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L'AMI DE LA RELIGION

ET DU ROI;

JOURNAL ECCLÉSIASTIQUE,
POLITIQUE ET LITTÉRAIRE.

Videte ne quis vos decipiat per philosophiam et inanem fallaciam. COLOSS. II, 8.

Prenez garde qu'on ne vous séduise par les faux taisonnemens d'une vaine philosophie. ANNALES CATHOLIQUES.

Chaque vol. 7 fr. et 8 fr. franc de port.

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Chez Adrien LE CLERE, Imprimeur de N. S. P. le Pape et de l'Archevêché de Paris, quai des Augustins, no. 35.

M. DCCC. XVI

AVIS.

Ce Journal paroît régulièrement deux fois par semaine. Chaque numéro contient 16 pages d'impression. Le prix de la souscription est de 28 francs pour un an, 15 francs pour six mois, et 8 francs pour trois mois, franc de port par la poste, jusqu'à la frontière. Chaque trimestre devant former un volume, on ne peut recevoir de souscriptions que du commencement de chacun; c'est-à-dire, du 12 février, 12 mai, 12 août et 12 novembre.

On peut se procurer la collection, dont il reste très-peu d'exemplaires, formant 6 vol.; prix, 43 fr. franc de port.

On s'abonne, à Paris, chez Adrien Le Clere, imprimeur de N. S. P. le Pape et de l'Archevêché de Paris, quai des Augustins, no. 35. Les lettres et l'argent pour les souscriptions doivent lui être adressés directement, pert franc, par la poste, ou par toute autre voie; c'est le moyen d'éviter tout retard.

Les lettres venant des pays hors du royaume et qui ne pourroient pas étre affranchies seront recues; mais celles de la France qui ne le seroient pas resteroient au rebut.

On trouve à la même Librairie tous les livres de piété et de théologie qui peuvent convenir aux Fidèles et aux Ecclésiastiques, tels que Bréviaires, Missels, Bibles latines et françoises, Collection des saints Pères de l'Eglise, Histoires ecclésiastiques, Sermonnaires, etc. etc., et généralement tous les ouvrages anciens et nouveaux, neufs et de hasard, qui ont rapport à la Religion (ceux qui lui sont contraires en ont toujours été exclus.)

On se charge aussi, en faveur des personnes qui n'ont point de correspondant à Paris, de toutes les commissions, notamment de procurer les ornemens, vases d'Eglise, gravures, images et autres objets qui peuvent être utiles aux Ecclésiastiques et aux Eglises. Notre Maison étant connue, à cet égard, nous osons nous flatter de ne rien laisser à désirer à ceux qui nous honoreront de leur confiance.

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L'ABONDANCE des matières nous a empêchés jusqu'ici de parler de plusieurs brochures relatives à l'enseignement. Nous en avons reçu un grand nombre. On nous a envoyé aussi des observations manuscrites sur le même sujet. Nous nous proposions de considérer les unes et les autres dans un travail général, que nous n'avons pu encore terminer, et qui demande de la maturité et de la réflexion. Mais nous pouvons d'avance dire que ces différens écrits se partagent assez naturellement en trois classes. La première est composée de pamphlets où l'Université et ses agens sont traités avec quelque sévérité; la seconde, des apologies de ce corps, et la troisième, que l'on pourroit regarder comme mitoyenne entre les deux autres, s'éloigne, par la forme et par le fond, de la partialité qu'on a reprochée aux deux premières.

On ne peut dissimuler que depuis six mois un cri général d'improbation s'étoit élevé contre plusieurs parties de l'enseignement actuel. Ce cri s'étoit même fait entendre avant la restauration; niais il avoit été étouffé par le despotisme. L'Université portoit malheureusement l'empreinte du temps où elle a été Tome III. L'Ami de la R. et du R. No. 53. A

créée. Son fondateur étoit alors en guerre ouverte avec le Pape. Loin de favoriser tout ce qui tenoit à la religion, il se plaisoit à abaisser le clergé, et le traitoit en toute occasion avec défiance, hauteur et dureté. Les réglemens de l'Université se ressentirent de cet esprit. On peut le dire d'autant plus hautement, que ce n'est point elle qui les a faits, que plusieurs de ses membres n'ont pu s'empêcher de les blâmer, et qu'en effet ces mêmes réglemens contras– toient dans quelques-unes de leurs dispositions avec les intentions counues d'un gouvernement sage, paternel et religieux. Ils portoient un caractère fiscal, militaire et despotique, qui ne pouvoit cadrer, ni avec les vues d'un Monarque bon et modéré, ni avec les idées libérales qu'on proclame aujourd'hui comme dominantes, ni avec la réputation de l'homme de lettres distingué qui préside à l'Université. Il est remarquable qu'un des premiers actes du gouvernement provisoire à été de rendre aux parens leurs droits naturels sur leurs enfans. Il a fallu un décret pour faire cesser la contrainte et la violence qui s'exerçoient sur l'éducation comme sur le reste.

Depuis le chef même de l'Université a reconnu, dans une occasión solennelle, que l'instruction morale n'y étoit pas portée aussi loin que la culture des sciences. Cet aveu, qui l'honore, rappelle néanmoins une triste vérité. En effet, des plaintes générales sont parties, à cet égard, de tous les coins de la France. On s'élève généralement contre la discipline des lycées, contre l'esprit qui y règne, contre l'inobservance des préceptes religieux, contre le mépris même qu'on y affecte pour la religion. C'est une chose malheureusement trop connue, que dans un grand nom

bre de ces établissemens il règne, pour les exercices religieux, un dégoût qu'on ne se donne pas la peine de dissimuler et comment pourroit-il en être autrement quand les maîtres en donnent l'exemple? La plupart ne prenoient pas la peine d'assister à la messe. On dit que, depuis quelques mois, ils ont un peu changé leur conduite extérieure, et qu'ils daignent ne pas rougir de faire quelque acte de religion. Mais cet hommage tardif n'a pas beaucoup touché leurs élèves, qui ne se sont pas mépris sur le motif, qui regardent cette conversion comme intéressée, et qui se moquent même, dit-on, entr'eux de ce changement subit.

Il faut le dire, parce que la chose est notoire, plusieurs des maîtres employés dans l'éducation n'avoient pas et ne pouvoient avoir la confiance publique. Nous trouvons, à cet égard, un aveu plus alarmant encore dans un écrit d'un des membres les plus distingués de l'Université. Qu'on interroge, dit-il, les inspecteursgénéraux de l'Université et les recteurs des académies. Ils diront que l'objet qui exerce le plus leur sollicitude, est d'écarter de l'instruction publique des corrupteurs de la jeunesse qui, faisant un trafic honteux des fonctions sacrées d'instituteur, n'y apportent d'autre titre que la faim, les intrigues, et la protection des hommes qui partagent leurs opinions (1). Le même écrivain ajoute : Des abus de ce genre existent encore, malgré les efforts soutenus du chef et des agens supérieurs. De si tristes révélations sont effrayantes pour les parens qui ont à cœur de préserver leurs enfans de la contagion. Il falloit donc qu'il y eut un grand nombre de ces

(1) Coup d'œil sur l'Université de France,

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