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« ressentons de ne pouvoir plus vous compter parmi nous. « Vous qui avez parcouru cette carrière si difficile avec un « zèle et une constance qui vous ont toujours mérité notre << estime. Nous saisissons cette circonstance pour vous prier d'agréer l'assurance de notre respect, et veuillez nous croire, « Monsieur, vos dévoués amis. »

(Suivent les signatures de quinze instituteurs).

NOTES.

Il était dans la vocation de la famille Viardot, de se livrer à l'instruction primaire; en voici des preuves:

Le frère de François-Didier Viardot, Jean-Charles-Marie Viardot, dans la tourmente révolutionnaire, exerçait la profession d'instituteur; il est décédé en 1834, curé d'Anstrude, où il a exercé le saint ministère pendant vingt-cinq ans, et après avoir doté la commune d'un établissement de religieuses, où les filles sont enseignées gratuitement.

Leur sœur, Marie-Anne Viardot, exerçait la profession d'ins titutrice dans la Côte-d Or, elle s'était mariée à un instituteur du nom de Régnard, qui, sous le premier Empire, a été contraint d'échanger sa profession contre celle de soldat.

Deux des filles de François-Didier Viardot, ont été institutrices et se sont mariées avec des instituteurs.

Deux des descendants de François-Didier, ses petits-neveux, ont, par ses soins, embrassé la carrière de leur oncle; l'aîné est décédé instituteur de la ville d'Auxerre, où il a laissé le meilleur souvenir, l'autre exerce cette profession dans la Côted'Or.

Deux autres petits neveux par alliance, nommés Perdu, ont également exercé la même profession.

Enfin, deux de ses petits-fils, sont, l'un prêtre, depuis vingtcinq ans, et l'autre instituteur.

LAURANT,

Ancien instituteur.

DES SÉANCES

DU

CONSEIL GÉNÉRAL DE L'YONNE

(Sessions de 1876)

PREMIÈRE SESSION D'AVRIL.

SÉANCE DU 24 AVRIL.

Sont absents et s'excusent par lettres, MM. Brincard, Duché, Durand-Désormeaux, Huriot. Sont également excusés: MM. Jacquillat, Frémy, Letainturier et Séguier.

Au commencement de la séance, M. Lepère, président, prononce le discours qui suit:

Mes chers collègues,

Les quelques mois qui se sont écoulés depuis notre dernière session ont vu s'accomplir des événements d'une importance décisive pour l'avenir de notre pays.

Par l'organisation complète des pouvoirs publics qu'elle avait établis, la constitution a été mise en action; et à la force légale qu'elle tirait du vote de l'Assemblée nationale, aux garanties qu'elle trouvait dans les loyales déclarations du président de la République est venue s'ajouter cette consécration suprême qui résulte de l'importante adhésion du pays librement consulté.

Des mémorables scrutins du 30 janvier, des 20 février et 5 mars, est sortie la solennelle sanction de nos lois constitutionnelles le suffrage universel a manifesté d'une façon non équivoque qu'il voulait que les institutions républicaines fussent dorénavant une vérité et qu'à tous les dégrés de la hiérarchie administrative elles fussent désormais servies avec dévouement et fidélité.

Le gouvernement l'a bien ainsi compris et, en proclamant que nos institutions seraient par lui loyalement pratiquées, il n'a pas dissimulé sa ferme résolution d'exiger de ses subordonnés de tout ordre la même loyauté, la même fidélité.

1877.

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réalisation est assurément le vœu le plus instant du pays.

Puisse le Gouvernement, pour l'accomplissement de cette tâche, avoir partout été aussi bien inspiré dans le choix de ses auxiliaires, qu'il vient de l'être en remettant aux mains qui vont aujourd'hui la diriger, l'administration de notre patriotique département !

Dans les nouvelles instructions que le nouveau préfet de l'Yonne adresse aux sous-préfets, aux maires, à tous les fonctionnaires du département, nos populations sont heureuses de trouver l'expression même de leurs propres sentiments. Elles savent que ce ne sont point là de ces vaines paroles que trop souvent les actes ont démenties; que pour l'honorable magistrat qui vient d'être placé à la tête de l'administration départementale, le passé lui répond de l'avenir; qu'il est de ceux qui n'ont point attendu que les institutions républicaines fussent la loi définitive du pays pour consacrer à lear avénement, à l'application des principes sur lesquels elles reposent, tout ce qu'ils ont d'intelligence et de dévouement; elles savent enfin que, pour la pratique loyale » de ces institutions, le nouveau préfet de l'Yonne n'aura qu'à reprendre et qu'à suivre la voie qu'il s'était lui-même tracée dans l'administration des divers départements où il a laissé de si honorables souvenirs et de légitimes regrets.

Soyez le bienvenu, Monsieur le Préfet.

Vous venez au milieu d'une population honnête, intelligente et laborieuse; indépendante, mais calme et paisible; franchement républicaine, mais dont la fermeté n'exclut ni la sagesse ni la modération; je me crois autorisé à vous donner en son nom le témoignage de la vive sympathie avec laquelle elle vous accueille.

Je suis particulièrement le fidèle interprète des sentiments de tous mes collègues du Conseil général en vous assurant de notre dévoué et empressé concours. S'il existe entre nous quelques dissentiments politiques qui ne sauraient d'ailleurs aujourd'hui que tendre à s'effacer, nous sommes tous et loujours unis quand il s'agit des intérêts de notre cher département, et nous ne pouvons aujourd'hui qu'être unanimes à nous féliciter de voir la conduite de ses affaires et la préparation de nos travaux confiés à un administrateur dont nous savons que la capacité est à l'égal du dévouement. (Applaudissements).

M. le Préfet a prononcé ensuite les paroles suivantes :

Monsieur le Président,

Je vous remercie des paroles flatteuses que vous voulez bien m'adresser. J'apporte au service du département de l'Yonne tout ce que j'ai de force et de dévouement, et j'ai le ferme espoir qu'en toute circonstance les rapports les meilleurs et l'accord le plus parfait ne cesseront de régner entre les élus du département et les représentants du suffrage univer

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sel. Si vous le voulez bien, messieurs, nous aborderons immédiatement la tâche que nous avons à remplir pendant cette session d'avril. Faisons de bonne administration, c'est le meilleur service que nous puissions rendre au gouvernement de la République. (Applaudissements).

M. le Président communique au Conseil diverses demandes qui sont renvoyées à l'examen des différentes commissions qu'elles intéressent.

La discussion de la question relative aux pensions des médecins directeurs d'asiles d'aliénés est renvoyée à la séance où il sera donné lecture du rapport de la première Commission sur la question.

L'examen de l'affaire relative à la caserne de gendarmerie de Vézelay est également réservée.

Le Conseil ratifie une admission gratuite faite par la Commission départementale à l'école annexe d'institutrices et la remise de la rétribution scolaire pour l'année 1875.

Il autorise également les crédits demandés par la station agronomique.

M. Flandin appelle l'attention de l'administration sur la création des bibliothèques communales qu'il y a lieu d'encourager.

M. Ribière rappelle qu'en 1872 un crédit de 8,000 fr. a été employé à l'achat de livres pour bibliothèques communales d'un grand nombre de communes, et qu'il y a peut-être lieu pour l'administration à prendre les mesures propres au développement de cette utile institution.

M. Flandin demande au Conseil si la Commission départementale n'est pas chargée de rédiger un réglement pour les bibliothèques communales.

M. Bonnerot explique que le Conseil n'a pas à intervenir dans le régime extérieur des bibliothèques communales qui sont la propriété des communes. De plus, elles sont soumises à des règlements prescrits par ia loi.

M. Javal rappelle que la loi de 1833, à laquelle fait allusion M. Bonnerot, n'avait pas eu pour objet de réglementer les bibliothèques des petites communes rurales, mais seulement les bibliothèques des grands centres. Il y aurait peut-être avantage à soumettre les bibliothèques des petites communes à une règle générale.

M. Ribière indique que les ordonnances de 1839 ne sont applicables qu'aux bibliothèques des villes. La loi ne s'est pas occupée des bibliotheques des petites communes, et le Conseil ne pourrait pas suppléer à l'absence de prescriptions légales. Il ne pourrait demander l'observation par les communes de certaines règles que dans le cas où il leur allouerait des crédits pour achat de livres.

M. le Préfet demande le renvoi de la question à une commission à laquelle il communiquera les prescriptions légales relatives aux bibliothèques communales.

L'examen de la question est renvoyé à la quatrième commission.

M. Ribière donne sa démission de membre de la Commission départementale, fonction qu'il croit incompatible avec celle de membre du Sénat.

Le Conseil statuera ultérieurement sur cette démission. Le Conseil se forme en commissions pour l'examen des dossiers d'affaires.

La séance est levée.

SÉANCE DU 25 AVRIL.

Absents et dûment excusés: MM. Letainturier, DurandDésormeaux et Frémy.

MM. Coste et Rabasse donnent lecture des procès-verbaux in extenso et analytique de la séance précédente. Ces procèsverbaux sont adoptés.

M. Deligand demande que M. Duché, membre de la quatrième commission, soit adjoint à la deuxième, qui est très chargée.

M. Brincard demande si le règlement permet une semblable mutation. Le Conseil général comprend les inconvénients d'une mesure semblable; on pourrait, en faisant passer un membre d'une commission dans une autre, déplacer une majorité qui serait déjà formée sur une question.

M. le Président. - Le Conseil général est toujours maître du règlement intérieur de ses travaux.

M. Deligand.-D'ailleurs, M. Duché remplacerait M. Frémy, et le nombre des membres de la deuxième commission resterait toujours le même.

M. Duché est autorisé à faire partie de la deuxième commission.

M. le Président remet à la deuxième commission un document relatif au chemin de fer de Bourges à Saint-Dizier. II communique au Conseil un vœu émis par MM. Bagard, Flandin, Lancôme, Coste, Mathé, Régnier, et tendant à ce que l'arrêté pris par M. Ducrest de Villeneuve sur les heures de fermeture des lieux publics soit rapporté et à ce que l'arrêté de M. le préfet Ribière, sur ce mêine objet, soit remis vigueur.

en

M. le Préfet. Je ne m'oppose point à ce que ce vœu soit renvoyé à la Commission d'initiative, mais je me propose de faire toutes les réserves que je croirai utiles lorsque le vœu sera discuté devant le Conseil.

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M. Dethou. L'arrêté de M. Ribière avait été pris d'accord avec la Commission départementale et sur l'initiative du Conseil général, c'est ce qui a inspiré à nos collègues la pensée de demander à M. le Préfet de vouloir bien tenir compte des désirs exprimés à ce sujet par le Conseil.

M. Duguyot. — Je rappelle que c'est sur mon initiative que

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