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aux pieds les principes les plus sacrés du droit des gens et ses propres lois.

Que dans ce cas, le Soussigné se verrait forcé à renouveller toutes ses protestations, en y ajoutant qu'il en donnera avis à son Gouvernement, et à qui de droit, pour que toutes les mesures soient prises afin d'exercer sur les personnes et les propriétés de ceux qui auront concouru à l'émission et à l'exécution d'un ordre semblable, les justes représailles auxquelles pourraient donner droit les violences exercées contre les Sujets de Sa Majeste Très Chrétienne,

Le Soussigné a l'honneur, &c.

S. E. Le Ministre Secrétaire Général.

W. DE MENDEVILLE.

No. 6.-The French Consul-General to the Buenos Ayres Minister. Buenos Aires, 3 P. M. le 29 Avril, 1829.

Du moment où, contre tout esprit de justice, et en violation ouverte du droit des Gens, la Population Française de Buenos Aires est en butte à des violences sans exemple parmi les Nations Civilisées, contre lesquelles on conteste au Consul-Général de France le droit de la protéger, il prie Son Excellence de vouloir bien lui faire expédier ses Passeports dans le plus bref délai possible.

Le Soussigné a l'honneur de communiquer à Son Excellence un Avis qu'il va faire afficher sous le vestibule du Consulat. Désirant instruire ses Compatriotes de son prochain départ, et des motifs qui l'ont déterminé, il croit devoir demander l'autorisation de faire imprimer cet Avis, et de le distribuer parmi les Français.

Il a l'honneur, &c.

S. E. Le Ministre Secrétaire Général.

W. DE MENDEVILLE.

No. 7.-The French Consul-General to the Buenos Ayres Minister. Buenos Aires, 9 P. M. le 29 Avril, 1829.

QUAND le Gouvernement s'est décidé à rendre le Décret, en date d'hier, relatif à l'enrôlement de tous les Etrangers, il a dû calculer les conséquences d'une semblable mesure, il n'a pu penser que le ConsulGénéral de France en vit avec indifférence faire une application injuste et vexatoire à ses Compatriotes, tandis que d'autres Etrangers jouissaient d'une exemption que rien ne justifie,

Il devait s'attendre à recevoir du Soussigné, d'énergiques protestations contre un pareil abus de pouvoir, quand bien même on eut gardé quelque mesure dans l'exécution de cet ordre.

A plus forte raison, révolté comme il a dû l'être des scènes scandaleuses dont toute la Ville de Buenos-Aires a été aujourd'hui le théatre, n'a-t-il pu hésiter à prier Son Excellence de lui délivrer immédiatement ses Passeports. Le détail des infamies dont les exécuteurs de l'Ordre précité se sont rendus coupables, passe toute imagination, et pour que rien ne manquât à l'indécence des scènes de cette journée,

une patrouille de sbires chargés d'arrêter des Français, a passé devant le Consulat-Général comme pour insulter au Pavillon qui devait ser. vir d'appui à leurs victimes.

Son Excellence n'ayant donc pu manquer de prévoir la Communi cation à laquelle les évènemens de la journée ont donné lieu, le Soussigné a l'honneur de lui témoigner sa surprise de n'y avoir pas encore reçu de réponse; il lui réitère, en conséquence, la demande formelle de ses Passeports, sa présence étant devenue inutile près d'un Gouvernement qui a cessé de respecter, envers les Français, les principes du droit des gens, de l'équité, et les Lois mêmes du Pays.

S. E. le Ministre Secrétaire Général. W. DE MENDEVILLLE.

No. 8.-The French Consul-General to the Buenos Ayres Minister. Buenos Aires, 2 P. M. le 30 Avril, 1829.

D'APRÈS la célérité extraordinaire que le Gouvernement a mise à rendre, à publier et surtout à faire exécuter son Décret du 28 courant, le silence qu'il garde à l'égard des réclamations que lui a adressées le Consul-Général de France, Soussigné, devient inexplicable.

De deux choses l'une; ou le Gouvernement croit exercer un droit légitime, ou abjurant tout respect humain, il met la violence à la place de ses droits.

Dans le premier cas, le blâme des protestations du Consul-Général de France, Soussigné, retombera sur lui, et le Gouvernement Français ne refusera pas à celui de Buenos Aires les satisfactions que ce dernier sera en droit d'exiger; dans le second, Son Excellence supposera-t-elle qu'il suffise d'opprimer, et de se taire pour avoir raison? Croit-elle qu'après avoir foulé aux pieds tous les principes du Droit des Gens, de l'équité, après avoir exercé depuis 3 jours contre la Population Française de cette Ville, des atrocités sans exemple, il suffira de garder un silence obstiné pour étouffer de justes plaintes, pour se mettre à l'abri des représailles que la France sera en droit d'exercer?

Son Excellence serait dans une étrange erreur: comme cet état de choses ne peut durer plus longtems, le Consul-Général de Sa Majeste Très Chrétienne, Soussigné, réitère, pour la troisième fois, à Son Excellence, la demande expresse de ses Passeports, si elle ne préfère donner des ordres pour faire cesser, sur-le-champ, les horribles vexations qu'on exerce encore aujourd'hui contre les Français, et pour qu'ils en obtiennent la juste réparation.

S. E. le Ministre Secrétaire Général.

W. DE MENDEVILLE.

No. 9.—The Buenos Ayres Minister to the French Consul-General, (Traduction.) Buenos Aires, le 30 Avril, 1829. PUISQUE M. de Mendeville, Consul-Général de France, a demandé avec instance ses Passeports, le Gouvernement a jugé convenable de les lui expédier, et le Soussigné a l'honneur de remettre celui ci-joint à M. de Mendeville, pour qu'il en fasse usage dans le jour.

M. de Mendeville appelle protestations énergiques les Notes insolentes qu'il a adressées au Soussigné. Ces Notes, et la conduite séditieuse, et à tous égards irrégulière qu'a observée M. de Mendeville, seront toujours une preuve authentique de la considération, et du respect que le Gouvernement porte à la Nation Française, en ne prenant pas des mesures désagréables, justifiées par le Droit des Gens, contre un homme qui n'a pas correspondu à la dignité du caractère dont il est revêtu, et incapable de garder le dépôt d'honneur qui lui est confié.

M. de Mendeville a excité par des conseils, des menaces, et tous les genres de séduction, ses Compatriotes, et généralement tous les Etrangers enrôlés dans la Garde Urbaine, à désobéir aux ordres du Gouvernement, et à violer les Lois du Pays, sous la protection desquelles ils vivent; il a donné asile sous le Pavillon Français à tous ceux qu'il est parvenu à séduire. Il s'est comporté envers le Gouvernement avec la plus grande insolence, et sans aucune modération, l'insultant de faits, de paroles, et par écrits; et finalement, faisant cause commune avec les Sauvages et les Bandits qui menacent le Gouvernement établi, il a conspiré pour diviser l'opinion, et enlever aux Lois et à l'ordre l'appui de la force.

Et le Gouvernement n'a pas pris des mesures directes contre M. de Mendeville! néanmoins, il procédera de manière à ce que de semblables excès ne restent pas impunis.

M. de Mendeville remit hier au Gouvernement, Copie d'un Avis qu'il desirait faire imprimer et afficher en se retirant: à cet égard, le Soussigné a des ordres pour dire seulement que l'autorité procédera toujours vigoureusement contre quiconque lui manque de respect, ou trouble de quelque manière la tranquillité publique.

M. de Mendeville a désiré qu'on donnât aux Etrangers, qui veulent quitter le Pays, pour ne pas remplir les obligations que la Loi leur impose, un terme plus longue que celui prescrit par le Décret du 28 du courant. Sous ce rapport, le Gouvernement, en faisant exécuter ses ordres, les conciliera avec les considérations qui sont justes, et aux quelles chacun a droit.

M. de Mendeville a menacé d'employer le pouvoir de sa Nation pour prendre sur les propriétés de ceux qui ont fait exécuter les Lois du Pays, des Indemnités pour ce qu'auront souffert les infractions de ces mêmes Lois, pour le fait de leur infraction. Cette menace, qu'aucun Français qui connait ses devoirs ne pourra mettre à exécution, ne sera pas la moindre des charges qui pèsent sur la responsabilité de M. de Mendeville.

Le Soussigné s'est conformé aux ordres de son Gouvernement, en adressant à M. de Mendeville la Communication qui précède.

M. le Consul-Général de Sa Ma

jesté Très Chrétienne.

JOSE MIGUEL DIAZ VELEZ.

No. 10.-The French Consul-General to the Buenos Ayres Minister. Buenos Aires, le 1 Mai, 1829.

Au moment de s'embarquer, le Consul-Général de France a l'honneur de prévenir Son Excellence le Ministre Secrétaire Général du Gouvernement Provisoire, que son Honorable Ami, M. Forbes, Chargé d'Affaires des Etats Unis d'Amérique, a bien voulu accueillir la demande qu'il lui a faite, d'interposer ses bons offices près du Gouvernement dans toutes les affaires qui intéressent les Sujets de Sa Majesté Très Chrétienne.

Le Soussigné se flatte que Son Excellence ne verra aucune difficulté à admettre cette intervention, toutes les fois que les circonstances pourront la réclamer. ll a l'honneur, &c.

S. E. le Ministre Secrétaire Général.

W. DE MENDEVILLE.

PAPERS relative to the misunderstanding between the Commanding Officer of the French Squadron in the River Plate and the Government of Buenos Ayres.-May, 1829.

No. 1.-The French Commander to the Minister of Marine. MONSEIGNEUR,

A bord de l'Isis, le 16 Mai, 1829.

J'AI l'honneur de vous informer que je reçois à l'instant une Lettre de plusieurs Français qui ont été pris de force et mis à bord du Brick Goëlette le Rio-Bamba. Je vous prie d'avoir la bonté de donner des ordres pour qu'on les mette, de suite, en liberté.

J'ai l'honneur, &c.

S. E. Don Carlos Alvear.

M. PICARD.

No. 2.-The Minister of Marine to the French Commander.

M. LE COMMANDANT,

(Traduction.)

Buenos Aires, le 17 Mai, 1829. Ce que vous me dites des Français pris par force et mis à bord du Navire le Rio-Bamba est la première nouvelle que j'en ai reçue. Il doit s'agir, par conséquent, d'une mesure administrative; et si elle pouvait donner lieu à quelque réclamation de votre part, en faveur des Sujets de Sa Majesté Très Chrétienne, je vous engage, Monsieur, à vous adresser au Département des Affaires Etrangères.

M. le Commandant Picard.

J'ai l'honneur, &c.

CARLOS ALVEAR.

No. 3.-The French Commodore to the Minister for Foreign Affairs. (Translation.) Off Buenos Ayres, 22d May, 1829. THE insults offered to the Flag of the King, my Master, as well as the ill treatment of his Subjects, are too well known for the Undersigned to explain the causes for the reprisals which he has just made.

Nevertheless, the Undersigned, in order to shew that he is disposed to suspend these hostile measures, has accepted the offer of Colonel D. Tomas Espora, to proceed himself, under his parole, in order to propose to Your Excellency a suspension of hostilities, already commenced by the Provisional Government of Buenos Ayres, and to bring back your answer: for it is not for the Undersigned to fix what reparation is to be made for the insults offered to the Flag of His Most Christian Majesty. It is the King who will consider the extent of the injury. The Undersigned proposes as conditions:

1. A compliance with the demands contained in the Representations of the French Consul-General in Buenos Ayres, addressed to Your Excellency;

2. That the Vessels of which the Undersigned has taken possession, shall remain in his hands, until he shall receive the orders of the Admiral, Baron Roussin, Commander-in-Chief of the Naval Forces of His Most Christian Majesty on the South American Station;

3. That indemnities shall be given to those Subjects of His Most Christian Majesty, who have abandoned their property, in consequence of the unjust measures observed towards them;

4. That the Undersigned shall set at liberty the Prisoners which he has in his power. The Undersigned has the honour, &c.

VICOMTE DE VENANCOURT.

H. E. Don Salvador Maria del Carril.

No. 4.-The Minister for Foreign Affairs to the French Commodore.

(Translation.)

Department of Foreign Affairs, Buenos Ayres, 22nd May, 1829.

WHEN the Government heard of the attack which was made upon their Vessels in the night of yesterday, they thought it could be nothing else than an attempt made by the enemies of public order to gain possession of them, and they in consequence proceeded to take the necessary measures for putting down the mutiny on board their Squadron; but they subsequently received information which induced them to believe, that the said attack had been made by the Vessels of His Most Christian Majesty, under the orders of the Commodore. Nevertheless, it was with great difficulty that they could persuade themselves that French Subjects could commit an act so contrary to the rights of Neutrality, and to every Law of Nations, without any previous cause for such a rupture, and when this Government has always preserved with that of His Most Christian Majesty, the best relations of friendship and good understanding, and afforded special protection to the persons and property of his Subjects.

And great, therefore, is now their surprize, at receiving the Note, dated to-day, from the Commodore, in which he refuses to explain the motives which have induced him to act in the way that he has done,

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