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d'une famille décimée par la phtisie (son père, deux oncles paternels, une tante paternelle, un frère et trois sœurs morts de phtisie); elle-même atteinte d'émaciation, de toux, de dyspnée, d'hymoptésie, épousa de 1872 à 1883 trois hommes, tous issus de parents sains et très bien portants auparavant. Le premier mari (marié en 1872) mourut de phtisie pulmonaire en 1879. Le deuxième (marié en 1879) mourut de phtisie en 1883; il vécut avec sa femme de 1879 à 1881. Le troisième qui vécut avec elle de 1881 à 1883, est actuellement arrivé au dernier degré de la phtisie. La femme est morte phtisique en 1883.

Dr CARTAZ.

H. Wickels und Lammerz'sche Heizung und Ventilation (Les deux nouveaux poêles ventilateurs de Wickel et de Lammerz (Deutsches Wochenblatt f. Gesundh. und Rettungw. 1885, p. 57, 67, 73 et 82).

Les journaux allemands donnent la description de deux nouveaux poêles ventilateurs, l'un en faïence, poele de Wickel, l'autre en fonte, particulièrement destiné aux salles d'écoles. Le poèle de Wickel est construit de telle façon que les gaz résultant de la combustion circulent à l'intérieur même du poêle, autour de tuyaux qui ont reçu de l'air puisé à l'extérieur.; un jeu de soupapes permet de laisser cet air échauffé s'échapper à l'intérieur de la chambre ou de le laisser se perdre dans la cheminée. En été, un bec de gaz substitué au foyer permettrait d'utiliser l'appareil comme ventilateur. Les principes d'après lesquels est construit ce poêle sont loin d'être nouveaux, mais l'inventeur a combiné d'une façon fort heureuse les formes à lui donner selon ses applications diverses, et il est établi des modèles de poêles d'appartements, d'écoles, de casernes et mème de cuisine dont on trouve les dessins dans le journal auquel nous empruntons ces indications.

Le poèle en fonte, pour écoles, préconisé par M. Baudenesch se compose essentiellement de trois cylindres concentriques surmontant un foyer. Le cylindre central reçoit le combustible, le cylindre moyen de l'air venu de l'extérieur, et le cylindre externe les gaz produits par la combustion. Ce dernier aboutit à la cheminée, tandis que le cylindre moyen s'ouvre dans l'appartement auquel il fournit un air chaud et sans cesse renouvelé. L'appareil serait par conséquent un excellent ventilateur. De plus, il produirait la chaleur en dépensant peu de charbon, et son tirage se réglerait facilement à l'aide d'un jeu de portes et de soupapes en relations avec le foyer; mais il est difficile de porter un jugement sur un appareil qu'on n'a pas vu fonctionner. CH. VIRY.

De la présence d'acarus dans les saucissons altérés par M. G. FERRÉ (Revue sanitaire de Bordeaux, 25 juin 1885, p. 110).

M. FERRÉ a trouvé dans des saucissons avariés un grand nombre d'acarus, visibles encore à l'oeil nu, d'un à deux tiers de millimètre, dont il donne la description. C'est le tyroglyphus siro, ana. logue à celui qu'on trouve dans les farines avariées et dans les garde-manger mal tenus. Dans certains pays, on conserve les saucissons dans de la farine; c'est peut-être de là qu'il provient. Dans la discussion qui s'est produite sur ce sujet à la Société d'hygiène publique de Bordeaux, M. BAILLET dit avoir décrit ces acarus dans son Traité de l'inspection des viandes de boucherie; c'est le tyroglyphus longior, qui vit sur les fromages et les matières organiques fermentées; il est non la cause mais la conséquence de l'altération des saucissons dits piqués ou échauffés, reconnaissables à leur saveur âcre, à leur odeur aigrelette, acide et désagréable. Il ne semble pas qu'on avait signalé, du fait de ces acarus, des éruptions sur les mains des charcutiers qui manient ces saucissons avariés. E. V.

Du rôle des lits militaires dans la propagation de maladies contagieuses, par le Dr FERRON (Revue sanitaire de Bordeaux, 25 juin 1885, p. 111).

M. Ferron signale une série de 23 cas de scarlatine qui se seraient développés dans un régiment et dont il a pu suivre exactement la filiation. Un soldat en prend le germe dans son village où il était allé passer les congés de Pâques et où régnait la maladie; il la transmet à quelques-uns de ses camarades de chambrée. La chambre est évacuée, désinfectée; la literie est versée au magasin des lits militaires avec la mention : à désinfecter. La scarlatine s'éteint pendant six mois; elle reparaît chez trois jeunes soldats de la classe suivante, peu de jours après leur incorporation. Aucune épidémie n'existait au lieu d'origine de ces recrues; mais on s'assura d'une façon explicite que ces nouveaux malades avaient reçu du magasin des lits militaires la literie non désinfectée qui avait servi aux premiers malades, six mois auparavant. On s'était contenté, pour désinfecter ces matelas, de laver la toile et de projeter un peu de fleur de soufre à leur surface! Onze cas se produisirent successivement du 15 novembre au 31 janvier. Pendant deux mois l'épidémie, parut cesser; mais trois convalescents sortirent de l'hôpital le 17 mars sans être sufisamment désinfectés, et à partir du 1er avril plusieurs de leurs voisins de chambrée contractèrent à leur tour la scarlatine.

M. Ferron croit nécessaire l'application des mesures suivantes : 1° imposer au préposé aux lits militaires la désinfection, à l'étuve

ou bien à l'acide sulfureux, de toute fourniture ayant pu servir aux hommes atteints d'affections contagieuses ou infectieuses, avant sa réintégration au magasin; 2o la désinfection, par les mêmes procédés, des vêtements de ces malades dès leur entrée à l'hôpital, l'isolement de cette catégorie de malades, la prescription de bains savonneux aux convalescents, avec l'interdiction de rentrer dans les salles à partir du moment où les vêtements militaires auraient été repris.

On peut dire qu'il n'est pas aujourd'hui un hôpital militaire où ces dernières mesures ne soient rigoureusement appliquées. M. Ferron fait sans doute allusion à quelques hôpitaux civils où l'isolement et la désinfection rencontrent encore la résistance de la routine et de l'indifférence. E. V.

L'anémie des briquetiers et l'ankylostome duodénal, par le professeur A. FRAENKEL (Semaine médicale, 1885, p. 220).

M. A. Fraenkel confirme l'existence de l'ankylostome duodénal chez les ouvriers briquetiers atteints d'une anémie qu'on peut appeler professionnelle. Le Dr Heise (de Rathenow) avait signalé cette anémie chez les tuiliers et briquetiers du territoire de la Havel; depuis 1872, la cause et la nature de cette anémie a été étudiée à la clinique de l'Université de Bonn, et en 1883 on a découvert pour la première fois chez un de ces malades l'ankylostome duodénal signalé chez les mineurs du Saint-Gothard. Depuis ce temps, MM. Mayer, à Aix-la-Chapelle, et Leichtenstern, à Cologne, ont trouvé 12 fois ce parasite sur 16 cas d'anémie de briquetiers. M. Leichtenstern, (à la fin du mois de mai dernier, vient de faire 18 observations nouvelles chez des tuiliers des environs de Cologne; il a démontré que les champs dont on extrait la terre à brique ont été infectés par des ouvriers venus des environs de Liège et qui l'hiver travaillaient dans les mines. On a trouvé des milliers d'ankylostomes, de 6 à 18 millimètres, fixés à la muqueuse duodénale; le nématode dépose ses œufs dans l'intestin, où ils ne se développent pas; ils sont évacués avec les excréments, les œufs se transforment en larves dans la terre humide ou dans l'eau, et ces larves rentrent dans le corps de l'homme avec les boissons. Il faut donc, sinon empêcher l'immigration des ouvriers étrangers, comme le demande l'auteur, au moins assurer une bonne eau potable, bien filtrée, aux ouvriers qui manient la terre à brique. E. V.

Sanitary aspects of emigration and immigration from and into the United Kingdom, by Dr F.-H. BLAXALL (12° Medical report of the Local Government Board; 1883, p. 132-194).

Le gouvernement des Etats-Unis avait accusé les immigrants

anglais de lui apporter la variole; M. Blaxall fut chargé d'étudier l'émigration et l'immigration anglaise au point de vue sanitaire, ainsi que leur influence sur la santé du pays d'origine et du pays

d'arrivée.

Le nombre des émigrants qui se sont embarqués dans les ports anglais a été de 1,347,827 en 1876-1881, sur lesquels 952,384 Anglais, le reste étrangers et transmigrants; il y a eu 920,934 émigrants pour les Etats-Unis pour cette période, et 307,973 pour la seule année 1881, tandis qu'il n'y en avait que 75,533 pour cette destination en 1876.

Après avoir donné un grand nombre de tableaux statistiques, l'auteur étudie dans quelle mesure l'émigration a favorisé ou peut favoriser la propagation des maladies infectieuses (fièvres éruptives, typhus, fièvre jaune, choléra, peste), et cite à ce sujet des chiffres intéressants. Il énumère les règlements sanitaires imposés aux navires d'émigrants (conditions de logement, nettoyage du navire, vaccination, quarantaines, inspections médicales); il indique le mouvement et le nom des navires d'émigrants de chaque port de l'Angleterre, de la mer du Nord; il décrit les logements et les hôpitaux spéciaux affectés aux émigrants à Londres et dans les différents ports (Glasgow, Leith, Queenstown, etc.); l'aménagement des émigrants et du bétail à bord; les mesures sanitaires prises au débarquement, etc.

Cette monographie, très complète et très étendue, se termine par un résumé et une série de recommandations que leur longueur ne nous permet pas de reproduire ici.

E. V.

SUR LA

LE NOUVEAU RÈGLEMENT

PROPHYLAXIE

SANITAIRE MARITIME DES MALADIES

PESTILENTIELLES ET EXOTIQUES (peste, fièvre jaune, choléra).

Lorsque M. Proust fut nommé inspecteur général des services sanitaires, le successeur de Fauvel exposa au ministre, dans un rapport qui est une sorte de profession de foi (Rapport sur la prophylaxie sanitaire maritime des maladies pestilentielles et exotiques, Journal officiel du 29 octobre 1884 et Recueil des travaux du Comité consultatif d'hygiène publique en 1884, t. XIV, p. 1), les atténuations qu'il lui semblait possible d'apporter à la législation sanitaire actuelle, sans compromettre les intérêts de la santé publique. Fauvel avait déjà manifesté, en plusieurs circonstances, sa

tendance à réduire la rigueur des mesures quarantenaires, et un grand nombre d'entre nous l'avons vu, en ces dernières années, résister pour ne pas dire protester contre la sévérité de certaines mesures imposées pour ainsi dire au gouvernement par l'affolement général.

M. Proust est entré résolûment dans cette voie; ne pouvant supprimer le vieux mot de quarantaine, qui rappelle les pratiques arbitraires et odieuses d'un passé que les plus vieux de la génération actuelle ont encore connu; il s'efforce de réduire la chose à un minimum qui devrait satisfaire les adversaires les plus résolus de cette institution. Ce qui prouve qu'il est dans la vérité, c'est qu'à la Conférence sanitaire internationale de Rome, les délégués français ont proposé la plupart des mesures inscrites dans les rapports de M. Proust, et que ces mesures ont été adoptées par la grande majorité de la commission technique.

Le Journal officiel (juillet 1885) vient de publier, sous forme de décret, les règlements et instructions contenus dans un second rapport de M. Proust du 14 janvier 1885, approuvé par le Comité consultatif d'hygiène au mois de mai dernier; nous croyons indispensable d'analyser en détail ces deux rapports et le décret qui en est la sanction.

Toute l'Europe scientifique, à part quelques rares exceptions, reconnait la nécessité de mesures internationales et locales, afin d'empêcher les germes des maladies pestilentielles exotiques d'être de nouveau introduits en Europe et en France. Pour cela, il faut : 1° désinfecter les personnes et les choses; 2° isoler les malades; 3o isoler les suspects pendant toute la durée de la période d'incubation, afin qu'un sujet sortant d'un foyer infecté, mais bien portant au moment où il se présente à la frontière, n'aille pas faire éclore quelques jours plus tard, dans l'intérieur du pays, la maladie dont il couvait le germe.

:

Le rapport du 29 octobre 1884 contient une proposition nouvelle; il préconise l'emploi des mesures prophylactiques, non plus seulement à l'arrivée, mais pendant la traversée, au cours du voyage, dès qu'un cas de maladie pestilentielle se manifeste à bord isolement rigoureux des malades sur le navire, désinfection des vêtements et du linge souillés ou suspects à l'aide d'une étuve à vapeur; désinfection des locaux par l'acide sulfureux, la vapeur ou des lavages neutralisants; désinfection et assainissement des personnes par des bains fréquents.

Les mesures dites quarantenaires sont singulièrement réduites à l'arrivée du navire, quand il sera démontré qu'elles ont été rigoureusement prises à bord; par exemple, si quelques jours après le départ d'un port contaminé, un décès par maladie pestilentielle se produit, et que, grâce aux mesures très sérieuses immédiatement

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