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en 1882, tout en enrichissant nos actionnaires et notre clientèle, ouvrir aux capitaux français,. à l'industrie française, au génie civilisateur de la France, une sphère d'action si vaste et si consciencieusement étudiée. Ne m'est-il pas permis, pour conclure, d'affirmer que ceux-là qui, voulant avilir l'Union après l'avoir égorgée, ont soutenu qu'elle était une œuvre de spéculation personnelle, sont des calomniateurs? Ils ont demandé au mensonge de fournir l'excuse de l'assassinat; mais la calomnie restera la flétrissure d'un calcul meurtrier.

Si leurs victimes puisent dans la lecture de ces pages la conviction raisonnée que l'entreprise, en laquelle ils avaient eu foi, n'a pas été indigne de leur estime, j'aurai atteint le seul but que je me sois proposé.

A diverses reprises, depuis quelque temps, des bruits sont arrivés jusqu'à moi, dans ma retraite d'exilé, venant des ruines encore fumantes de l'Union générale.

On songerait, m'assure-t-on, à rallier les anciens éléments de cette société; on carresserait la pensée de chercher dans l'avenir la com

pensation des épreuves du passé. Je ne sais si ces idées prendront un corps, si ces aspirations vagues, bien naturelles, du reste, et bien légitimes, se transformeront en un projet sérieux. Mais je me crois autorisé, puisque l'occasion s'en présente, à exprimer mon sentiment.

Si l'on voulait faire espérer que l'Union générale pourrait renaître de ses cendres, reprendre son programme, et conduire, comme par enchantement, les naufragés d'hier, qui monteraient sa barque, vers des rivages dorés, oh! alors, j'oserais dire Prenez garde! Cette espérance ne serait pas sans périls, et il faudrait craindre l'illusion.

Ces réflexions sont-elles pour décourager les bonnes volontés? Les opprimés doivent-ils res-ter toujours à la merci de leurs pires ennemis, sans rien faire pour se défendre, pour constituer, par leur union, une force qui oblige à compter avec eux? Ce n'est pas mon opinion. Mais peut-être vaudrait-il mieux oublier un moment l'Union générale, sauf à en rechercher les épaves quand l'heure serait venue.

Les conditions si précaires, où se débat la vie

sociale et économique de la France donnent à penser que, un peu plus tôt, un peu plus tard, un effort se produira pour échapper au malaise qui paralyse les forces vives de notre race.

Un tel effort devra nécessairement assurer la protection de bien des intérêts sacrifiés, de bien des droits méconnus, et l'accomplissement de bien des devoirs contre lesquels le temps ne peut prescrire.....

Mais, après cinq longues années d'exil et de solitude, dans un village perdu des montagnes de Castille, je me demande si je ne suis pas devenu trop ignorant des choses actuelles de mon pays pour avoir le droit d'en parler. Toutefois une pensée me domine, et je ne puis la chasser. C'est la pensée que l'avenir de la France, quel que soit son gouvernement, dépend des énergies morales et matérielles de ceux de ses enfants qui ne séparent pas des traditions et des croyances chrétiennes la cause du progrès et les conquêtes du travail.

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V. Programme d'Orient.

VI. L'Union générale, banque catholique

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