lem, &c. Ayant appris l'émeute populaire, qui s'eft allumée contre le duc Jean- Fogliani d'Arragona, notre vice roi, capitaine-général du royaume de Sicile &c., les 19 & 20 Septembre 1773 dans notre bien aimée & fidelle ville de Palerme; après la vérification des faits fur les papiers & procès-ver baux envoyés par nos confeillers de guerre & de police, à notre jointe pour les affaires de Sicile, affemblée pour cette affaire avec notre confeil d'état, nous déclarámes que nous voulions y procéder plutôt comme un pere compátissant que comme un juge fevere; & pendant l'examen nous reçûmes une députation des principaux de Palerme, qui venoient humblement demander pardon, non-feulement de la part du magifirat, mais auffi de celle du fénat de la ville, & d'une députation générale de la Sicile. Le tout vu & confidéré, nous avons penché vers la clémence à l'égard de la plus grande partie des coupables, abandonnant à la juftice les feuls qui méritent le plus d'être punis. En conféquence, nous... pardonnons à tous ceux qui ont et part à la fédition de ces deux jours, de quelque claffe, profeffion, état qu'ils foient, les abfolvant, & oubliant entierement leurs délits. Exceptons feulement de ce pardon & de cette indulgence les trots principaux, nommés Jofeph Puzzo, Ignace Sorrensino, & François Morici. Ordonnons à notre viceroi & à notre confeil de Sicile de faire exécuter cette difpefiion, afin que tous s'y puiffent conformer. Signé FERDINAND.

Le premier des trois coupables qui font excep tés de ce pardon général, eft celui qui mit le feu au canon; le fecond eft celui qui porta le pain au bout d'une pique pour le faire voir au peuple, & le troifieme, celui qui cria vive le roi & meure le vice-roi. Ces trois moteurs de la révolte font encore dans les fers.

Ces jours derniers, S. M. étant dans fon nouveau palais fur la riviere de Margelline, vit de

La fenêtre paffer un jeune homme d'une taille" gigantefque, mais très-bien proportionnée; elle le fit appeller; & lui donnant un sabre, elle le créa caporal des. grenadiers Liparottes. Actuellement on cherche dans les différens régimens des trou pes du roi les 200 grenadiers de taille à-peuprès affortie à celle de ce nouveau caporal; ils for- meront la premiere compagnie du régiment des Liparottes; il étoit autrefois uniquement compo fé des natifs de cette ifle.

Un officier fubalterne de la chambre des comp tes, qui avoit accès aux archives, profitant du tems & des facilités que lui donnoit une maladie grave du garde des archives, a ouvert ce dépôt important & facré; il en a enlevé à diverfes reprifes & pendant la nuit, un millier pefant de papier. Ce vol, qui ne pouvoit être bien avantageux à l'auteur, eft inconcevable; il n'a pas imaginé d'autre moyen d'en tirer parti que de le vendre à vil prix & au poids à divers épiciers, qui l'ont acheté comme du vieux papier, & s'en font fervis pour envelopper les marchandifes qu'ils vendent en détail. Le hazard a fait tomber quelquesunes de ces enveloppes entre les mains de perfonnes inftruites, qui ont été fort étonnées de voir -des papiers de cette importance fervir à de pareils ufages; on en a recouvré une partie; mais le voleur a pris la fuite.

MILAN (le 30 Juillet. ) Les vols & affaffinats qui fe commettent ici depuis quelque tems, ont engagé le gouvernement à renouveller les loix qui prononcent des peines afflictives contre ceux qui portent des armes défendues. Quelques-uns de ceux qui y ont contrevenu, ont déjà été appliqués à la queftion, & l'on a décapité, le 23 de ce mois, un jeune homme qui avoit poignardé une fille le 16.

La chambre royale & ducale de Mantoue vient de faire publier un avis en date du 1er. de ce mois, par lequel elle ordonne à tous les propriétaires de terres de donner une déclaration exacte de la récolte qu'ils ont faite pendant le mois dernier. C'est le tribunal des notifications qui recevra ces déclarations; on ne donne que dix jours aux propriétaires habitans de la ville, & 20 à ceux de la campagne. Ceux qui négligeront de la faire à tems, ou qui ne la feront pas exactement, feront punis par la perte du tiers du grain qu'ils n'auront pas déclaré, ou de la valeur de ce tiers.

On mande de Turin qu'on y fait de grands préparatifs pour le mariage du prince royal de Piémont avec la princeffe Marie Adélaïde, fœur du roi de France, qui fera bientôt publié.

avec

FLORENCE (le 32 Juillet.) La fanté de l'archiduc Albert donnoit les plus vives inquiétudes. Ce prince, âgé feulement de 7 mois, étoit attaqué depuis 18 jours d'une fievre continue deux redoublemens par jour. Son état & la foi bleffe de fon âge l'ont fait fuccomber à la vion lence de la maladie. Il mourut le 22 de ce mois à 11 heures du foir, & il a été enterré le 24 fans cérémonie.

Le tribunal fuprême de justice a rendu un arrêt en faveur des ex-jéfuites; ils ne feront plus fujets à la loi de main-morte, & ils pourront hériter des biens qu'on leur laiffera par teftament.

LIVOURNE ( le 4 Août. ) L'efcadre ruffe qui mouille depuis longtems à la rade de cette ville, fe difpofe à mettre à la voile pour l'Archipel. Le major Jean Acciali, qui eft à bord d'un des vaiffeaux de cette efcadre, eft chargé par le comte Alexis Orlow de prendre tous les jeunes Grecs qui fe trouvent fur la flotte ruffe, & de

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les faire tranfporter en ce port, d'où ils feront envoyés à Pile, pour y être élevés dans le nou veau college que l'impératrice de Ruffie y a fondé.

On apprend que le roi de Sardaigne a donné des ordres pour augmenter fes troupes de 15 hommes par compagnie, & qu'il doit fe former un camp entre Alexandrie & Aofte, dont le but eft de tenir les troupes piémontoifes en haleine, & de les rompre aux manœuvres militaires.

Depuis le départ du prince de Radziwil, il eft arrivé à fon correfpondant de Venise deux lettres de change, l'une de 20 mille fequins, l'autre de 8 mille plus de 280 mille liv. ), qui ont été payées fur le champ.

La nation Corfe vient d'éprouver la bienfaifance de fon fouverain, dans des circonftances qui paroiffoient devoir lui en ôter toute espéran. ce; S. M. T. C. a daigné lui faire la remife de trois années d'arrérages qui étoient dues à la couronne. Les dernieres lettres de cette ifle por tent que tout y eft tranquille, & qu'il n'y a plus que quelques bandits cachés dans les montagnes, d'où ils ne fortent qu'avec la plus grande précaution pour exercer leurs brigandages fur les voyageurs; elles ajoutent que les gardes-côtes ont arrêté un bâtiment chargé d'armes & de munitions, & que le comte de Marbœuf est parti pour retourner en France.

MALTE (le 7 Août.) Le 18 du mois dernier, le légat Bonanni, qui apporte au grandmaître de la part de fa fainteté, l'épée ( lo flocco d'oro ) & le chapeau bénis, arriva dans ce port. Les gondoles du grand-maître allerent le recevoir, & le menerent à terre. Il y trouva les chevaliers chargés de le complimenter, & un carroffe attelé de fix chevaux, dans lequel il fut conduit à la Valletta. Le clergé féculier & régulier & plufieurs grands-croix l'attendoient à la porte

de la ville. Il defcendit de voiture, prit fes ha bits de prélat, & alla proceffionnellement à l'églife de St. Jean, au bruit du canon & il fe rendit enfuite dans l'appartement qui lui eft deftiné. Il reçut pendant deux jours la vifite des grands-croix de la religion, & le 26, il eut? audience du grand-maitre, à qui il préfenta l'épée & le chapeau avec les cérémonies d'ufage.

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ESPAGNE.

MADRID (le 23 Juillet.) Dont Vincent Tafino de St. Michel, directeur de l'académie des gardes marines, découvrit, le 30 du mois dernier, à Cadix dans l'obfervatoire de l'académie, avec un telescope de 48 pouces de foyer, la feconde apparition & la derniere phase de l'anneau de Saturne.

CADIX (le 20 Juillet.) La cour d'Espagne n'eft pas moins empreffée que les autres nations à contribuer aux progrès de la navigation. Elle avoit expédié le 27 Janvier dernier, la frégate la Ste. Rofalie, fur laquelle s'étoit embarqué le Sr. Barela, fous-directeur de l'académie des gardes de la marine, chargé de faire des obfervations aftronomiques fur les longitudes. Cette frégate mouilla dans cette baye le 14 de ce mois; elle a relâché, dans fa traverfée, fur les côtes du Bréfil, dans l'ifle de Fernand-Noronha, dans celle de l'Ascenfion qu'elle a tournée, & enfin dans les ifles Terceres. Il réfulte du travail du Sr. Barela, que les erreurs les plus confidérables dans les obfervations fur les longitudes prifes par approximation, n'ont été que d'un degré.

On a expédié des ordres pour faire avec célé fité un armement pour l'Amérique efpagnole. On doit y embarquer deux ou trois bataillons de la garnifon de cette ville, Ces ordres ont donné lieu