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Le roi ordonne que vous vous levitz,

Eux levés, refiés debout & découverts, maitre Anoine-Louis Seguier, avocat dudit seigneur.roi, portans Imparole, ont dit :

SIRE,

Pénétrés de la confiance la plus refpectueuse dans les bontés de V. M., & intimement perfuadés qu'elle voudra bien apporter une attention vraiment paternelle à la fubfiftance

à la fûreté de fog peuple, nous requérons qu'au bas de la déclaration dont lecture a été faite, il foit mis, que du très-exprès commandement de S. M. elle a été lue, publiée, le roi jéant en fon lit de juftice, & registrée au greffe de la cour, pour être exécutée felon fa forme & teneur ; que copies. collationnées en foiens envoyées aux bailliages & fénéchauf Lées du reffort, pour y être pareillement lúes, publiées & regiftrées enjoint à nos fubftituts d'y tenir la main, & d'ep Certifier la cour au mois.

Enfuite, M. le garde des fceaux, monté vers le roi ayant mis un genou en terre pour prendre fes ordres a été aux opinions à Monfieur, à M. le comte d'Artois, à Mrs. les princes du fang, à Mrs, les pairs laïcs, à M. le prince de Marfan, faifant les fonctions de grandécuyer, au grand-chambellan, eft revenu paffer devant le roi, lui a fait une profonde révérence, a pris l'avis de Mrs. les maréchaux de France, des capitaines des gardes-du corps, du commandant de la compagnie des Gent-Suilles de la garde; puis defcendant dans le parquet, à Mrs. les préfidens de la cour, aux conseillersd'état & maitres des requêtes venus avec lui, aux fecrétaires d'état, aux préfidens des enquêtes & confeil. lers de la cour, eft remonté vers le roi, s'eft agenouillé, defcendu, remis à fa place, affis & couvert, a prononcé :

Le roi, féant en fon lit de jufticę, a ordonné & ordonne que la déclaration qui vient d'étre lue, fera enregistrée au greffe de fon parlement; & que fur le repli d'icelle, il fois mis que lecture en a été faite & l'enregistrement ordonné, ce requérant fon procureur-général, pour le contenu en icel Le être exécuté felon fa forme & teneur, & copies collationnées envoyées aux bailliages, fénéchauffées & autres fieges du ref fari, pour y être pareillement lues, publiées & registries: cr joint aux fubftituts du procureur-général d'y tenir la main d'en certifier la cour au mois.

Pour la plus prompte exécution de ce qui vient d'étre ordonné, le roi veut que par le greffier en chef de fom pars lement, il foit mis préfentiment fur le repli de la déclara |tion qui viens d'être publiée, ce que S. M. a ordonné qui

yfút mis. Ce qui a été exécuté à l'inftant, & ladite de claration remife à M. le garde des fceaux.

Après quoi le roi a dit :

Je vous défends de me faire aucunes remontrances Sur ce que je viens d'ordonner, & de rien faire qui puisse y être.

contraire;

Je compte fur votre fidélité & votre foumiffion dans un moment où j'ai résolu de prendre des mesures qui m'affu rent que pendant tout mon regne, je ne ferai plus oblige d'y avoir recours.

Enfuite de quoi le roi s'eft levé, & eft forti dans le même ordre qu'il étoit entré.

Signé LE BRET. Déclaration du roi, publiée & enregistrée S. M tenant fon lit de juftice.

Louis, par la grace de dieu, roi de France & de* Navarre à tous ceux qui ces préfentes lettres verront; falut. Nous fommes informés que depuis plufieurs jours des brigands attroupés fe répandent dans les campagnes pour piller les moulins, & les maifons des laboureurs : que ces brigands fe font introduits les jours de marché dans les villes, & même dans celle de Verfailles & dans notre bonne ville de Paris, qu'ils y ont pillé les halles, forcé les maifons des boulangers, & volé les blés, les farines & le pain destinés à la subsistance des habitans desdites villes & de notre bonae ville-deParis: qu'ils infultent même fur les grandes routes ceux. qui portent des blés & farines; qu'ils crevent les facs, maltraitent les conducteurs des voitures, pillent les bateaux fur les rivieres, tiennent des difcours féditieux, afin de foulever les habitans des lieux où ils exercent leurs brigandages, & de les engager à fe joindre à eux; que ces brigandages commis dans une grande étendue de pays, aux environs de notre bonne ville de Paris, & dans notredite bonne ville même, le mercredi 3 de ce mois & jours fuivans, doivent être réprimés, arrêtés & punis, afin d'en impofer à ceux qui échapperont à la punition, ou qui feroient capables d'augmenter le défordre. Les peines ne doivent être infligées que dans les formes preferites par nos ordonnances: mais il eft néceffaire que les exemples foient faits avec célérité; c'eft dans cette vue que les rois nos prédéceffeurs ont établi la jurifdiction prévôtale, laquelle eft principalement deftinée à établir la fûreté des grandes routes, à réprimer les émotions populaires, & à connoître des excès.

noms des membres qui doivent compofer ce confeil, & les nominations faites à plufieurs charges vacantes. La convocation de la prochaine diete fut fixée au 24 Août 1777, & la diete & la confédération actuelles furent déclarées diffoutes. Les princes Poninski & Radziwil, maréchaux de la confédération, l'un pour la couronne, & l'autre pour la Lithuanie, prononcerent chacun un difcours de remercîment au roi & aux états. Le comte Mlodziejowski, grand chancelier de la couronne y fit une réponse dont voici la fubftance: L'état de la république touche le cœur du roi. Ce fouverain voit tout, & la bonté de fon cœur le fait gémir fur tout ce qui s'eft passé, non à cause des atteintes portées aux droits de S. M., mais parce qu'on a détaché & enlevé de ce royaume de grandes provinces, & que fes citoyens font paffés fous un joug étranger, pour raifon d'infubordination très-ancienne dans l'état, par défaut de foldats & d'armes; enfin, par une défiance infultante -pour le confeil prudent du roi &c. Puis il ajouta : Rappellez vous, citoyens, que ce bon roi vous a prédit ces malheurs, il y a quelques années. Réuniffez-vous, difoit-il, aimez-vous, enfans d'une mere commune, qui eft la patrie: vivez dans une bonne union; fans cela nous sommes menacés par nos voisins d'un fort inévitable... Ce qui vient de fe paffer, le fort que vous éprouvez, les chaînes que vous portez, on les préparoit depuis plus de cent ans à notre patrie, qui a toujours été fans loix.

Ce difcours fit une vive fenfation fur les efprits; mais celui que le roi prononça enfuite, en faisant fes adieux aux états, arracha des pleurs à l'affemblée. On n'en a retenu que cette phrafe :

aucun roi de Pologne n'a jamais eu à éprouver de fes fujets, de fes propres citoyens, tant de mépris, tant d'ingratitude, tant de malheurs, que

dis-je ? en eft-il qui ait jamais couru un fi grand danger de la vie, que je facrifierois bien plus volontiers pour leur rendre tout ce qu'ils ont perdu &c. »?

Le prince Poninski, dont les fonctions de maréchal venoient de ceffer, prêta ferment entre les mains du roi, pour la charge de grand tréforier de la couronne, & le prince Radziwil en fit autant pour celle de caftellan de Wilna. On expédia, en même tems, au prince Antoine Sulkowski, une patente pour la vaivodie de Gnefne, la place du prince Augufte, fon frere, qui fuccede au prince Poninski, dans la dignité de chef de l'ordre équeftre au confeil permanent.

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C'est ainfi que fe terminerent la confédération & la diete, ainfi que la délégation, qui en étoit une émanation, après avoir exifté pendant près de deux ans ; la premiere s'étant formée le 17 Avril 1773, & la feconde ayant fait l'ouverture de fes féances le lundi fuivant. Cette derniere féance ouverte le II, ne finit que le 12, entre une & deux heures du matin. A 2 heures, le roi entouré des grands officiers de la couronne & fuivil des états, fe rendit à l'églife de St. Jean, où S. M. affifta au Te deum qui fut chanté en action de graces de cet événement.

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On remarque que cinq nonces ont quitté la diete avant la clôture de fes féances; ils ont conftamment refusé de figner les actes de la diete & ont protefté contre tout ce qui s'eft fait dans cette affemblée. Ces 5 nonces font le prince Czerwetynski, nonce de Bracklaw, le Sr. Dunin, nonce de Lencici, ceux de Lomza, d'Inoroclaw & de Pinsk.

La diete, avant de fe féparer, a ftatué que la république feroit l'acquifition d'un hôtel dont le prix a été fixé à 60 mille féquins, pour y loger lès ambaffadeurs de Ruffie. Ce réglement n'eft que

fexécution des anciennes loix qui portoient que les miniftres de cette puiffance auroient toujours une demeure fixe en cette capitale.

Le 13, jour du jeudi faint, le roi lava les pieds à 12 pauvres vieillards, & les fervit à table.

La plupart des nonces qui compofoient la diete, font déjà partis pour retourner chez eux. Les nouvelles conftitutions font fous preffe, & paroitront bientôt. Les diétines fe tiendront dans le cours du mois prochain. C'est dans ces affemblées que les nonces des différens palatinats rendront compte à leurs commettans de tout ce qui s'eft paffé à la diete. On craint qu'il ne s'éleve quelques troubles à cette occafion.

On apprend que trois régimens autrichiens ont pénétré dans le palatinat de Sendomir, & que dans la partie de la Moldavie occupée par ces troupes, on a levé deux nouvelles légions, l'une de 3 mille, & l'autre de 8 mille hommes. D'un autre côté, les huffards pruffiens fe font avancés jufqu'à Auguftow dans la Lithuanie, & les payfans des environs ont reçu ordre d'abattre des bois d'une grande étendue pour former le camp que S. M. Pruf. a réfolu d'y affembler. D'ailleurs, on eft informé que depuis plus d'un mois la même puiffance fait réparer les chemins qui conduifent de Siléfie en Pologne.

ALLEMAGNE.

1

HAMBOURG (le 25 Avril.) Les malheurs de la ville de Dantzig s'accroiffent de jour en jour. Outre le traité que la délégation vient de conclure avec le miniftre de S. M. pruffienne à Warfovie, & qui porte le coup le plus fenfible au commerce de cette ville, elle éprouve aujourd'hui un redoublement du droit de 12 pour cent fixé par ce traité, & perçu jusqu'à présent. Les officiers

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