arrive à Paris. dément les projets contre-révolutionnaires dont il étoit accusé. Manifeste des puissances. Déclaration des princes français..

ireb

L'as

porte des Tuileries,
Nouvelles instruc-
Une seconde co-
M. de Lafayette

..

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PLUSIEURS jours s'étoient écoulés depuis que j'avois adressé mon plan au roi, relativement à son départ et à celui de la famille royale pour Gaillon;

et, malgré mes instances souvent réitérées, je n'avois encore reçu aucune réponse définitive de sa majesté, qui me marquoit toujours qu'elle l'examinoit, et qu'elle me feroit connoitre ses intentions. Dans la crainte que ce plan ne parût trop hasardeux, j'avois observé dans la lettre qui l'accompagnoit, qu'avant de l'adopter, et pendant qu'on disposeroit les préparatifs nécessaires pour son exécution, il seroit prudent d'envoyer en Normandie un officier-général expérimenté et fidèle, qui n'y fût pas connu ; qui, en annonçant le projet d'acheter Gaillon, obtiendroit sans difficulté du département, les ordres nécessaires pour aller voir le château; examineroit sa situation, les moyens de défense dont il étoit susceptible; verroit en quoi consistoient les meubles qui y étoient restés; s'assureroit des moyens d'y faire arriver de Rouen ceux qui seroient nécessaires; sonderoit avec toute l'adresse et la circonspection que les circonstances exigeoient, les sentimens du département, de la municipalité, du peuple de Rouen et de environs de Gaillon, à l'égard du roi, ainsi que l'esprit des troupes employées dans ce département, et en rendroit le compte le plus exact. Je proposai, pour remplir cette commission, M. Lefort, maréchal-de-camp, dont le roi connoissoit les talens et le dévouement; il étoit arrière-petitfils du célèbre Lefort, si connu en Russie par la confiance et l'amitié dont le Czar Pierre l'as ho

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