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Peau-de-vie de grains commencefoit au pres mier Janvier prochain; mais ce terme, qui parois trop éloigné au peuple, n'a point calmé fa naine contre les commis, chargés de faire exécuter Fordonnance prohibitive. Un de ces prépolés, qui avoit fai quelques uftenciles à l'ulage de la dif tillation, vient d'être bleifendangereufement d'un coup de feu.

DANEMARCK.

COPENHAGUE ( le 21 Juin.) La mort de la reine Caroline Mathilde ayant été notifiée au roi de la part de S. M. Brit., la cour a pris un deuil de 4 temaines, tel qu'on a coutume de le porter à la mort des fouverains étrangers..

- Le comte de Cobenzil, miniftre de la cour de Viennej eft arrivé ici. Le prince d'Anhalt-Co→ then s'y eft auffi rendu fous le nom de comte de Warmidorff; le roi a nommé le lieutenant-colonel de Wiich pour accompagner ce prince, en qualité de gentilhomme,pendant fon féjour en cet.

te cour. X

Le vice-amiral Fisker s'eft embarqué fur le vaiffeau le Dannebrog, pour aller prendre le com mandement de la flotille qui eft répartie fur les côtes de Norwege. La frégate la Samfoe, deítinée à exercer cet été les cadets de la marine, a débouqué en même tems dans la mer du nørd.

On conftruit dans nos chantiers II nouveaux navires pour le commerce de Groënland.

POLOGNE.

WARSOVIE ( le 20 Juin.) Le roi revint le 9 de ce mois au foir, du château d'Ohorit, où il avoit été reçu par l'évêque de Cujavie, qui n'avoit rien négligé pour lui en rendre le féjour

agréable. S. M. a couché en revenant, à la maifon de plaifance du comte Szuniawski, ftarofte de Conkolownicki, & y a vifité la manufacture de foie qui y eft établie fous la direction des Arméniens; elle s'est détournée plufieurs fois de la route directe pour voir tout ce qui étoit digne de fon attention. S. M. fe difpofe à faire un autre voyage à Bialyftock, pour y voir la comteffe fa fœur, douairiere du feu comte de Branicki grand général de la couronne.

Le même jour 9, le feu prit à l'hôtel du baron de Stackelberg, miniftre de Ruffie, & réduifit en cendres les cuifines & les écuries; mais on parvint à garantir le principal corps de cet édifice. En attendant qu'on ait réparé ces dommages, ce miniftre eft allé s'établir à Wola.

Le tribunal que les Polonois nomment Diétinal, s'affembla le 13, pour la premiere fois, dans la falle des fénateurs. Le roi y affifta & le prince Poninski, grand-tréforier de la couronne y fit les fonctions du grand-maréchal de la couronne, qui eft abfent. Les affeffeurs de l'ordre équeftre y prêterent ferment; mais comme on n'y avoit porté aucune caufe, les féances en furent renvoyées au 15 Juillet.

J Le même jour, le confeil permanent fut longteins affemblé, & agita, dit-on, des affaires importantes; ce qui le fait préfumer, c'eft au moins le foin qu'on prend pour en dérober la connoiffance au public.

La commiffion établie en conféquence de la conftitution, pour la liquidation des dettes de l'état, confifte en 6 perfonnes du fénat & du minifte e, & un noble de chaque palatinat. Ils doivent faire, en forme judiciaire, le visa de toutes les dettes de la république. Les parties prenantes produiront devant eux leurs titres & documens. Ils fe proposent de faire deux claffes de ces det

tes. Les 7, 000, 000 liv. accordées au roi par les états entreront d'abord dans la premiere; 2°. I, 500,000 florins accordés pour payer les arrérages de l'année, & amortir les prétentions réciproques de l'armée fur la république & des citoyens fur l'armée; 3°. les penfions purement civiles établies en 1768, ainfi que d'autres dépenfes concernant la diete de la même année, marquées fur un registre particulier, feront annullées & fupprimées, de même que le fubfide de 1,500, 080 florins offers au roi par les états de 1768. La commiffion, après avoir liquidé les pensions civiles & en avoir fixé la fomme, reconnoitra toutes les dettes de cette premiere claffe pour réellement dues par la république, & en fera la répartition fur plufieurs années. La feconde claffe comprendra les demandes qui ne feront point entrées dans la premiere, & les prétendans pourront, dans l'espace de 6 mois, produire leurs ti tres. La commiffion, après les avoir examinés, renverra la décifion à la diete prochaine. Les membres de la commiffion recevront pour honoraires le 60e. gros de chaque fomme qui fera payée. On craint que cette voie de fatisfaire au travail des commiffaires, ne rende trop a:fément admiffibles quelques-unes de ces créances. A l'égard des intérêts. il n'y en aura point de payés, attendu les calamités ruineufes qui ont affligé la république.

en

Les habitans des districts fur les bords de la Netze, qui fe font conformés aux ordies de la cour de Berlin, en prêtant ferment de fidélité au roi de Pruffe, n'ont point encore reffenti l'effet des menaces faites par les univerfaux du confeil permanent, dont it paroit qu'ils n'ont rien à craindre. Ceux au contraire, qui ont perfifté dans leur attachement à la république, font exposés à des exécutions militaires; les foldats pruffiens vivent à difcrétion dans leurs terres. Parmi ceux

qui en fouffrent le plus, on compre la famille de Dombski & le prince Antoine Sulkowski, palatin de Gnefne.

La commiffion pour l'éducation nationale a reconnu enfin, qu'il n'exifte dans le royaume aucun bon livre claffique; c'eft le premier pas qu'elle ait fait vers le bien. Le fecond eft un réglement qui fixe les objets d'inftruction pour les colleges des palatinats, qui feront divifés en 7 claffes; on y enfeignera la religion, la morale, l'hiftoire naturelle, les mathématiques, la phyfique, la mécanique, la logique, les langues polonoife & latine, l'éloquence & la poéfie. La commiffion invite coux qui voudront écrire relativement à l'inftruction de la jeunele polonoife, de lui envoyer le plan projetté, en mettant leur nom dans un billet cacheté. Les Polonois écriront dins leur langue, & les étrangers en latin ou en françois. Afin d'encourager le concours, elle propofe les prix fuivans: pour des élémens de mathématiques, 100 ducats; ceux de l'hiftoire naturelle, 50; de l'économie domestique, fort néceffaire dans ce pays, 150; de la phyfique & de la mécanique, 150; de la logique, so; de l'éloquence & de la poéfie, autant, pour une notice des fciences les plus néceffaires aux jeunes gens, 100. La commission s'engage à payer le quart de la fomme à la réception du plan, & le refte lorfque l'ouvrage aura été approuvé.

On publie fucceffivement les ordonnances por tant établiffement des nouveaux impôts. La perception de celui qui concerne les cheminées éprou ve de grandes difficultés dans quelques palatinats, & furtout en Podolie; en dit que les pay fans ont réfolu d'aller s'établir dans la Nouvelle Servie, plutôt que de s'y foumettre.

On imprime à l'imprimerie royale le journal de ce qui s'eft paffé dans la délégation on y

trouve non-feulement les traités conclus avec les puiffances voifines, mais auffi les notes préfentées en diverfes circonftances, & les réponses qui y ont été faites; tous les difcours, qui y ont été prononcés par les nonces, ainfi que tous les articles qui ont été difcutés pendant la derniere diete, La proteftation des 4 nonces qui fe font retirés de la diete fans vouloir en figner les actes, contient ce qui fuit.

En la cour royale de Warfovie, le famedifaint, c'eftà-dire, le 15 du mois d'Avril 1775, comparurent en perfoane au grod & fecrétairerie de la itaroftie de Warfovie, les illuftres & magnifiques Robert de Skrzynna Dunin, panctier du district d'Orlow, & François Jerzmanowcki, notaire de camp de Przedek, nonces du palatinat de Lenczyc, à la diete extraordinaire générale du royaume à Warfovie; & en perfiftant dans la déclaration qu'ils avoient faite, avec les illuftres & magnifiques nonces ci-après nommés,, le 12me. jour des préfens an & mois, remirent leur manifefte', conçu en langue polonoife, & figné, tant par eux que par les autres illuftres nonces ci-deffous nommés, ledit manifefte étant de la teneur fuivante.

S'il étoit poffible, pour repréfenter l'état de défolation de la république & les pertes qu'elle a faites, d'employer les expreffions & les images que la chofe même & les circonftances de tout ce qui eft arrivé demanderoient, nous, ayant été élus nonces à une diete libre, nous croyons que les premiers auteurs de la confédération feroient obligés de convenir eux-mêmes de la justice de notre douleur, & d'avouer qu'elle dérive de l'obligation que nous impofent nos inftructions, de notre devoir à l'égard de l'état, & du respect que nous devons avoir pour la vertu & pour notre charge. Nous croyons qu'ils feroient obligés d'en convenir, fans pou voir fe fervir des raifons contraires qu'ils tirent de l'acte de plein pouvoir & de Jimite, mais qui, quelque fpécieufes qu'elles puiffent être, ne feront jamais le fondement d'un vrai droit, & font furtout infuffifantes pour nous confoler des pertes que nous avons dû effuyer.

Ainfi nous protestons devant dieu, qui fonde les cœurs, devant toute l'Europe, qui rend justice à la douleur lé. gitime des citoyens libres, en voyant que le droit des gens eft violé à leur égard; devant vous, féréniflime roi, notre très-gracieux fouverain, qui avez été forcé

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