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que S. M. modifiera cette premiere lettre circulaire par une feconde, & que cette réforme n'au¬ ra lieu que peu à-peu.

Le roi vient de renouveller les ordres déjà donnés aux gouverneurs de provinces de veiller à la confervation des forêts; S. M. a accordé une récomp. nte de 3 mille d hlers, monnoie d'argent, à un artifte qui a inventé une nouvelle méthode de tiller, infiniment pius fimple & plus courte que celle qui étoit connue. Un autre artiste a trouvé, dit-on, le moyen de préparer l'acier, de maniere à pouvoir en faire du linge.

Un commis qui avoit contrefait un billet de banque de 60 mille dahlers, monnoie de cuivre, a été furpris au moment où il vouloit le changer. Il a été arrêté fur le champ, & fa fentence eft prononcée par le papier même qu'il cherchoit à négocier; car chaque effet de banque a pour devite ces mots en langue fuédoife: quiconque contrefera un billet de banque fera pendu.

On apprend de Cronftat qu'on y a effuyé an incendie qui a réduit en cendres plufieurs maifons, dont il ne refte plus que les ruines. Quelques jours après ce malheur, un orage ruina les diftricts de Zeyden & de Weydenbach, dont les campagnes font tout-à-fait abîmées. Pendant cet .orage, qui dura plus d'une heure, la force du vent enleva le toit de plufieurs maifons; les grêJons étoient fi gros, qu'ils tuerent & bleflerent en tombant quelques hommes, & plufieurs animaux. On n'étoit pas encore revenu de la terreur qu'avoit infpirée ce défaftre, que le tonnerre tomba dans la ville même, & mit le feu à une maison; il fe communiqua aux édifices voisins, & en détruifit plufieurs. On n'est pas encore en état d'éva← luer le dommage caufé par ces fléaux.

DANEMARC K.

COPENHAGUE (le 6 zoút. ) Le 3 de ce mois,

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le prince de Raffadale, envoyé extraordinaire du foi des Deux-Siciles, a eu fa première audience du roi, & de la famille royale.

Par une ordonnance du 28 du mois dernier le roi déroge à fon édit du 11 Février 1771, qui défendoit la diftillation de l'eau-de-vie de grains.

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Le roi defirant de contribuer de plus en plus aux progrès de la navigation, vient d'envoyer deux fçavans à l'extrémité de la Laponie Norwégienne, dans l'ifle de Wardhuus entre le 70me. & le 71me. degrés de latitude. L'objet de leur voyage eft de fixer avec précision la longitude du bourg de ce nom. Ils ont également ordre de vérifier les pofitions des principales villes de la Norwege. L'ifle de Wardhuus, ou Wardoë, n'eft féparée du continent que d'un quart de mille & n'a que trois milles de tour. Son bourg eft fitué fur un bon port, & peut être regardé comme le dernier lieu du monde qui foit fortifié du côté du pole artique. Malgré les tentatives infructueufes faites pour connoitre les ifles & les mers qui font fous le pole antarctique, on dit qu'une frégate angloife, accompagnée de deux bâtimens chargés de provifions, eft partie pour aller tenter les découvertes que les autres vaiffeaux n'ont point faites, cependant l'exemple des capitaines Furneaux & Cook n'eft guere propre à les encourager; mais accoutumés depuis longtems à ces fortes d'entreprifes, les Anglois, qui de 15 ou 16 navigations célebres, prétendent à l'honneur d'en avoit produit 9 ou 10, auront peutêtre encore la gloire de quelque découverte extraordinaire dans ces mers. On eft inftruit des courfes des anciens marins, & l'on trouve tous les jours, fur des plages inconnues, des Européens qui atteftent que des bâtimens y font parvenus ou à deffein, ou dominés par les tempêtes.

On a retrouvé de nos jours dans l'ifle Juan Fer nandés, le nommé Selkirck, Ecoffois, qui étoit presque tombé dans cet état de nature où de plus longs malheurs ont fixé des générations entieres.

Le régiment de huffards danois qu'on eft actuellement occupé à lever, fera compofé de deux efcadrons de 60 hommes chacun, non compris les officiers & les bas - officiers. Le premier efcadron s'affemblera à Elfeneur & le fecond à Ve er en, en Holftein, où ils doivent refter en garnifon

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On équipe ici les vaiffeaux de guerre fuivans: le Lannebrog, de 60 canons, capitaine Risbrigh; le Schlejuig, de 50 canors, capitaine Stbolt; la frégate le Falfter, de 34 canons, capitaine Holft & la Perle, de 30 canons, capitaine Lutkens.

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Le vaiffeau de la compagnie afiatique, la Sophie Madelaine, que l'on attendoit d'un jour à l'autre de la Chine, eft ntré dans notre rade ainfi que la frégate la Samfoe, qui étoit allée croiser dans la mer du Nord avec une partie des cadets de la marine.

Le 28 du mois dernier, entre 7 & 8 heures du matin, le tonnerre est tombé à Elfeneur, fur une des tours du château de Cronenbourg, & ce ne fut que vers les 10 heures que le feu s'y manifefta. Comme cette tour renfermoit dans fes fouterreins 70 tonneaux de poudre, & que le feu s'y nourriffoit intérieurement, il étoit à craindre que le château & la ville ne fautaffent en l'air. On auroit voulu y donner du fecours; mais on n'ofa en approcher, dans la crainte d'être écrasé par fa chute. Pour prévenir l'un & l'autre mak heur, le Sr. Holk, lieutenant d'artillerie, qui étoit de garde, prit le parti de faire braquer 3 canons contre la tour, qui fut renversée à la feconde décharge. Alors le feu, qui avoit de l'air fe porta vers le haut; & les ouvriers, n'ayant plus

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à craindre, accoururent en foule pour l'éteindre; ce qui réuffit parfaitement. Le roi informé de l'intrépidité de fes fideles fujets d'Elfeneur dans une circonftance aufli critique, a fait écrire par le prince Frederic, fon frere, au magiftrat & à la bourgeoisie de la ville la lettre suivante :

Le roi ayant appris avec une finguliere, fatisfaction, le zele & le courage louable & vraiment patriotique que vous avez tous montré pour éteindre l'incendie du château de Cronenbourg, & pour prévenir les autres malheurs qui pouvoient en réfulter, vous en fait témoigner fa reconnoiffance, &fe fouviendra de ces braves & fideles fujets dans l'occafion. C'est un plaifir fenfible pour moi de connoitre de tels citoyens, & de vous notifier ces fen timens du roi.

Friedensbourg, &c.

FREDER I C

POLOGNE.

WARSOVIE (le 2 Août. ) Le duc de Bragan ce, qui voyage dans les différentes cours de l'Europe, s'eft arrêté 5 à 6 jours en cette capitale, où il a été reçu avec tous les égards dûs à fon rang. Le roi, le prince Cafimir Poniatowski, la comteffe Oginska, épouse du grand général de Lithua nie, & l'ambaffadeur de Ruffie lui ont donné des fêtes. Ce prince a pris, le 21 du mois dernier, la route de Pétersboug, accompagné du comte de Zinzendorff.

Le 31, le roi accompagné du nonce du pape, de plufieurs prélats & autres perfonnes du premier rang, fe rendit au college des nobles, & y assista aux exercices des éleves. S. M. fut complimentée à fon arrivée par le fils du prince Jablonowski & du palatin de Culm, & après la féance par le fils du palatin de Biecz.

La délégation, qui devoit reprendre ses féan◄ ces le Ier. de ce mois, les a prorogées de nouveau au 15. La plupart des membres de cette affemblée font encore à la campagne; les uns font occupés à lier de nouvelles intrigues, & les autres s'y délaffent de bonne foi de leurs travaux. Le public, privé des nouvelles que leurs délibérations faifoient éclore, fixe fon attention fur les diéti-. nes des différens palatinats, qui font occupées à nommer fucceffivement les députés pour le grand tribunal de la couronne. Ces affemblées fe tiennent plus tranquillement qu'on ne l'auroit cru; il. n'y a jusqu'à-présent que celle de Gnefne qui ait été tumultueufe, On apprend qu'après les plus vives difcuffions, dont on ignore les motifs, on s'y eft battu à coups de fabre, & même à coups de piftolet, & qu'l y a eu du fang répandu. Les deux partis oppofés continuent a faire mouvoir tous les refforts de l'intrigue pour faire tomber le bâ ton de maréchal du grand tribunal entre les mains d'un de leurs partifins; mais on préfume que le public ne feri informé de la nominationde ce dignitaire que lorsque la délégation aura repris fes féances.

On ne ceffe d'attaquer l'adminiftration & l'avidité du prince Poniski, & on ne lui pardonne ni le rang où il s'eft élevé, ni la fortune immenfe qu'il s'eft acquile par des moyens qu'on blâme hautement. Le projet qu'il avoit conçu de bâtir un pont fur la Viftule, pour joindre cette capitale au faubourg de Prague, eft abandonné, & fera fuppléé par un pont volant; mais le maréchal Poninski prétend, dit-on, ne rien perdre des droits dont il s'eft attribué la perception.

Les commiffaires des puitfances co-partageantes continuent de travailler aux limites qui fe rappro chent des contrées qui doivent nous refter. La délégation s'en plaint amérement dans fes comités; mais

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