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quels ces vafes étoient destinés. Les parties eni yvoice ont réfifté au tems: il y a une nombreufe fuite de ftyles à écrire, des anneaux, des cuillers, un peigne, des gardes, des poignées & des bouts de fourreaux d'épées ; des parties de flutes; des bois de cerfs, des amulettes qui en font compofées, ainfi que des manches d'outils; des défenfes de fangliers. Les antiques en pierre ont beaucoup fouffert de l'incendie général de la ville; cependant il y a des parties intactes & bien confervées, telles que les corniches du périftile du temple; des autels, des tables-facrées, des foyers, des ftatues de divinités de toutes grandeurs; des colonnes, des chapiteaux, des pifcines, des troncs, des conduites d'eau, des dalles pour la couverture des édifices publics, enfin, tout ce qui a rapport aux différens ordres d'architecture; des moulins, & des meules de laves de volcan, de granit, de roche dure, &c. *

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Fin du journal des états de Bretagne.

Les états ont obtenu des commiffaires du roi la radiation des défenfes faites à la derniere tenue, de s'occuper de l'état du parlement, & de l'arrêt du confeil du 7 Janvier 1773, infcrit d'autorité fur leurs regiftres, mais avec cette clau fe, que c'eft dans l'affurance qu'aucun des trois ordres ne fe portera que rarement à demander ade de fon avis par le miniflere d'un notaire, Surquoi, en fe réfervant tous leurs droits, ils chargerent,

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* On trouverá la defcription fommaire de toutes les antiques qui ont été retirées jufqu'à-préfent de ces fouilles dans le premier bulletin qu'a publié le Sr. Grignon, & dans un fecond, qu'il va mettre fous presfe, & où fera gravé le plan topographique du local de l'enceinte de la ville, & de Tes fortifications. Ces deux bulletins fe débiteront chez Delalain, libraire cue de la comédie françoise.

le 10 Février, leurs députés en cour de demander le retrait de cette claufe. Le même jour, ils accorderent pour gratification 12000 livres au Sr. de Robien, & 6000 au Sr. de la Bourdonnaye, leurs procureurs généraux, fyndics, & d'autres fommes à diverses perfonnes.

Le II, ils ordonnerent, fur le rapport de la commiffion de la lifte, que le comte de Boifgelin, poffeffeur de la baronnie de la Roche-Bernard, & ayant les qualités requifes par le réglement, auroit rang & féance fur le banc des ba rons de Bretagne, & préfideroit l'ordre de la nobleffe à fon tour fans élection.

Le 13, ils rétablirent la penfion de 3000 liv., à recommencer depuis 1774, en faveur du Sr. de Caradeuc, procureur-général du parlement; ils accorderent les gratifications de 15000 liv. à chacun des préfidens des ordres de l'églife & de la nobleffe, & de roooo liv. à celui du tiersétat; & en outre de 15000 au marquis de Serrant pour fa premiere préfidence, au moyen de quoi il aura cette fois-ci 30000 livres. Ils arrêterent auffi qu'on folliciteroit le rétablissement des monnoies à Rennes.

Le 14, ils procéderent aux premieres encheres de la ferme des devoirs, pour laquelle quatre compagnies fe préfentoient, fçavoir, deux de Nantes, une de Morlaix, & une de Paris. Une de celles de Nantes porta le prix du bail juf qu'à 6500000 livres."

Le 15, ils prierent les préfidens de faire de nouvelles inftances, afin de leur faire obtenir la partie ordinatiye des grands chemins; ordonnerent les fonds de 300, 000 livres pour cette dépense; árrêterent d'employer les 1, 200, 000 livres def tinées à former la caiffe d'amortiffement des em prunts faits, en 1761 & 1762, fur le cazernement des troupes, & ils recurent des encheres fur le bail des devoirs.

Le 16; ils procéderent à la derniere; enchere, & le Sr. Mazeau, chargé de procuration par une compagnie de Nantes, demeura adjudicataire dudit bail pour 7, 340, 000 livres.

Le 17, le marquis de Serrant s'étant trouvé indifpofé, l'évêque de Rennes prit les voix dans l'ordre de la nobleffe & le Sr. de la Landoye fut élu pour préfider ledit ordre. Mgr. le duc de Penthievre étant entré aux états fans fe faire annoncer, suivant l'ufage, dit, que le roi agréoit pour députés à la cour l'évêque de St. Malo, Le marquis de Serrant & de Prémion, & pour députés à la chambre des comptes Mrs. l'abbé de la Biochaye, le Meutier, meftre-de-camp de cavalerie, & de Guiltiere, avocat. Le prince retiré. les états nommerent les députés défignés, & procéderent, par fcrutin, à la nomination des commiffions intermédiaires par évêchés. L'évêque de Rennes & le Sr. Defgrées du Lon furent du nombre. Enfuite ils accorderent une gratifi cation de 6000 livres, fur les fonds libres de la milice garde-côte, au comte de Durfort, maréchal-de-camp, pour lui témoigner leur fatisfaction de fes fervices en cette partie.

Le 18, fur le rapport de l'état des fonds dont -le deficit étoit de 480, 000 livres, l'évêque de Rennes dit que le duc de Penthievre l'avoit chargé d'annoncer que S. M. donnoit une fomme de 300, 000 livres aux états; au moyen de quoi le tréforier fut autorifé de faire l'avance du deficit réduit à 180,000 livres.

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Le 19, une députation alla prier le duc de Penthievre de vouloir continuer de réunir en fa perfonne les qualités de gouverneur & commandant en chef en Bretagne, & de trouver bon que Les états fiffent des démarches à cette fin. Les députés en cour furent chargés de remercier le roi d'avoir rendu à leurs fonctions les procureurs

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généraux du parlement, de confidérer les dépen fes immenfes qu'a occafionnées à ces deux magif trats la défense de leur honneur & de leur innocence, & de vouloir répandre fur eux fes bienfaits. On ordonna une nouvelle médaille pour le hérault à l'image de Louis XVI.

Le 20, la députation chargée de prier le duc de Penthievre de réunir en fa perfonne les quali tés de gouverneur & de commandant en chef dit: que S. A. S. avoit répondu qu'elle étoit vivement touchée de la démarche des états, & que, fi fa fanté le lui permettoit, elle folliciteroit elle-même cette grace auprès du roi ;que fi, au contraire, fa fanté y mettoit obftacle, elle n'en faifiroit pas avec moins d'empreffement l'occafion de pouvoir être utile à la province. Après la lecture du cahier de remontrances, des mémoires & charges pour les dépu tés en cour, les commiffaires du roi furent priés. de venir faire la clôture des états; its vinrent auffitôt; &, après les difcours d'ufage, l'affem blée le fépara a 3 heures après-midi.

GRANDE

BRETAGNE

LONDRES (le 22 Mars.) Le 24 du mois dernier camte de Darmouth, fecrétaire d'état au département de l'Amérique, remit à la chambre des pairs, par ordre du roi, plufieurs papiers relatifs aux troubles de l'Amérique.. Le comte d'Effingham, l'un des lords du parti de l'oppo fition, dénonça à la chambre une brochure ayant poun titre Réflexions fur la crise actuelle où se trouve l'Amérique. On en lut quelques pages, & l'on y obferva entr'au tres les traits fuivans. Les taxes, felon notre conftitution, ne font point des contributions volontaires du peuple. Silles communes, refufent d'accorder les fubfides annuels, le roi qui eft la puiffance exécutrice, peur les lever légalement fans, leur confentement, Il peut le faire pareillement, lorsque la nation eft menacée ou envahie un ennemi étranger, Par u iendu que la néceffité doit fervir de regle dans ces occafions & que la fûreté ne doit point dépendre d'une majorité des communes, qui, par des vues particulieres ou par caprice

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du gouvernement, &e:`

refuferoit de pourvoir au mainor remarqué que deux

Le comte d'Effingham, après

de nos rois avoient payé fort cher des maximes auffi pernicieufes, conclut que la publication de pareils écrits annonçant des révolutions, on ne manqueroit pas d'ate tribuer de mauvaifes intentions au miniftere, fi l'on n'arrêtoit promptement le cours de celui-ci en conféquence il propofa les réfolutions fuivantes : Que cette brochure eft un libelle faux, malicieux & dangereux, tendant à la fubverfion des principes de la glorieuse révolution, à laquelle nous fommes redevables de notre précieufe conftitution ac tuelle & des droits du peuple. Qu'un exemplaire de cette bro chure foit brûlé, le 6 Mars, par la main du bourreau dans' la cour du vieux palais, & un autre le 7, à la bourse, en présence des shérifs, & que ces résolutions fussent communi quées, le 27 du courant, aux communes dans une conféren ce, pour avoir leur concours.

Cette conférence cut lieu ce jour-là, & les communes approuverent les réfolutions des pairs.

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Les chambres s'étant féparées, le comte de Radnor dé nonça, dans celle des feigneurs, un autre écrit intitulé a la Crife, feuille périodique, No. III, publiée par T. Shaw. Cet écrit fut qualifié de libelle faux, infáme, féditieux, injaricux à la perfonne du fouverain, tendant à aliéner les' fujets de leur amour pour le roi & fon gouvernement; & il fut réfolu, qu'il feroit, brûlé par la main du bourrean aux mémes jour & endroit que la brochure ayant à peu-pris le même titres, & que le procureur-général poursuivroit fuivant la rigueur des loix, l'auteur & l'imprimeur de cette feuille. Les communes prirent les mêmes résolutions à l'égard de get écrit.

On ne fçait que penfer de voir paroitre, dans la con joncture préfente, deux productions fi peu propres à cal. mer les efprits. La premiere, qui eft imprimée par Tho mas Becket, peut paffer pour une feconde partie du droitle roi, publié il y a quelque tems. L'autre eft un écrit hebdomadaire oppofé au gouvernement, mais dont la groffiéreté ne peut tendre qu'à fervir le miniftere, en prouvant la néceffité du droit de cenfure ou d'imprimatur, troduit fous le regne de Charles II, & aboli depuis ce tems comme contraire aux droits de citoyens libres, & à la conftitution. En effet, bien des gens croyent ne pouvoir regarder ces reprefentations que comme un de ces refforts que la politique juge quelquefois néceffaires, mais qui fouvent manquent leur but, & deviennent funeftes à leurs

auteurs.

in

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