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parlement prononça, il y a 6 ans, l'élargiffe ment du comte de la Luzerne, qui fortit avec tous les honneurs dus à l'innocence reconnue; mais il fut caffé par arrêt du confeil du roi, qui maintint les difpofitions de la fentence de la connétablie. Ce procès eft actuellement fur le bureau des requêtes de l'hôtel pour y être jugé définitivement.

M. de Préval médecin (dont on a parlé dans la 2me. Quinz. de Mai, p. 42) n'a pas cru devoir laiffer fans réponse l'attaque de la faculté de médecine, & il vient de publier un précis fervant de réponse à deux pieces intitulé: Précis & réponse, & deux confultations fignées, l'une de cinq avocats, l'autre de dix, & précis très-important pour Me. Guilbert de Préval, dodeurrégent de la faculté de médecine, accufateur contre Mes. Defeffarts, le Clerc, du Mangin, Baquaire & Lezurier, auffi docteurs-régens de la faculté de médecine, accufés, plaidant fous le nom de ladite faculté; mais M. de Préval ne s'exprime qu'avec la plus grande modération, & beaucoup de refpect ». Le nom de la faculté, dit-il, m'en impofera toujours: tant d'hommes célebres & précieux à l'humanité y font incorporés, que, même en parlant de mes ennemis, fi je fuis obligé de parler de la faculté, je n'en parlerai qu'avec respect; mais envain mes ennemis ne fe montrent au combat qu'avec cette enveloppe refpectable; envain ils ont le fecret de fe procurer des délibérations qui autorifent tous les actes de leur perfécution ». M. de Préval paffe enfuite au développement de fa caufe, & il analyfe les accufations dirigées contre lui, & qui font, « que la faculté ne veut plus confraternifer avec Jui, attendu qu'il s'eft déshonoré publiquement, & qu'il fe déshonore tous les jours, & que, fauteur du libertinage, il en eft l'inftigateur; que,

ompant les citoyens par de fauffes promeffes, il les précipite dans des maladies honteuses dont des malheurs trop.connus prouvent que fon prétendu remede n'eft pas mieux curatif, la caufe de la faculté eft donc celle des mœurs, celle du falut public, & c'eft pourquoi ils ont rayé de leur catalogue M. de Préval, comme un charlatan qui s'eft proftitué publiquement, comme un homme fans mœurs &c. »>*

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Après avoir ainfi analyfé ces différens chefs d'ac→ cufation, M. de Préval fait des obfervations fur la demande qu'il a formée en rétabliffement pro vifoire de fon état, & fur la demande en nullité de l'élection de Me. de l'Epine en qualité de vice-doyen ; & il termine ainfi fon mémoire.

«La faculté cherche à étouffer l'affaire, & Me. de Préval defire qu'elle foit bien connue & bien approfondie; mais il fuffit que la cour apperçoi ve qu'il s'agit non feulement de l'état d'un citoyen, mais encore. de bétat de tous les docteurs-régens; il faut que la cour fçache que le falut public, qui eft attaché aux travaux des doce teurs & à leurs découvertes en médecine, eft: compromis par l'abus qui regne dans la faculté, & par le pouvoir que la cabale s'y arroge; il faut qu'elle fcache qu'en s'occupant de cette malheureuse affaire, elle s'occupe de l'honneur même de la faculté, de l'honneur de tous les docteurs-régens, & de l'humanité entiere». A la funte de ce précis, eft le tentiment de M. Aftruc, & de tous les grands médecins qui ont écrit fur la queftion de fçavoir frun médecin trouvant un pré fervatif eft obligé d'en aider l'humanité; & ce fen-timent efl entierement favorable à la cause de M. de Préval. Vient enfuite la confultation donnée par les confeils de la faculté de médecine, fur la maniere dont elle devoit fe conduire dans l'affaire... de M. Guilbert de Préval.

Le foi difant baron de Goftraux, dont les prés

tendues découvertes avoient donné lieu à la dé→→ nonciation du préfident de Corberon, concer¬ nant les démarches des jéfuites & de leur affiliés à Lyon (ainsi qu'il a été dit dans la 2me.. Quinz. de Mai, p. 36), a été mis au château d'If près de Marfeille, fur ce qu'il a avoué avoir été banni de fa patrie pour des faits qui certainement ne le rendent pas un témoin très-digne de foi.

M. le comte de Faickenstein étant le 4 Juin à St. Malo, apprit au moment où il alloit le coucher, qu'un négociant très-inftruit & nouvelle ment arrivé de l'Ile de France, logeoit près de fon appartement; il le fit prier de fe rend e près de lui, & paffa une grande partie de la nuit à s'en tretenir avec ce négociant fur le commerce de I'Inde.

Ce prince n'est parti de Breft que le 12', après. avoir vu avec une application infatigable tout ce que ce porr offre de plus curieux; mais, fuivant invariable rent le plan qu'il s'est formé, il n'a accepté aucune des fêtes qu'on se proposoit de lui donner, ne voulant être traité partout que comme un fimple gentilhomme que le defir de faire des voyages inftructifs conduit dans les pays étrangers.

M. le comte de Falckenftein arriva lê 16, à 10 heures du matin, à Saumur, & monta dans la voiture du marquis de Poyanne, qui avoit été l'attendre à la porte de la ville, pour le condui re fur le terrein des manœuvres, où il a trouvé le corps des carabiniers en bataille.

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Ayant paffé fur le front de la ligne, M. le comte.de Falckenstein a examiné, avec la plas grande attention, les hommes, les chevaux & l'équipement; après quoi le marquis de Poyanne a fait manœuvrer le corps avec autant d'or¬ dre que, de célérité. Le prince, qui étoit à che val, s'eft porté dans tous les endroits d'où il pouvoit juger le mieux de l'effet des mouvemens:

divers, & il a donné les éloges les plus flatteurs à la beauté de la troupe, & plus encore à fon inftruction; il a enfuite vu les cafernes, les écuries, le manege, & les inftructions particulieres dans le plus grand détail; & ayant defiré de voir les carabiniers à pied, ils ont défilé devant lui après la parade.

Après avoir refté 6 à 7 heures à Saumur, ce prince a pris, par Tours, la route de la Rochelle.

Le 17, à 10 heurès du matin, M. le comte de Falckenftein arriva à Blaye; il monta à la citadelle, vit manoeuvrer le régiment de l'Auxerrois, dîna à l'auberge, & étoit déjà embarqué à midi pour fe rendre par la marée à Bordeaux. Le vent d'oueft, qui étoit grand, a dû rendre la marée fort vive.

La prochaine érection, dans le chœur de l'églife métropolitaine de Sens, du monument deftiné par le feu roi à la mémoire de Mgr. le dauphin & de Mme. la dauphine, dont les cendres repofent dans cette églife, exigeant la reconftruction du caveau qui doit fervir de base à ce monument, & S. M. ayant fait informer le cardinal de Luynes, archevêque de Sens, des mefures qu'elle a autorifées pour la tranflation momentanée des deux cercueils, le caveau a été ouvert le 7 de ce mois, par les ordres du cardinal archevêque, qui étoit préfent, ainsi que le chapitre de l'églife, entre les membres duquel il avoit été fait choix de huit commiffaires pour dreffer procès-verbal de cette translation. En conféquence, les deux cercueils retirés de l'ancien caveau ont été placés fur une eftrade, furmontée d'un dais dans le milieu du chœur ; & après la meffe la plus folemnelle, célébrée par le cardinal, les deux cercueils ont été transportés dans une chapelle tendue en noir, avec les armoiries de Mgr. le dauphin & de Mme la dauphine, pour y demeurer en dépôt jusqu'à ce que le nouveau

eaveau puiffe les recevoir. Tous les corps féculiers, réguliers & laïcs de la ville ont affifté à cette cérémonie avec le sentiment de respect & de vénération que toute la nation éprouve pour fes maîtres. L'efcadron du régiment de la reine, dragons, en quartier à Sens, s'eft empreffé de concourir à la pompe de la cérémonie, pendant laquelle il s'eft mis fous les armes. Les officiers de ce corps ont établi une garde à la chapelle pour tout le tems du dépôt. Ön Y célébrera tous les matins des meffes, & le chapitre a arrêté que chaque jour, à l'iffue des offices, il fe rendra proceffionnellement à la même chapelle pour y réciter des prieres.

On chanta le 22 du mois dernier, le Te Deum à l'églife métropolitaine de cette capitale pour la convalefcence de l'archevêque. Ce prélat n'afpire qu'à pouvoir aller fe promener à fa maison de campagne de Conflans; mais fon extrême foibleffe & les plaies que lui ont fait les véficatoires, dont fes bulletins n'ont pas plus fait mention que de fes faignées du pied, l'empêcheront encore longtems de marcher.

L'évêque du Puy en Velay a reçu le Pallium des mains de l'évêque de Clermont, nommé à cet effet par S. S. Ce droit, attaché depuis plufieurs fiecles à cet évêché, & notamment conféré, en 1445, à Jean de Bourbon, évêque du Puy, avoit été négligé par les derniers évêques, celui d'aujourd'hui l'a fait revivre en fa faveur. Cette cérémonie s'eft faite le 8 Juin, dans l'églife cathédrale du Puy, avec beaucoup de pompe', au fon de toutes les cloches. Les corps de juftice, les officiers du régiment de Bourbon, & toute la nobleffe y ont affifté.

Le chapitre, en reconnoiffance des foins que ce prélat s'est donnés pour faire revivre ce droit ancien, a, par une délibération, fondé à perpé

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