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PIÈCES ET ACTES

OFFICIELS

EXTRAITS DU MONITEUR.

PREMIÈRE PARTIE.

A PARIS,

DE L'IMPRIMERIE DE Mme. V. AGASSE,

RUE DES POITEVINS, No. 6.

1815.

Fr 1.400.142.5

HARVARD COLLEGE LIBRARY

GIFT OF THE

MASSACHUSETTS HISTORICAL SOCIETY

July 13.1935

EXTRAIT DU MONITEUR.

Du mardi 21 mars 1815.

Paris, le 20 mars.

Le Roi et les princes sont partis cette nuit.

S. M. l'Empereur est arrivé ce soir à 8 heures dans son palais des Tuileries. Il est entré à Paris à la tête des mêmes troupes qu'on avait fait sortir ce matin pour s'opposer à son passage. L'armée qui s'était formée depuis son débarquement n'avait pas pu dépasser Fontainebleau. S. M. a passé sur sa route la revue de plusieurs corps de troupes. Elle a marché constamment au milieu d'une immense population qui par-tout se portait au-devant d'elle.

Le brave bataillon de la vieille garde, qui a accompagné l'Empereur depuis l'ile d'Elbe, arrivera ici demain et aura fait ainsi, en 21 jours, le trajet du Golfe-Juan à Paris.

Nous donnerons demain le récit de ce qui s'est passé sur la route de S. M., depuis son débarquement jusqu'à son arrivée à Pafis.

S. M. a donné le portefeuille du ministère de la justice à S. A. S. le prince archichancelier de l'Empire.

S. M. a nommé :

A

M. le duc de Gaëte, ministre des finances.

M. le duc de Bassano, ministre secrétaire-d'état. M. le duc Decrès, ministre de la marine et des colonies.

M. le duc d'Otrante, ministre de la police générale.

M. le comte Mollien, ministre du trésor impérial.

M. le maréchal prince d'Eckmühl, minstre de la guerre.

M. le duc de Rovigo, premier inspecteur-général de la gendarmerie.

M. le comte de Bondy, préfet du département de la Seine.

M. le conseiller d'Etat Réal préfet de police.

PROCLAMATION.

Au Golfe-Juan du rer mars 1815.

NAPOLÉON, par la grâce de Dieu et les Constitutions de l'Empire, EMPEREUR DES FRANÇAIS, etc., etc.

Soldats !

A L'ARMÉE.

Nous n'avons pas été vaineus. Deux hommes sortis de nos rangs ont trahi nos lauriers, leur pays, leur prince, leur bienfaiteur.

Ceux que nous avons vu pendant vingt-cinq ans parcourir toute l'Europe pour nous susciter des ennemis, qui ont passé leur vie à combattre contre nous dans les rangs des armées étrangères en maudissant notre belle France, prétendraient-ils com

mander et enchaîner nos aigles, eux qui n'ont jamais pu en soutenir les regards? Souffrirons-nous qu'ils héritent du fruit de nos glorieux travaux ? qu'ils s'emparent de nos honneurs, de nos biens, qu'ils calomnient notre gloire ? Si leur règne durait, tout serait perdu, même le souvenir de ces immortelles journées.

Avec quel acharnement ils les dénaturent! ils cherchent à empoisonner ce que le Monde admire, et s'il reste encore des défenseurs de notre gloire c'est parmi ces mêmes ennemis que nous avons combattus sur le champ de bataille.

Soldats! dans mon exil, j'ai entendu votre voix, je suis arrivé à travers tous les obstacles et tous les périls.

Votre général, appelé au trône par le choix du peuple, et élevé sur vos pavois, vous est rendu : venez le joindre.

Arrachez ces couleurs que le nation a proscrites, et qui, pendant vingt-cinq ans, servirent de ralliement à tous les ennemis de la France. Arborrez cette cocarde tricolore; vous la portiez dans nos grandes journées!

Nous devons oublier que nous avons été les maifres des nations, mais nous ne devons pas souffrir qu'aucune ne se mêle de nos affaires. Qui prétendrait être maître chez nous ? Qui en aurait le pouvoir? Reprenez ces aigles que vous aviez à Ulm, à Austerlitz, à Jena, à Eylau, à Friedland, à Tưdella, à Eclmülh, à Essling, à Wagram, a Smolensk, à la Moscowa, à Lutzen, à Vurtchen, Montmirail. Pensez-vous que cette poignée de Fran

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