Page images
PDF
EPUB

craindre. La ténacité du mal qui l'a frappé a produit un affaiblissement qui va toujours croissant, et qui, malgré les soins dont il est l'objet de la part de ceux qui l'entourent, inspire pour la vie de notre bien-aimé pontife les inquiétudes les plus vives.

Voilà pourquoi nous nous voyons forcés, nos très-chers confrères, de jeter nous-mêmes le cri d'alarme, non pas pour porter la désolation au milieu de vous, mais pour vous conjurer d'unir vos prières et vos supplications aux nôtres, afin que tous, prêtres et fidèles, par cette union de prières, nous fassions au Ciel une sainte violence, et que, par l'intercession de la glorieuse et immaculée Vierge Marie, nous obtenions la conservation d'une vie si chère et si précieuse.

(Suit le dispositif, qui ordonne des prières à la cathédrale, dans toutes les communautés et dans les paroisses.)

NOUVELLES RELIGIEUSES

ROME. Tandis que toutes les églises de Rome retentissent du nom de la Vierge Marie et qu'on lui rend partout des honneurs, Mgr Othmar de Rauscher, archevêque de Vienne, n'a pu s'empêcher de communiquer les sentiments de sa dévotion à ses compatriotes de l'Allemagne, en se chargeant de prêcher lui-même le troisième dimanche de l'Avent dans l'église allemande de Sainte-Marie-dell'-Anima, où il a parlé avec éloquence du grand mystère de l'Immaculée Conception.

Ses paroles ont vivement impressionné le peuple rassemblé en foule. Les Evêques et les Prélats présents en ont adressé leurs remerciements au digne Archevêque.

L'exemple de Mgr de Rauscher sera suivi, et, pendant plusieurs dimanches, les Evêques d'Allemagne continueront à prêcher dans la même église; le premier sera Mgr de Mayence.

FRANCE. DIOCÈSE DE PARIS. - Parmi les jeunes lévites qui ont reçu l'onction sacerdotale samedi dernier dans l'église de Saint-Sulpice, on a remarqué M. Lamazou, qui naguère occupait un rang distingué dans la presse. M. Lamazou était le rédacteur en chef d'un des journaux du Midi les plus accrédités.

DIOCÈSE DE RENNES. Nous lisons dans le Journal de Rennes :

[ocr errors]

« On a annoncé dimanche, dans quelques églises de notre ville, qu'une fête religieuse serait célébrée dans le diocèse le dimanche 7 janvier, à l'occasion de la proclamation du dogme de l'Immaculée Conception. Une procession publique et solennelle sortira de la cathédrale à trois heures et se rendra à Notre-Dame. Vers le commencement de la nuit, les monuments religieux seront extérieurement illuminés; cet exemple sera imité par les habitants. >>

DIOCÈSE DE CARCASSONNE. On lit dans le journal l'Echo de l'Aude : « Mgr de Bonnechose passe définitivement au siége d'Evreux; la lettre autographe du Pape, écrite en italien et qui manifeste à notre vénéré Prélat le désir de Sa Sainteté, conforme à celui de l'empereur Napoléon, est arrivée il y a peu de jours, et la démission du siége de Carcassonne a été envoyée anssitôt. Il paraît cependant que cette démission ne deviendra définitive que par l'institution canonique qui devra être donnée à Rome et par l'enregistrement des bulles qui la consacreront au conseil d'Etat; en sorte que Sa Grandeur conservera jusque-là l'administration du dio

cèse. Il se séparera cependant de nous, selon toutes les probabilités, dɔm: le courant de la semaine prochaine, et le Moniteur nous révélera bientôt le le nom de son successeur.

DIOCÈSE DU PUY. - Nous reproduisons, avec empressement, l'extrait suivant d'une lettre d'un compagnon de voyage de Mgr l'Evêque du Pay: « Rome, 7 décembre.

Nous avons eu le bonheur d'être présentés au Saint-Pere & de recevoir sa bénédiction. Nous avons recueilli les paroles qui decoulaient de ses lèvres : il nous les adressait à nous, prêtres du Puy, en nous felicitant de nous être rendus à Rome. Que ses paroles étaient touchantes! comme elles allaient au cœur! Nous nous sommes tous retirés attendris, heureux.

« Mgr de Morlhon a eu personnellement une audience assez longue, et avant qu'il se retirât le Saint-Père lui a dit avec une bienveillance marquée : « Ne partez pas encore. Venez me revoir, je suis heureux de parler du diocèse de Notre-Dame..... » L'accueil reçu par notre Evêque a ainsi comblé toutes nos espérances.»

- Le dimanche, 10 décembre, ont eu lieu la pose et la bénédiction de la première pierre du monument à ériger à la Vierge immaculée, sur le rocher de Corneille.

Avant de quitter son diocèse, Mgr de Morlhon, pénétré de tout ce qu'il y aurait de glorieux pour le monument projeté, dans une coincidence qui ne se representera jamais, avait exprimé son vif désir que la première pierre pût être élevée, posee et bénie, en ces jours d'émotion religieuse, de piété pour la Vierge, d'amour recrudescent pour sa gioire, pour ainsi dire au moment même où le Pontife romain, avec cette majestueuse simplicité, et dans l'immutabilité de cette forme vénérable consacrée par dix-huit siècles, proclamerait aux quatre vents de la terre, urbi et orði, à la ville et au monde, la sentence qui tient l'univers catholique respectseasement attentif.

Le vœu du vénérable Prélat a été exaucé. Tout ce que le département compte d'hommes éminents se pressait dans les rangs de la proCSSİOL Du haut d'une chaire improvisée qui dominaît la place, ie R. P. Nazp-30, linfatigable orateur du Jublé, a prononcé un disocars ou la kale a puisé les plus douces émotions.

La parove du prédicateur expiraît à peine, et deja sur le rocher, qui alternait avec sa place pubrique les presses ceremonies et les prieres saintes. M. le care de la cathedrale procédait à la bénédiction de la pierre.

Bientôt, nous l'espéross, le monument cher aut Canto ques semier sur je rocher de Coraciile; déjà la souscription a atteint une somme de 122,600 fr. C'est dire qu'elle ne tardera pas à écre complétée par de zet des fates

ETATS-SARDES, — On lit dans une correspondance de Turin acressed i

★ „orstu'on a appris à Gènes la nouvelle de la promagation, da du arran dogme de l'immacules Concepton, le soir, pusters bibades art ete ilambers. Parmi les maisons ainst Loomadees on a romant de cele de M. je marquis Pareto, qui siege à l'estrème gauche de in Chanice des Depates. »

– Le Calvora, de Gènes, annonce que Mgr Marengsa XeTI VAE ČE

terdire aux fidèles la lecture des deux journaux, le Statuto et la Gazzetta popolare, de Cagliari.

MODÈNE. On lit dans le Messager de Modène, sous la date du 14:

Par une lettre pastorale en date d'hier, Mgr notre évêque a annoncé au clergé et au peuple la définition dogmatique de l'Immaculée Conception de Marie; et en même temps il a prescrit pour toutes les églises qui relèvent de sa juridiction, des offices d'actions de grâces qui commenceront par une messe solennelle célébrée dès demain, à la cathédrale, par le Pontife. « L'autorité séculaire, si heureusement d'accord avec l'autorité ecclésiastique, a montré de son côté le plus grand empressement pour donner tout l'éclat possible à cette fête extraordinaire. Un ordre du bureau de police, publié hier, oblige de fermer tous les magasins de quelque nature que ce soit, pendant tout le temps que durera l'office pontifical; et la municipalité, « sachant qu'un grand nombre d'habitants de la capitale se proposaient d'illuminer dans la soirée, pour donner plus de solennité à cette fête religieuse, » a exprimé au public « la vive et profonde satisfaction que lui cause cette nouvelle preuve des sentiments si chrétiens qui ont toujours animé la population de Modène, et l'autorité a la confiance que ce religieux exemple sera universellement suivi. »>

NAPLES.

On écrit de Rome à la Gazette de Lyon :

Le peuple de Naples a montré aussi d'une manière éclatante son amour pour la Sainte-Vierge. Le télégraphe électrique y a transmis de Rome, le jour même de l'Immaculée-Conception, la grande nouvelle qui y était impatiemment attendue. Le roi l'a fait connaître aux troupes réunies sous les armes, et le canon s'est chargé de l'annoncer à la ville; la popu lation a éclaté en transports de joie. Une magnifique procession s'est immédiatement formée, et cette manifestation improvisée a eu toute la solennité que l'on aurait pu attendre d'une fête organisée régulièrement. » BELGIQUE. DIOCÈSE DE BRUGES. - Dimanche dernier a été lu au prône, dans toutes les églises du diocèse de Bruges, un mandement épiscopal daté de Rome, le 3 décembre 1854. Le but de ce mandement est de développer la dévotion envers le Saint-Sacrement dans tout le diocèse, où elle est déjà si florissante.

[ocr errors]

Dans cette pièce, on reconnaît toutes les qualités qui distinguent le pieux et docte prélat et qui ont attiré sur lui à Rome l'attention du SaintPère, des Cardinaux et des Evêques réunis de toutes les parties du monde.

Mgr Malou envisage de haut son sujet. Il montre tour à tour dans la Sainte Eucharistie un mystère profond de la sagesse divine, un mystère de ła divine puissance, un mystère de la miséricorde de Dieu, et enfin un mystère d'amour.

Il rend raison aux fidèles des cérémonies brillantes par lesquelles l'Eglise honore l'Eucharistie en plaçant sous nos yeux le divin Sacrement entouré de toute la pompe du culte public. Initié à cette science eucharistique, s'il nous est permis de parler ainsi, le peuple se livrera avec plus de ferveur que jamais à l'adoration perpétuelle du Saint-Sacrement, dont la confrérie vient d'être érigée, en vertu des facultés du Saint-Siége apos tolique, dans toutes les églises du diocèse de Bruges. Les pieuses inten> tions du vénérable prélat seront ainsi remplies à la plus grande gloire de

Dieu.

DIOCÈSE DE GAND.- Après avoir raconté en détail les marques upi

1

verselles d'enthousiasme que la proclamation solennelle de l'Immaculé Conception a fait éclater dans l'ancienne cité des Flandres, le Bien publie continue ainsi :

« Nous osons dire que jamais les offices religieux n'ont été suivis avec autant d'empressement et de recueillement que dimanche soir dans toutes les églises de la ville. Rien de plus grandiose et de plus touchant à la fois que l'aspect de la cathédrale de Saint-Bavon: elle avait peine à contenir les milliers de pieux fidèles qui l'encombraient, et la procession qui a terminé la cérémonie a eu la plus grande peine à fendre leurs rangs serrés. La décoration de l'église était éblouissante. L'entrée du chœur avait disparu sous une estrade très-élevée, ornée de draperies tombant et se déroulant tout autour d'un autel provisoire dressé au sommet des gradies. Des candélabres chargés de cierges étincelaient au milieu des fleurs et des arbustes, autour du Très-Saint-Sacrement exposé sur un trône de velours et d'hermine. Au-dessus de cet ensemble imposant planait une immense croix enflammée, suspendue dans le vide de la voûte et surmontant les armes du Souverain-Pontife. La foule était visiblement émue, lorsqu'après le chant des litanies de la Vierge, elle s'est jetée à genoux pour recevoir la bénédiction.

« Le cœur de notre vénérable Evêque a dû être touché de ces témoignages de foi et de piété de sa ville épiscopale. Hier lundi, à l'issue de la messe et avant le sermon français du jubilé, Sa Grandeur est montée en chaire pour adresser à l'auditoire quelques paroles dont nous voulons garder ici le souvenir, parce qu'elles résument le caractère de cette belle journée. Monseigneur s'est exprimé à peu près en ces termes :

■ Mes chers diocésains, l'élan si spontané, si unanime avec lequel vous avez témoigné dans la soirée d'hier votre piété et votre amour envers l'immaculée Vierge Marie, a rempli mon âme d'une joie profonde. Vous avez voulu féliciter votre Mère céleste de l'insigne honneur que l'Eglise vient de lui rendre, et protester en même temps contre les outrages et les blasphèmes que l'hérésie et la presse impie ne cessent de lancer depuis quelques mois contre la Sainte Mère de Dieu. Je vous remercie des manifestations de votre foi au nom de la Sainte Eglise, et j'ai la ferme confiance que Marie, du haut du ciel, répandra d'abondantes bénédictions sur vous, sur vos familles et sur cette pieuse cité tout entière.

« J'ai vu avec bonheur que dans cet hommage éclatant rendu à la Vierge immaculée, les pauvres et les petits ne sont pas restés en arrière; en traversant hier au soir les quartiers qu'ils habitent, j'ai pu constater combien ils ont fêté avec amour celle qu'ils invoquent toujours avec tant de confiance comme la Consolatrice des affligés. Et c'est pourquoi, mes frères, je viens vous proposer d'indemniser nos pauvres des sacrifices qu'ils se sont imposés: venons à leur secours dans la personne de leurs malades. A cette fin les Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul voudront bien se tenir tous les jours de cette semaine aux portes de la cathédrale, à l'issue du sermon français; elles recueilleront les aumônes que vous leur confierez en faveur de l'excellente œuvre des pauvres malades. Cette œuvre est en souffrance par suite des secours extraordinaires qu'elle a répandus pendant toute la durée du choléra: les Sœurs ont visité pendant les mois de septembre et d'octobre plus de huit cents malades pauvres atteints du rrible fléau; aussi les ressources qu'elles avaient réservées pour cet

hiver sont-elles complétement épuisées. Votre charité, mes frères, viendra à leur secours et remplacera les aumônes distribuées par d'autres aumônes plus abondantes : vous sanctifierez ainsi les jours de salut qui vous sont accordés et qui deviendront pour vous la source de tant de grâces. » Le soir, après le salut de l'Adoration perpétuelle du Saint-Sacrement, Mgr l'Evêque a renouvelé en flamand ce touchant appel à la charité, qui trouvera sans doute de l'écho dans la population aisée de notre ville. SUISSE. On lit dans l'Unité, feuille génevoise:

« Des églises catholiques s'élèvent dans les deux principales villes de Suisse. A Genève, les travaux de l'Eglise Notre-Dame, suspendus à cause de la saison, reprendront au printemps. Déjà on peut admirer l'élégante architecture de cet édifice, qui coûtera au moins 1 million.

« A Berne, l'érection de l'église catholique est assurée. Aux dotations magnifiques dues à la pieuse sollicitude de Sa, Sainteté viennent chaque jour se joindre des générosités particulières. S. M. l'Empereur des Français, dont on connaît la bienveillance envers la Suisse en général, et spécialement envers la ville de Berne, où il a demeuré, a voulu coopérer à cette fondation par un don de 4,000 francs. »>

ANGLETERRE. Le dimanche 17 décembre, le nouveau sanctuaire de l'Eglise catholique de Saint-Werburg, dans le diocèse de Shrewsbury, a été ouvert avec une grande solennité. (Catholic Standard.)

LIEUX-SAINTS. — Une lettre de M. l'abbé Dequevauviller, chancelier de S. Exc. le Patriarche de Jérusalem, a annoncé que la Congrégation des Dames de Montélimart, dite de Nazareth, va fonder un établissement dans l'humble ville à jamais illustrée par la naissance de la Très-Sainte Vierge. Ces saintes filles, vouées au soin des malades et à l'éducation des enfants auront une pharmacie et une école. Leur zèle et leur charité feront refleurir les exemples de la perfection évangélique et de toutes les vertus chrétiennes dans la patrie de Celle qui en est la source et le modèle.

NOUVELLES ET FAITS DIVERS

M. le comte et Madame la comtesse de Chambord ont quitté Fro-hdorff pour se rendre à Venise.

Le Lorientais-Bretagne vient d'être suspendu pour deux mois.

Pour la première fois depuis 1830, la messe de minuit a été chantée cette année à la cathédrale de Nancy.

La majeure partie des commerçants de Paris ont résolu, comme l'année dernière, de convertir en un don aux bureaux de bienfaisance les étrennes qu'ils avaient l'habitude de donner en nature aux personnes qui se fournissent chez eux.

Le Journal de l'Ain consacre les lignes suivantes à la mémoire de M. l'abbé Ferrary, qui vient de succomber en Orient :

« M. Ferrary avait été nommé aumônier-adjoint au Père Parabère; il a plusieurs fois escorté les convois blessés de Sébastopol à Constantinople, prodiguant à tous les soins les plus empressés, et les plus consolantes espérances de la religion.

« M. l'abbé Ferrary était du département de l'Ain, et lorsqu'il fut nommé l'armée d'Orient, il nous écrivit des lettres dans lesquelles se décélait déjà tout son dévouement pour secourir les victimes de cette guerre; il partait plein de joie, plein d'enthousiasme : il est mort à son

« PreviousContinue »