qu'ils aient une connoiffance fuffifante de l'hébreu. Il n'y aura déformais dans cette univerfité, que 2 mois de vacances pour toute l'année; & dès-que les colleges feront ouverts, les étudians s'y rendront régulierement, à peine d'amende, & même de prifon, pour la 3e. fois qu'ils s'en abfenteront fans raifon légitime. Nous apprenons qu'environ 300 écoliers, peu accoutumés à ce joug falutaire, fe font déjà retirés; mais il y a tout lieu d'efpérer que la confidération de leurs propres intérêts ne tardera point à les ramener.

FRANCE.

VERSAILLES (le 21 Janvier.) Le Roi a accordé au Duc de Bourbon les grandes entrées. S. M. a auffi accordé celles de fa chambre au Comte de Puyfegur, Maréchal de camp, Commandeur de l'Ordre royal & militaire de St. Louis, & Premier Gentilhomme de la chambre du Duc de Bourbon.

Le Roi a nommé Commandeur de l'ordre militaire de St. Louis, le Comte de Sabran-Gramont, chef d'efcadre, à la place du Marquis d'Ambli mont, chef d'efcadre, qui vient de mourir.

S. M. a accordé, fur la préfentation du Duc d'Orléans, la furvivance du Marquis de Barbancon & l'adjonction au fervice de la charge de premier Veneur de ce Prince, au Vicomte de la Tour du Pin, & la charge de Gentilhomme de la chambre, vacante par la démiffion de ce dernier, au Comte de Barbançon.

La Comteffe Charlotte de Polignac, Dame pour accompagner la Ducheffe de Bourbon, & la Marquife de Rigaud de Vaudreuil ont eu l'honneur d'être préfentées au Roi & à la famille royale, la première par la Comteffe de Polignac; la fe

onde, par la Comreffe de Noailles, Dame d'hon neur de Madame la Dauphine.

Le Sr. de St. Foix, Hiftoriographe des ordres du Roi, a eu l'honneur de préfenter, le 16 de ce mois, à S. M. & à la famille royale, le 3e. volume de l'Hiftoire de l'Ordre du St. Efprit.

Le Sr. Marie, premier Commis de la guerre, ayant traité, avec l'agrément du Roi, de la charge de Secrétaire du cabinet de S. M., fur la démisfion du Sr. Bouret, a eu l'honneur d'être préfenté, en cette qualité, au Roi, le 26 du mois

dernier.

Le parlement, ainfi que le châtelet de Paris, eu l'honneur de faire fa révérence au Roi, le 3 de ce mois, à l'occafion de la nouvelle année. Le 5, le Bailli de Fleury, Ambaffadeur de Malte, eut l'honneur d'offrir au Roi les faucons que le Grand-Maitre de la religion eft dans l'u fage d'envoyer, tous les ans, à S. M.

PARIS (le 23 Janvier) Il paroit un édit da Roi, donné à Fontainebleau, au mois de Novembre dernier, & regiftré en parlement le 2 du préfent mois, par lequel S. M. crée dix OfficiersGardes du commerce, & ordonné divers réglemens pour les contraintes par corps pour dettes civiles, dans la ville, faubourgs & banlieue de cette capitale; mais on prétend que tout n'a pas jété prévu dans cet édit; on s'attend à voir paroi◄ tre inceffamment une déclaration qui fuppléera à ce qu'il y manque.

Par lettres-patentes, données à Compiegne le 15 Août, & regiftrées en parlement le 22 Décembre, S. M. ordonne que les Officiers titulaires & honoraires qui compofoient le parlement de Dombes, jouiront des honneurs, exemptions & privileges attribués aux offices dont ils étoien pourvus.

De 6 arrêts du confeil d'état du Roi qui vien nent d'être publiés, le 1er., du 30 Septembre, revêtu de lettres-patentes, enregistrées au parlement de Touloufe le 15 Décembre, déclare n'avoir entendu comprendre dans la taxe portée par Jédit d'Avril 1771, les Capitouls de Touloufe. originaires de ladite ville, ou domiciliés en icelle, ou bien dans le reffort de fon parlement, & les maintient, en conféquence, eux & leurs defcendans, dans leur état & qualité de nobles de race & d'extraction.

par

Le 2e., du 30 Octobre, fans s'arrêter à la fentence des Elus de Laon, du 17 Juin 1772, incompétemment rendue, ordonne, conformement aux articles VI & VII de l'arrêt du 22 Décembre dernier, portant réglement pour la perception des nouveaux fols liv. établis pour l'édit du mois de Novembre précédent, qu'il fera percu fix nouveaux fols pour liv. en fus du principal des octrois qui fe levent dans la viile de la Fere, fous la dénomination d'odrois des cafernes, & ce fans préjudice des deux premiers fols établis par les déclarations des 3 Février 1760 & 21 Novembre 1763; & que le montant defdits fix nouveaux fola pour liv., fera remis entre les mains de Julien Alaterre, adjudicataire des fermes générales..

Le 3e., du 29 Novembre, maintient l'exécu tion de l'ordonnance du mois de Mai 1680, concernant la délivrance des différens fels de privile ge, & regle la perception des huit fols pour livre auxquels ils font affujettis,

Par le 4e., de la même date que le précédent, S. M. proroge, jufqu'au premier Juillet prochain, le délai pour le paiement du droit de confirmation de nobleffe ordonné par l'édit d'Avril 1771, par les annoblis depuis 1715; & ordonne que ledit délai expiré, ils n'y feront plus admis, & demeu

peront déchus de la nobleffe & des privileges & prérogatives y attachés.

Le se., dus Décembre, ordonne que dans tous - les cas où le droit de marc d'or fera dû, à raison de la finance des offices, il fera payé à raison de la fixation du prix des offices, faite en exécu-tion de l'édit du mois de Février 1771.

Par le 6e., du 19 du même mois, S. M. fup-prime un ouvrage, ayant pour titre : Hiftoire philofophique & politique des établissemens & du commerce des Européens dans les deux Indes, comme -contenant des propofitions hardies, dangereuses - téméraires, & contraires aux bonnes mœurs & - aux principes de la religion.

Le Roi ayant égard aux représentations du Sr. le Beau, Secrétaire perpétuel de l'académie royale des infcriptions & belles-lettres, qui a demandé la démiflion de fa place, à cause de fon grand age, a nommé, pour lui fuccéder, le Sr. Dupuy, Affocié de cette académie & Bibliothécaire du Prince de Soubife. S. M. defirant en même tems donner des marques de fa fatisfaction au Sr. "le Beau, lui a conféré le titre d'ancien Secrétaire Perpétuel, & a déclaré qu'il continueroit à être feul chargé de fon hiftoire métallique. Le Roi a nommé le Sr. Pajou, de l'académie royale de peinture & fculpture, pour remplir la place de Def-finateur de l'académie royale des infcriptions & belles-lettres, vacante par la mort du Sr. Vaffé.

3

On a lieu de croire que le Prince de Conty, qui eft actuellement à l'Isle-Adam, écrira en fon particulier au Roi, & qu'il reviendra inceffamment à la cour. Après que les Ducs d'Orléans & de Chartres eurent eu, le 29 du mois dernier, l'honneur de faluer le Roi, L. Alt. fe rendirent aux appartemens qu'ils occupent à Versailles, & y eurent un entretien avec le Duc d'Aiguillon, auquel le public croit avoir, en grande partie,

Fobligation de ce retour fi defiré. Le même jour, quelques heures après que ces Princes furent partis pour la cour, tous les Notaires & plufieurs autres perfonnes publiques reçurent un imprimé, portant avis de la démarche des Princes, avec affurance qu'elle devoit produire les plus heureux effets, même à l'égard de la liquidation des offices des anciens Magiftrats.

L'Archevêque de cette capitale a célébré, à Notre-Dame, une meffe folemnelle, en actions de graces de ce que l'incendie de l'hôtel-dieu n'a pas eu des fuites plus funeftes. Ce défaftre a touché les ames fenfibles, qui fe font empreffées de venir au secours des pauvres. Le Roi a envoyé, de fa caffette, 12 mille livres; la famille royale & les Princes du fang à proportion; les FermiersGénéraux ont donné 24 mille liv., & les Adminiftrateurs des poftes une pareille fomme. Des citoyens refpectables de tout rang & de toute condition, fe font fait gloire de contribuer, fuivant leurs facultés, à cet acte d'humanité; de forte que les aumônes reçues montent déjà à près de 150 mille liv., fans compter les vivres, les denrées & autres effets; le Prince de Conty y a envoyé 20 pieces de vin; le Duc de Penthievre 160 paires de draps &c. Indépendamment de ces fecours, on affure encore que les Adminiftrateurs ont reçu avis d'envoyer chercher 100 mille liv. dépofées chez un Notaire, par une perfonne qui ne s'eft pas fait connoitre. Le danger auquel Paris eût été expofé, s'il y avoit eu un vent violent lors de l'incendie, & d'ailleurs les inconvéniens qu'un auffi immenfe hôpital caufe dans T'enceinte d'une ville, particulierement par l'infection de l'air & de l'eau de la Seine, ont donné lieu à divers projets pour le rétablir dans un autre emplacement. L'un de ces projets eft de le Janvier. 1773. ae. quinz. C