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mière partie de l'Essai sur la science des machines; on ne sera pas tenté d'en contester l'utilité, et peut-être saura-t-on gré, à l'auteur, du soin qu'il a mis à en approfondir

l'examen.

Traité élémentaire des machines (1).

M. Hachette, professeur à l'École impériale Polytechnique, chargé du cours des machines, a présenté, dans l'ouvrage qu'il a publié, la description des principales machines que les ingénieurs des différens services ont intérêt de connaître ; il s'est attaché principalement à décrire le jeu et les effets de celles qui sont employées dans les constructions, et pour les épuisemens, cherchant toujours à faire des applications utiles de la géométrie descriptive, au tracé des différentes parties de ces machines.

Le premier chapitre fait connaître les quatre espèces de moteurs employés dans les arts; cè sont, l'homme et les animaux, l'eau, le vent

(1) Un volume in-4°, à Paris, chez Klostermann fils, rue du Jardinet.

Quoique nous ayons déjà publié dans le Journal des Mines (vol. 29, no. 172, page 310), l'Extrait du Rapport que M. Carnot a fait à la Classe des Sciences physiques et mathématiques de l'Institut, sur le Traité élémentaire des Machines par M. Hachette, cependant nous avons pensé que les détails dans lesquels l'auteur entre ici, sur le même Traité, n'étaient pas inutiles à faire connaître : ajoutés à l'Extrait que nous avons donné, ils mettront nos lecteurs à portée de prendre une connaissance encore plus complète de l'ouvrage de M. Hachette. (Note des Rédacteurs.)

et le calorique. Les moteurs animés n'occupent que très-peu de place dans le traité des machines: on peut même s'étonner de n'y point voir citer les nombreuses observations de Coulombsur l'homme : l'auteur se borne à donner l'expression de l'effet utile journalier de l'homme appliqué à battre des pieux, comme une donnée qui peut suppléer à toute autre, et cependant, il est bien reconnu que cet effet varie singulièrement, suivant la manière dont les forces de l'individu sont employées. Les machines hydrauliques sont divisées en deux classes: dans la première, l'auteur range toutes celles qui reçoivent directement l'action de l'eau ; et dans l'autre, se trouvent les machines qui sont mues par une autre, dont l'eau est le moteur premier, ou par quelqu'autre agent qui leur est directement appliqué. Les machines de première classe décrites dans l'ouvrage de M. Hachette, sont les roues, les pendules hydrauliques, les seaux et chapelets à godets, le siphon et les machines à siphon, la fontaine de Héron, la machine de Schemnitz, le bélier hydraulique la machine à colonne d'eau, et la machine à flotteur. L'article des roues hydrauliques est peu étendu, sans doute parce que l'auteur les regarde comme des machines élémentaires dont il est question dans le tableau des transformations du mouvement, et surtout dans l'essai sur la composition des machines. La machine à siphon de M. Detrouville est décrite en détail, et le calcul de ses effets se trouve exposé avec beaucoup de clarté; elle n'a pas encore été construite en grand, et il est à croire que l'énormité des frais d'établissement sera long-tems

un obstacle à son emploi. La machine à eau et à air de Schemnitz est aussi décrite avec les nouveaux perfectionnemens proposés ; les effets en sont calculés, mais on ne trouve point l'é noncé de cette propriété remarquable, que son effet diminue à mesure qu'elle élève l'eau à une plus grande hauteur; d'où il résulte que son avantage sur d'autres machines, qui peuvent être employées au même usage, est borné à une certaine limite; et celle-là à été indiquée par MM. Jars et Duhamel. Le bélier hydraulique est expliqué avec le plus grand soin; c'est dans cet article qu'il faut chercher les notions les plus complètes qui ait été données sur cette machine. On y trouve les résultats d'un grand nombre d'expériences faites avec des béliers de dimensions très-différentes; le bélier-siphon et le bélier-aspirateur sont des modifications de la machine simple, qui peuvent recevoir des applications utiles dans les manufactures. M. Hachette parle de la machine à colonne d'eau comme d'une invention dont personne ne conteste la propriété à Bélidor, auteur de l'architecture hydraulique. Il me semble que les Allemands en attribuent expressément l'invention à Hoëll de Schemnitz, qui a imaginé la machine à eau et à air, et qui construisit la première machine à colonne d'eau en 1749, en y appliquant le mécanisme du régulateur des pompes à feu, inventées depuis assez peu de tems.

Parmi les machines de seconde classe, la vis d'Archimède donne lieu à l'auteur de développer des considérations fort intéressantes; il enseigne à déterminer graphiquement la limite des inclinaisons de l'axe de la vis; il donne des

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détails sur les épuisemens auxquels elle sert. Les pompes sont l'objet d'une description trèssoignée; M. Hachette en fait connaître un grand nombre qu'il compare les unes aux autres: il conclut de plusieurs observations exactes, qu'une pompe foulante, mue par l'eau, produit, dans un certain tems, tout l'effet qu'on peut en attendre lorsqu'elle utilise un dixième de la force qui résulte de la dépense d'eau dans le même tems ». L'action du vent et les effets des moulins à vent sont soumis à un examen détaillé. L'auteur passe ensuite aux machines à vapeurs qu'il décrit avec soin; cet article contient des données exactes et neuves sur les consommations, les effets et les dépenses de ces machines. Le chapitre est terminé par des rapports, soit de l'Institut, soit de la Société d'Encouragement, sur diverses machines nouvelles, dont les effets n'ont point encore été constatés par des expériences faites en grand.'

Le second chapitre est entièrement consacré à la théorie des engrenages; l'auteur définit d'abord les diverses espèces d'épicycloïdes, et passant ensuite aux engrenages proprement dits, il donne la description de tous ceux employés. Il examine les roues pourvues de lanternes à fuseaux cylindriques, celles qui portent des cames, les engrenages coniques ou les roues d'angle, etc. Cette importante théorie est terminée par l'application du trait ou de l'épure au tracé des roues d'une forme donnée. Ce chapitre peut être regardé comme un traité complet sur les engrenages dont la théorie était jusqu'ici, demeurée confinée dans les recueils

académiques; c'est une des applications les plus utiles de la géométrie descriptive.

Le troisième et dernier chapitre renferme la description des machines employées dans l'art de la construction; les cordages tiennent le premier rang; l'auteur donne des détails sur leur fabrication, leur résistance, etc. La description et les usages des cabestans viennent ensuite, La machine à molettes qui n'est qu'une variété de la précédente, est décrite avec un mécanisme employé pour diriger la corde sur le tambour. Les diverses espèces de poulies, leurs combinaisons et leurs usages, sont l'objet de plusieurs articles étendus, et de dessins très-corrects. 11 est ensuite question de la chèvre et de la grue qui en est un perfectionnement. Parmi ces dernières, il faut distinguer celles construites par M. Albert, destinées à prévenir toute espèce d'accident, en cas de rupture des cordages; et celle dont l'invention est attribuée à M. de Régemortes, qui jouit de plusieurs propriétés particulières et utiles. Les machines à enfoncer les pieux, celle employée à Venise pour curer le port, celle à receper les pilotis sous l'eau, sont décrites et expliquées par de très-bons dessins, Ce chapitre est terminé par l'explication d'un tableau dans lequel M. Gauthier, professeur de géométrie descriptive au Conservatoire des arts et métiers, a réuni tous les résultats des expériences de Coulomb sur le frottement.

Danslesupplément qui termine le volume, l'au

teur a rassemblé diverses observations faites sur quelque machine d'épuisement, telles que les chapelets verticaux et inclinés; on y trouve la description d'une pompe à aspiration continue,

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