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Villeprouvée escuyer agé de quarante ans ou environ lequel après avoir esté examiné sur la profession susditte et pris serment de lui, a deposé se bien souvenir que ladite Alienor fist profession il y a vingt-cinq ou trente ans, comme il est dit, entre les mains dudit évesque dans l'église des Cordeliers d'Angers à la manière et façon ci-dessus.

Et il est certain quelle fut esleue abbesse après cette bonne Jeanne d'autant que nous voyons un chapitre dans le livre des enseignements feillet 135 en ces termes sensuivent les déclarations que madame Alienor de Courcereux abbesse du moustier de N. D. de Nioyseau a faites depuis qu'elle est abbesse qui fut au mois de mars en 1450.

Nous voyons ensuite dudit chapitre quantité d'autres qui tesmoignent son zèle et sa diligence entr'autres une transaction passée avec le curé de Chatelais touchant les dixmes que l'abbaye doit prendre en la ditte paroisse de Chatelais. en 1452 et le desbornement des fiefs de Nyoiseau et d'Orveaux... Il y a quantité d'autres actes d'elle entr'autres l'achapt de la metayrie de l'Audaumerais en 1451 et la suppression du titre du bénéfice des Chasteliers en 1459.

Le Migravit nous enseigne qu'elle est décédée le 13 de mai (1463) en ces termes. Obiit Alienordis de Corcieres, abbatissa, sans cotter l'année mais nous sommes asseurés qu'elle a gouverné jusqu'en 1462 pour le moins d'autant que nous avons des actes d'elle jusqu'en cette année et il se peut faire qu'elle ait vescu quelques années après.

Idem. P. 781. En 1442 Jeanne de Touteville étoit prieure de Bonconseil et Eleonor de Courceriez lui succéda.

Idem. P. 782. 1450 lorsque madame Eleonor de Courcereux ou Courcières, prieure claustralle fut esleue abbesse de cette maison....

Lorsque les Anglais envahirent le Maine, après avoir occupé la Normandie, le jeune Ambroise de Loré, à la tête de quelques troupes qu'il avait réunies au château de son grand père maternel, battit les ennemis en plusieurs rencontres. Il s'empara dans une embuscade d'un de leurs chefs, Guillaume de Bours, qui fut tué avec

toute sa troupe. En 1418, avec Pierre de Fontaines, il attaqua le comte de la Marche au village des Hayes, près Arçonnay, lui tua trois cents hommes et fit de nombreux prisonniers. Aussi, l'année suivante, les chefs Anglais, furieux de ces échecs, vinrent-ils à l'improviste attaquer le château de Courceriers qui malgré ses hautes murailles fut pris d'assaut et les vainqueurs le détruisirent pour n'avoir point à le défendre.

Il reste encore du château fort saccagé en 1419 d'importantes ruines et plusieurs bâtiments. Nous allons les passer en revue. Le plan cadastral permet en effet de reconstituer en partie la disposition générale du château de Courceriers. Placé à l'extrémité d'un petit plateau adossé à la colline que couronne l'église de SaintThomas, il dominait à son tour une vallée assez étroite où de vertes prairies ont remplacé des étangs, et protégeait deux moulins contigus, placés sous l'escarpement de ses fortifications.

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On y accède maintenant de deux côtés par SaintThomas, sur la chaussée d'un étang, dont les eaux ménagées à cet effet, le défendaient jadis du côté le plus accessible; par Sillé-le-Guillaume où une belle alléc plantée d'arbres aboutissait à la ferme, près de la fuie.

La partie la plus curieuse est certainement la porte d'entrée. Elle se composait, comme on peut le voir, d'un mur très élevé où se trouvait une double porte, actuellement ruinée, mais dont le pied-droit existe encore en son entier avec ses gonds et les coulisses de la herse. A droite une tour carrée percée de meurtrières laisse voir au milieu de ses déchirements que recouvre un lierre séculaire, les couloirs qui conduisaient aux bâtiments voisins; ceux-ci sans doute allaient rejoindre la tour qui avoisine le château actuel. A gauche une grosse tour ovale, ayant cinq étages et servant de donjon. Elle est bien conservée et d'une solidité à toute épreuve 2. On y remarque deux ouvertures qui la faisaient communiquer avec la grande porte d'entrée et d'autres constructions actuellement rasées au niveau du sol.

Ces ruines imposantes ne mesurent pas moins de quarante-deux pieds de hauteur. L'arcade béante formée par l'éboulement de la porte a une élévation de trente. On y remarque les traces de remaniement faits à différentes époques : à côté d'une baie à plein-cintre bien caractérisée se voient des fenêtres du XVe siècle avec leurs moulures, des meurtrières, des manteaux de cheminée, des gargouilles....

Un peu en avant de la grosse tour, à la place où l'on voit un bel arbre, se trouvait une sorte d'élévation for

1. Les lignes horizontales indiquent les constructions au XVe siècle, celles verticales, les parties du XVIe, les points, ce qui date du XIX, les bâtiments détruits sont en blanc.

2. Il y a quelques années, le garde, voulant avoir de la pierre, ne trouva rien de mieux que faire partir une mine dans une ouverture au bas de la tour; heureusement qu'il n'en résulta rien, quelques pierres seulement furent un peu effritées.

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