AUPRES DU ROI DE FRANCE M 2 ONSIEUR, tant un Livre sous la Protection d'un Mecène, on devoit s'apliquer à en choisir un qui put juger du mérite de l'Ouvrage qu'on lui dedioit. Agillant par ce Principe, à qui pouvois-je mieux m'adres Jer qu'à Vous, MONSIEUR, pour un Livre qui traite d'Af faires Politiques? Né & élevé dans le Sein de la République, elle ne Vous a laissé oisif qu'au tant tant de tems qüil Vous en fallút pour Vous former à la Conduite des plus grandes Affaires, sous les yeux d’un Pere, dont les grands Talens, pour les Négociations ont fait l'admiration des differentes Cours, où il a été employé, jusqu'à ce qu'il fut révêtus de l'important Emploi de Treforier Genéral, où il n'acquit pas moins de Réputation par son integrité &par fon Zèle pour le Bien Public. La Republique , en Vous nommant à l'Ambassade de France, dans un âge,où les autres fortent à peine de l'Academie, fit assez connoître l'idée qu'elle avoit de vôtre Mérite, de vótre Fénétration, de votre sagelle, mode. la. Connoisance que vous avez non-seulement de Ses * 3 ses Intérêts particuliers , mais aussi de ceux de toute l'Europe. Le Succès avec lequel Vous avez rempli un Pofte aussi difficile , les Services importans, que Vous avez rendus à l'Etat, la fermeté avec laquelle Vous en avez foutenu la Dignité 60 l'Honneur, enfin la Confiance des Ministres que vous avez sçu captiver, tout contribua à faire tomber une seconde fois le choix sur Vous, lorsqu'on crut qu’on alloit régler au Congrès de Soissons les intérêts si importans de notre Commerce ceux de nos Alliez. Avec quel plaifirVous revit-on dans cette Cour, où l'on a coûtume de n'envoyer que les Ministres les plus consommez dans la plus adroite Po Politique: o quel service n'avez-Vous pas rendu à la Patrie en procurant l'exécution des fameux Préliminaires en prérant les Matiéres, qui ont fait ensuite la baze du Traité de Vienne, qui a absolument renversé la fatale Compagnie d'Ostende su confirmé la Republöque dans les droits qu'elle a en Ooffrise. Ainsi Vous avez eupart Vousmême , Monsieur, à une partie des Negociations, que renferme mon Recueil; o par consequent Vous êtes plus en état que bien d'autres de juger de son utilité, 69 s'il mérite une Protection telle que celle , que je prends la Liberté de Vous demander pour l'Ouvrage en ge neral, 4 néral, se pour les huitième neuviéme Volumes en particulier. Votre Jugement ne fervira pas peu à m'animer à furmonter les embaras qui accompagkent cette espéce de Travail. La maniere gracieuse avec lesquelle , Vous m'avez permis de les faire paroître fous vos auf pices, me flatte d'autant plus agréablement qu'elle me donne une accasion de vous témoigner publiquement, avec quel Dévouement sur quel Respect, Je suis, |