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Que des ÉCOLES PRIMAIRES seraient fondées d'un bout à l'autre de la République;

Qu'il serait établi trois degrés progressifs d'instruction, embrassant tout ce qu'il importe à l'homme el au citoyen de savoir;

Que chaque département posséderait une ÉCOLE CEN

TRALE;

Qu'une ÉCOLE NORMALE, à Paris, enseignerait l'art d'enseigner;

Qu'il y aurait des ÉCOLES SPÉCIALES pour l'étude de l'astronomie, de la géométrie, de la mécanique, des langues orientales, de l'art vétérinaire, de l'économie rurale, des antiquités1.

En même temps, la Convention nommait un jury chargé de prononcer sur les ouvrages relatifs à l'éducation physique et morale des enfants;

Elle ouvrait un concours pour la confection des livres élémentaires;

Elle généralisait l'enseignement de la langue française;

Elle faisait publier le recueil des actions héroïques des républicains français;

Elle faisait inventorier les collections précieuses;

Elle fulminait des décrets sévères contre la dégradation des monuments;

Elle veillait à la conservation des objets d'art trouvés sur des bâtiments pris par des corsaires français;

Elle instituait des récompenses nationales pour les grandes découvertes;

Elle prodiguait les secours aux savants et aux artistes;

Elle poussait la sollicitude à l'égard de tout ce qui est

1 Voy. le Moniteur, an I, 1793, n° 198, 227, 151, 262, 160, 164; an IV, 1795, n° 41; an III, 1794, n° 42.

utile jusqu'à proposer un prix pour le perfectionnement de la filature au fuseau;

Elle poussait le respect à l'égard des œuvres qui honorent l'esprit humain jusqu'à ordonner la publication de la traduction des ouvrages de Bacon, trouvée dans les papiers d'un condamné du 9 thermidor;

Elle décidait que des voyages scientifiques seraient entrepris aux frais de l'État, et que la République serait chargée de l'entretien des artistes envoyés à Rome;

Elle décrétait l'adoption, commençait la discussion
et votait les articles les plus importants du CODE CIVIL;
Elle mettait en mouvement le TÉLÉGRAPHE ;
Elle inaugurait le SYSTÈME DÉCIMAL;

Elle établissait L'UNIFORMITÉ DES POIDS ET MESURES;
Elle fondait le BUREAU DES LONGITUDES;

Elle réformait le CALENDRIER;

Elle instituait le GRAND-LIVRE;

Elle agrandissait et complétait le MUSEUM D'HISTOIRE

NATURELLE;

Elle ouvrait le MUSÉE DU LOUVRE;

Elle créait le CONSERVATOIRE DES ARTS ET MÉTIERS;
Elle créait le CONSERVATOIRE DE MUSIQUE;

Elle créait l'ÉCOLE POLYTECHNIQUE;

Elle créait l'INSTITUT1.

L'esprit reste confondu quand on songe aux tragédies contemporaines de ce grand enfantement. De quel pouvoir étrange ne fallait-il donc pas qu'elle fût douée, cette révolution qui produisit tant de tribuns studieux, tant

an III, 1794, no 57;

an for,

an IV,

1 Voy. le Moniteur, an II, 1794, n°3 289, 131, 152, 104; 1793, n°3 143, 118, 58, 106, 107, 77; 1795, n° 41; an Ior, 1793, no 224, 235, 236, 238, 244; an II, 1793, n 57; an Ier, 1795, n° 94; an Ier, 1793, n° 216 et 257; an III, 1795, n° 281; an fer, 1795, no 265; an II, 1794, n3 280; et an II, 1795, nos 18, 48, 87, 88; an III, 1794, no 84; an Ier, 1795, no 211;

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an III, 1794, no 22; et an III, 1795, no 516; an IV, 1795, nos 35 et 41.

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d'athlètes méditatifs, et fit sortir du déchaînement de toutes les passions en délire, les calmes triomphes de la pensée? Ah! que les hommes de la génération présente la maudissent s'ils veulent, eux qui profitent de ses travaux : leurs anathèmes ne feront pas qu'elle n'ait pris souverainement possession d'eux, en dépit d'eux-mêmes; qu'elle n'ait marqué leur intelligence de son empreinte brûlante; qu'elle n'ait, à leur insu, fait passer dans leur âme une partie de son âme. Non, Saint-Just ne disait pas assez lorsqu'il disait: « La Révolution est une lampe qui brûle au fond d'un tombeau; » il aurait dû dire: « La Révolution est un grand phare allumé sur des tombeaux. >>

FIN DU TOME DOUZIÈME ET DERNIER

TABLE DES MATIÈRES

LIVRE QUATORZIÈME.

CHAPITRE PREMIER.

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La Coalition dissoute.

La Coalition frappée au cœur. A qui appartenait l'honneur de l'avoir rendue im-
puissante. Cette impuissance proclamée par Fox. La Coalition condamnée par
le sentiment des peuples. Sacrifices que la guerre avait coûtés aux Anglais.
Subsides demandés par l'Autriche. Mauvaise foi de la Prusse, révélée par les dé-
bats du parlement anglais. Motifs de la Prusse pour se détacher de la Coalition.
Mésintelligence entre la Prusse et l'Autriche. Haugwitz. Hardenberg. - Im-

pulsion donnée par le premier. Manœuvres diplomatiques du second. Politique

du Cabinet de Vienne; Thugut; Colloredo. Les trois colléges de l'Empire se dé-

clarent pour la paix, avec le roi de Prusse pour médiateur. Irritation sourde et

embarras de l'Autriche. Le comte de Goltz chargé de négocier la paix. Instruc-

tions rédigées par Haugwitz. Premières diflicultés écartées. Le négociateur

français Barthélemy à Bâle. Questions à résoudre. Invasion de la Hollande par

les Français.

Le parti an-

Causes historiques des sympathies qu'ils y excitent.

glais et le parti français en Hollande. Prépondérance du second. Les Français

reçus en Hollande à bras ouverts. Fuite du Stathouder. Retraite des Anglais;

leurs souffrances; leur admirable fermeté. Antipathic qui leur est témoignée sur

leur passage.

Proclamation du Comité révolu-

Les Français dans Amsterdam.

tionnaire de cette ville. Noble attitude des soldats français. Généreux empres-

sement de la Ilollande à pourvoir à leurs besoins. Révolution de Hollande, en con-

formité avec les principes de la Révolution française. La Belgique sollicite sa réu-

nion à la France. Influence de ces événements sur la Prusse. Mort du comte

de Goltz. Hardenberg, son successeur, reprend les négociations de paix de la

Prusse avec la France. Efforts de l'Angleterre pour empêcher la paix ; tentatives

de corruption; Henri Spencer et la comtesse de Lichtenau. Paix de Bâle. - In-

térêts de l'Empire germanique sacrifiés par la Prusse. Impression produite en

France, en Prusse, en Allemagne. Déchaînement à Vienne. Rescrit impérial

contre le système de paix partielle. Mensonges diplomatiques de l'empereur d'Au-

triche. Il est subventionné par l'Angleterre. Traité de la Пlaye. Sa signifi-

cation. Union intime de la France et de la Hollande. Motion du comte Stanhope

dans la Chambre des Lords d'Angleterre en faveur de la paix; rejet de cette motion;

belle protestation du comte Stanhope. Débats dans la Chambre des Communes

sur une motion de Wilberforce en faveur de la paix; rejet de cette motion. A

aucune époque la France n'était apparue, au dehors, sous un aspect plus imposant.

Résumé de ses prodiges militaires. Mot profond de Pitt: « l'effet survivait

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La Terreur blanche, bien plus odieuse et bien plus terrible que la Terreur rouge.
Les historiens prodigues de détails à l'égard de la seconde, n'ont presque rien dit

XII.

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