Page images
PDF
EPUB

1

i

depuis ce tems, & qu'elles ont enfermé dans leur cordon la ville de Sochaczew, dans le palatinat de Rawa, fur les confins de celui de Masovie, à 8 milles de cette réfidence. Il fe confirme que les Autrichiens ont également étendu leurs frontieres du côté de la Moldavie, beaucoup plus loin qu'el les n'avoient été fixées dans le traité conclu avec la délégation.

tes cour,

Le prélat Garampi, nonce du pape en ceteft parti pour Wilna; l'objet de fon voyage eft d'applanir quelques difficultés qui fe font élevées entre les Ruffes & l'évêque de Rillo, relativement à la jurifdiction eccléfiaftique dans le grand duché.

[ocr errors]

La commission établie pour la vente des biens des ex-jéfuites a permis aux peres des écoles pies d'en acheter pour 600 mille florins, & ils fe trouvent entierement diftribués. D'après des calculs exacts, on les évalue à 19 millions 500 liv. tournois; les particuliers feuls en ont profité, & l'on fçait que l'argenterie des églifes a été portée à la monnoie ainfi les vafes facrés. Parmi les que objets qui ont disparu à la prise de poffeffion de ces biens, on regrette furtout les bibliotheques de plufieurs maifons, dont quelques-unes fort nombreuses femblent, pour ainfi dire, avoir été livrées au pillage; il y en avoit qui contenoient des pieces fort intéreffantes, & relatives à l'hiftoire de Pologne. Pendant qu'on travailloit à difpofer ainfi des biens & des effets de la fociété éteinte, fans s'inquiéter de pourvoir à la subsistance de ses membres, on appelloit à la cour le Sr. Benvenuti, qui s'eft fait une espece de célébrité par les écrits qu'il a publiés contre le fyftême adopté par les premieres puiffances de l'Europe, à l'égard des ci-de vant jéfuites. Il a été accueilli ici avec beaucoup de diftinction; le roi l'a admis à fa table, & l'a comblé de bienfaits. Le nonce du pape en a témoigné fa

furprise & fon mécontentement, & a demandé la fuppreffion des ouvrages de cet auteur.

Par un univerfal de la commiffion du trésor, qui a été envoyé dans tous les palatinats, on donne aux marchands étrangers des affurances de n'affujettir leurs marchandifes qu'à un modique droit de tranfit aux douanes des frontieres; on invite ceux qui veulent faire des contrats à fe rendre à Warfovie, & l'on enjoint à tous les feigneurs polonois, d'entretenir en bon état les grands chemins, ponts, digues &c. qui dépendent de leurs

terres.

Dans l'affaire du 20 du mois dernier, entre les Turcs & les Ruffes, an dit que jamais les Ottomans n'ont tenu auffi ferme que dans cette action, qui a duré 4 heures au milieu des bois, excepté la derniere attaque qui s'est faite dans la plaine. Les Ottomans font revenus quatre fois à la charge, & auroient hâché en pieces tout un régiment d'infanterie, dans lequel ils avoient commencé à pénétrer, fi deux efcadrons de huffards ne les cuffent attaqués à propos par derriere. Depuis cette affaire, les troupes légeres du prince Kaminski s'étendent jufques vers Schumla & Warna. La communication entre Siliftrie & Warna eft déjà coupée.

Le 22 du même mois, le maréchal de Romanzow paffa le Danube à Gurobala. Le 26, il s'avança jufqu'à quatre lieues de Siliftrie, & y établit le quartier-général. Suivant les apparences, fon intention eft de faire une tentative fur cette place; car on fait de nouveau toutes les difpofitions néceffaires dans l'ifle qui eft vis-à-vis cette fortereffe, & où le général Loyd, Anglois, a ordre de marcher avec quatre régimens, tandis que le genéral Soltikow obfervera le corps ennémi qui eft auprès de Rutzug..

Lorfque le baron de Rewitzki, miniftre de la

[ocr errors]

l'intérêt commun

cour de Vienne, remit à la délégation la carte concernant les limites des provinces démembrées, il y jo gnit la note fuivante: kien n'é ant p us defirable pour de la répub ique, & celui de fes voifins, qu'un arrangement prompt & final des limites refpedives, pour affurer à jamais la poffeffion paifible & incontejiable de leurs états, le fouffigné, perfuadé que Piluftre délégation eft pénétrée elle même de cette vérité, croit ne pouvoir mieux accélérer l'ouvrage de l'arrangement des frontieres, en attendant l'arriée prochaine des commiffaires de fa cour, qu'en lui communiquant la carte ci-jointe, dans laquelle les limites défignées font en tout conformes à l'article II du traité de ceffion, & à ce qui avoit été réglé longtems avant la fignature dudit traité : le fouffigné je croit autorifé à demander que les inftrucions des commiffaires de la république y foient pareillement conformes, afin que ceux ci inftruits d'avance de la jus effe des limites, reconnue par l'illufire délégation, n'aient pour tout ouvrage qu'à vérifier, & conftater fur les lieux la conformité de la pofition des aigt's impériales avec la carte qui -leur doit fervir de regle; au moyen de quot l'opé"ration longue & pénible des commiffaires n'étant point arrêtée par l'attente des infructions particulieres, fe trouvera notablement abrégée, & fera terminée avant la fin de la belle faifon. Les éclair"ciffèmens que la fufdite carte pourroit en tout cas demander, feront fournis d'une maniere fatisfaifante, par M. le colonel B. de Seeger, un des commiffaires de ma cour. A Warfovie, le 14 Juin 2774. Signé, le baron de Rewitzky.

L La note que le Sr. Benoit, miniftre de Pruffe, préfenta quelques jours après à la délégation', pour le même objet, eft conçue en ces termes.

Le fouffigné a l'honneur de remettre ci-jointe à S. E. M. le grand chancelier de la couronne, com,

me préfident de la délégation, la carte géographi que des nouveaux états de S. M. le roi de i ruffe tels qu'ils lui ont été cédés dans le dernier traité par la république de Pologne, en équivalent des prétentions que . M. avoit fu ce royaume. IL compte par cette carte, que les limites y ont été tracées telles que l'article II du fufdit traité de ceffion, les détermine, auquel on ne sçauroit donner une autre interprétation fans en alterer abfolument le jens, ni fans tomber dans des contradictions manifefies, ainfi que le fouligné l'a juffifamment démontré lors de la négociation, & dans la réponse qu'il a donnée aux objedions que l'illuftre dé égation lui a faites alors à ce sujet, fous l'article 9. de fon fupplément. La riviere de Netze ayant été cédée en entier au roi mon maître, il faut bien que ce foit depuis l'embouchure jufqu'à fes fources, & que les deux rivages y foient compris, fans quoi S. M. ne fauroit exercer dans toute fun étendue, la proprieté fur une chofe qui lui a été cédée en entier, & dont elle doit, par conféquent, pouvoir difpofer fe lon fon bon plaifir; ce qui ne fe pourroit pas, fi l'on vouloit à préfent lui difputer, comme il paroit, les deux rivages qui lui font indifpenfablement néceffaires pour cet effet. Il réfulte de ceci, qu'il eft de toute néceffité de donner aux commiffaires respectifs qui doivent régler les limites, des inftructions affez amples pour pouvoir négocier avec fuccès fur ce point, puifque fi l'on vouloit prêter a l'article II du traité de ceffion une autre interpretation que celle que je viens d'expofer plus haut, on tomberoit, je le répe te, dans des contradictions manifeftes, & l'on ne feroit qu'arrêter inutilement un ouvrage qu'il eft de l'intérêt des deux états de terminer au plutôt poffi ble. A Warfovie, ce 20 Juin 1774. Signé BENOIT, ALLEMAGN E.

[ocr errors]

HAMBOURG (ie 25 Juillet.) Quelques politi

ques prétendent qu'il s'opérera dans peu de tems, de grands changemens en Pologne. On voit actuellement deux partis formés dans la confédéra-, tion de Warfovie, qui ont autant d'animofité l'un contre l'autre, qu'il y en avoit au commencement entre cette nouvelle confédération & celle de Bar. Le prince Poninski eft à la tête d'une faction & l'autre s'eft rangée du côté du prince Sulkowski; il fera d'autant plus difficile de les rapprocher," que leurs diffenfions n'ont d'autre caufe que leurs. intérêts particuliers. On parle d'une nouvelle confédération, dont l'objet feroit de réparer tout le inal qu'a fait la premiere, & de réformer ou d'annuller les jugemens de la délégation.

On a parlé dernierement d'un universal du maréchal de Romanzow, publié en Pologne, par lequel il eft défendu d'y donner afyle aux Cofaques rebelles. La maniere dont cette nouvelle a été d'abord annoncée, pourroit donner lieu de croire que ces Cofaques font ceux qui fuivent l'étendard de Pugatfchew.Quoiqu'on fçache aujourd'hui le contraire, on ne parle cependant encore que vaguement de ces nouveaux rebelles. Des papiers publics portent que des Cofaques cantonnés en Volhynie, aux ordres du général Romanius, l'ont abandonné brufquement, & fe font répandus dans PUkraine-Polonoife, où ils commettent des excès de toute efpece; que comme ils forment un corps affez nombreux, le général Romanius n'a pu empêcher cette défection; que c'eft lui-même qui a fait publier un univerfal, dans lequel, après leur avoir donné le nom de brigands, il permet à tous ceux qui les rencontreront, de les attaquer, foit pour les tuer, foit pour les arrêter, & les livrer enfuite à leur général. D'autres papiers publics rapportent à ce fajet, la lettre fuivante, datée de l'Ukraine le 4 Juillet.

«On prend dans le gouvernement de Kiovie,

« PreviousContinue »