E JOURNAL paroit deux fois par

Cmois. Chaque cayer eft de 72 pages;

il coute to liv. par année, pris à Bouillon, & 25 liv. par la pofte dans toute la France, y compris le port. Le tout se paye d'avance. On ne foufcrit que pour une année, & à deux époques, au z er, de l'an & au mois de Juillet.

Les Supplémens qu'on donnera à la fin de chaque trimestre, couteront 3 1. par la pofte, & 2 1. pris à Bouillon.

LE JOURNAL ENCYCLOPÉDIQUE, dont il paroit un volume de 192 pages, & quelquefois plus, toutes les quinzaines, coute par année, 24 liv., pris à Bouillon, 33 liv. 12 fols par la pofte pour la France, & 30 livres pour l'Allemagne franc de port.

LA GAZETTE SALUTAIRE, feuille périodique qui embraffe tout ce qui concerne la Medecine, la Chirurgie, la Chymie, la Botanique, l'Hiftoire-Naturelle &c. &c., paroît une fois par semaine, & coute 9 liv. par année, y compris le port.

Ceux qui defireront ces Journaux, s'adrefferont à Bouillon au DIRECTEUR du Bureau des Ouvrages périodiques, cu bien à M. LUTTON, rue Ste. Anne Butte St. Roch, à Paris.

TURQUIE.

CONSTANTINOPLE (le 4 Janvier.)

E grand-feigneur vient de nommer, Halli-Pacha, ci-devant capitan pacha de la mer noire, pacha d'Egypte, à la place d'ofman pacha, qui a ob

tenu le gouvernement d'Alep. Un capigi bachi eft parti pour le Caire, afin d'y régler fur un meilleur pied la monnoie, & y recevoir le tribut annuel.

Le major ruffe Jurgens arriva, le 27 du mois dernier, à l'hôtel de l'envoyé de Pruffe, auquel il remit des dépêches du Sr. Obrefcow, ambaffadeur de Ruffie au congrès de Bucharest. Il ne tranfpire rien du contenu des dépêches de ce courier, qui repartit pour Bucharest, le I de ce mois.

Le 3, l'amiral & le vice-amiral des Dardanelles font arrivés ici pour faire calfeutrer leurs vaiffeaux. Quoiqu'il n'y ait aucune tentative à craindre de la part des Ruffes, tant que la fufpenfion d'armes durera; on remarque néanmoins que les troupes ottomanes ne se font point féparées à l'entrée de l'hyver comme elles avoient coutumė de le faire après les campagnes précédentes. Il est vrai que le grand-vifir a fait prendre des quartiers d'hyver à fon armée; mais l'ordre & la prudence femblent avoir préfidé à la répartition de ces quartiers, & les différens corps qui les occupent, fontdiftribués de maniere qu'ils peuvent fe raffembler en très-peu de tems. Ceux qui connoiffent les vues dont le grand-vifir eft animé, ne voient dans ces difpofitions qu'une fuite du projet formé par ce général d'accoutumer les Turcs aux regles de la difcipline militaire; mais d'autres les attribuent à un avis reçu de Belgrade, par lequel la porte a été informée qu'un corps confidérable de troupes autrichiennes fe raffembloit dans les environs de Semlin: ils ajoutent qu'attentif à ces mouvemens & aux préparatifs de guerre qui fe font en Pruffe, le grand-feigneur a réfolu d'augmenter fon armée de 140 mille hommes, fi les négociations de Bucharest ne ramenent pas la paix entre les deux empires.

On apprend d'Alep que 4 à 5, 000 brigands infeftent les environs de cette ville; ce qui a enga

gé le gouverneur à demander à la porte la permiffion de les attaquer.

MALTE (le 22 Décembre.) La fievre dont le grand maître fut atteint le 16 de ce mois, a dégénéré en fievre aigue avec des redoublemens. On lui porta le viatique le 19, à midi; avant que de le recevoir, il choifit pour fon lieutenant le bailli de Guedez, vice-chancelier. Le confeil s'eft enfuite affemblé, & a ordonné qu'on fermât le port jufqu'à nouvel ordre. La fievre a continué depuis, & les forces du malade s'épuifent de jour en jour. Cependant, comme le danger n'eft pas affez grand pour faire appréhender une mort prochaine, le port a été r'ouvert jufqu'à demain au matin, & il fera refermé fi les circonftances l'exigent.

SMYRNE (le 19 Décembre.) Il vient de fe paffer, en cette ville, un événement dont on concevroit à peine la poffibilité dans les états policés de l'Europe; on y voit quelquefois des émeutes & des attroupemens féditieux, occafionnés par des griefs dont le peuple croit avoir fujet de se plaindre; mais on n'a pas l'idée que deux généraux d'un même fouverain puiffent fe livrer

des excès dont les brigands & la vile populace font ordinairement les moteurs; c'eft néanmoins ce qui vient d'arriver ici. L'Aga Ayvas, fous le prétexte qu'il avoit reçu du grand-feigneur un firman, contenant l'ordre d'envoyer à Conftantinople la tête de Cara-Ofman Oglou, notre gouverneur, entra ici, le II de ce mois, à 3 heures du matin, à la tête de 1500 hommes. Il croyoit furprendre Cara-Ofman, dont la garde n'eft pas de plus de 200 hommes pendant le Ramazan, (carnaval des Turcs ); mais celui-ci qui avoit