Page images
PDF
EPUB

souviens-toi aussi que tu me dois de vivre, c'est tout ce

que j'implore de toi.

-Oh! toi parti.

Cet entretien me fatigue et devient

pénible.

faud.

[blocks in formation]

Adieu donc, René... et à demain au pied de l'écha

Adieu, fit René se dirigeant vers la porte qui conduisait à sa prison et sans détourner la tête.

Cette femme lui faisait horreur, et il ne voulait pas la maudire.

EPILOGUE

Le lendemain, oh! Caroline de Noverre était bien reneignée, la liste des condamnés à mort fut lue comme à l'ordinaire à haute voix, et le premier nom qui frappa es échos de la prison fut celui de René d'Aubersac. -Je suis prêt! s'écria le jeune homme.

Sa toilette fut faite en même temps que celle des autres condamnés, et il attendit, avec ses compagnons, que l'ordre arrivât de monter dans la charrette qui attendait dans la cour.

C'est alors, cinq minutes peut-être le séparaient du dernier et terrible voyage, qu'on vint, comme la veille, l'avertir qu'on le demandait au parloir.

Il refusa de s'y rendre.

[ocr errors]

On vous attend, lui fut-il dit.

En effet, au moment où il suivait le couloir qui le conduisait à la cour du dépôt, il fut arrêté au passage par une femme voilée.

[ocr errors]

Encore vous, dit-il avec un ton d'amer reproche ne pouvez-vous me laisser mourir en paix?

René, je veux te sauver à tout prix, dit cette femme.

[ocr errors]

Il détourna la tête.

Ma voiture nous attend à la porte de la Concier gerie et va nous emmener, en quelques heures, loin de Paris et de la mort qui te menace.

- Ma voiture, dit-il, la voilà, montrant une des char rettes dans laquelle quelques prisonniers montaien déjà.

[blocks in formation]

Elle lui montra un papier qu'elle ouvrit. C'était un ordre de surseoir à l'exécution et signé : Fouquier Tin ville.

René ne lut pas le papier, il ne vit que le nom.
Il pâlit.

Fouquier Tinville, quoi, vous êtes...

Je te sauve et nous fuyons ensemble.

René la repoussa d'un geste méprisant.

-Adieu, madame, dit-il, j'aime mieux mourir. Elle recula atterrée, et René d'Aubersac passa devant elle.

Quand elle songea à le rejoindre, il était dans une des charrettes, et les voitures funèbres s'ébranlaient.

Elles prirent par la rue Saint-Honoré et arrivèren sur la place de la Révolution, précédées et suivies pa une foule énorme et tumultueuse.

Mais derrière, et effleurant presque la troisième cha

rette, marchaient un homme et une femme; l'homme était vieux et avait peine à suivre tant il paraissait fatigué et brisé, néanmoins, son visage dénotait encore une grande énergie; la femme était jeune, belle, mais vêtue de longs habits de deuil et le visage bouleversé.

Dans ses bras, il y avait un enfant de quatre à cinq mois à peine, qui, s'étant réveillé depuis quelques minutes, ouvrait des yeux étonnés.

A l'angle de la place, les regards de René d'Aubersac se croisèrent avec ceux de la jeune femme, il y eut entre eux comme un courant électrique.

Les lèvres de la femme remuèrent et les yeux du condamné à mort parlèrent.

Puis, sur la place, quand il descendit de la charrette, qu'il monta sur l'échafaud et qu'il présenta sa tête au bourreau, la femme poussa un cri, et éleva en l'air l'enfant qu'elle tenait dans ses bras.

- Elève-le pour la liberté! lui lança, d'une voix vibrante, l'homme qui déjà n'était plus et dont la tête roula dans le panier sanglant.

:

Thérèse s'est souvenue des dernières paroles du décapité élève-le pour la liberté ! L'enfant qu'elle a mis au monde est mort un jour pour elle, fusillé deux fois par les hommes du 2 décembre!... Mais qui ne se souvient de l'histoire de Martin Bideauré?

FIN

TABLE DES MATIÈRES

PREMIÈRE PARTIE

Les Amours des Girondins

I. Louvet et le chaste amour de sa vie.

II.

III.

IV.

V.

[ocr errors]

-

-

-

-

Un espion de la Reine. . .

Barbaroux, son génie, son audace et son amour.
Les Passe-temps des amis du roi.

[merged small][merged small][ocr errors]

14

42

59

[ocr errors]
[ocr errors]
[merged small][merged small][ocr errors]

82

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]
[blocks in formation]

venger la cause de toutes les femmes.
La chute de la royauté et la victoire du peuple.

[ocr errors][merged small][merged small]
« PreviousContinue »