Page images
PDF
EPUB

d'armes, & dont une partie eft exercée à la difcipline européenne. On ne doute plus que leur projet ne foit d'exterminer entierement tous les Portugais tous les Européens qui habitent ce pays, font dans les plus vives allarmes, tant pour leur vie, que pour leurs biens, malgré les me¬ fures que le gouvernement a prifes pour calmer leurs inquiétudes. On a renforcé les garnisons des différentes places, & l'on a doublé les gardes fur les frontieres du pays des Amazones,

La veuve Calvet, qui tenoit un rang diftingué parmi les premiers commerçans de cette capita le, a eu le malheur de faire une faillite très-confidérable. Tous nos Négocians, convaincus de fa bonne foi, s'intéreffent vivement à fon fort, & l'on ne défefpere point qu'elle ne puiffe bientôt s'arranger avec fes créanciers.

FRANC E.

VERSAILLES ( le 7 Janvier.) Le Roi 'a donné au Sr. d'Obfonville, Maréchal des camps & armées de S. M. & Capitaine aux Gardes Françoi les, le gouvernement du château d'If, vacant par la mort du Chevalier de la Roque.

Le 22 du mois dernier, le Baron de Blôme Envoyé - Extraordinaire de Danemarck, préfenta au Roi 32 gerfaux d'Iflande. Ce préfent, que le Roi de Danemarck eft dans l'ufage de faire tous les ans à S. M., fut reçu par le Duc de la Valliere, Grand Fauconnier de France, & le Chevalier Forget, Capitaine du vol du cabinet du

Roi,

Le 24, veille de Noël, le Roi accompagné de la famille royale, fe rendit, à 10 heures du foir, dans la chapelle du château, où S. M. affifta aux matines & à la meffe de minuit. Le 25, S. M. entendit la grand'meffe, à laquelle officia l'Ar

chevêque de Bordeaux. La Marquife de Flamarens fit la quête.

Le 27, le Margrave d'Anfpach-Bareith, fous le nom de Comte de Sayn, prit congé du Roi & de la famille royale, & le Marquis de Spinola, Miniftre-Plénipotentiaire de la république de Gênes, eut une audience particuliere de S. M., à qui il remit fes lettres de créance.

Le Duc d'Orléans & le Duc de Chartres ayant écrit une lettre au Roi pour affurer S. M. que leur intention a été & fera toujours de foumettre leurs démarches à fes volontés, Elle leur a accordé la permiffion de fe préfenter devant elle, & ils ont eu l'honneur de lui faire leur révérence, le 29, ainfi qu'à la famille royale.

Le 31, le Comte Stormont, Ambaffadeur extraordinaire de la cour de Londres, eut une audience du Roi, à qui il remit fes lettres de créance.

Le Ier. de ce mois, les Princes & Princeffes, ainsi que les Seigneurs & Dames de la cour, les Ambaffadeurs & Miniftres des cours étrangeres rendirent leurs refpects au Roi à l'occafion de la nouvelle année. Le corps de la ville de Paris eut le même honneur. Pendant le lever de S. M. les hautbois de la chambre exécuterent, fuivant l'ufage, plufieurs morceaux de fymphonie.

Les Chevaliers, Commandeurs & Officiers de Ordre du St. Efprit s'étant affemblés, le même jour, dans le cabinet du Roi, vers les II heures du matin, S. M. reçut le Duc de Bourbon Chevalier de l'Ordre de St. Michel, ainfi que le Duc de Villeroy, le Duc de Trefmes, le Marquis de Croiffy, le Marquis de Sourches & le Marquis de Montmorin. Le Roi fortit de fon appartement pour aller à la Chapelle: S. M. étoit précédée de Mgr. le Dauphin, de Mgr. le Comte de Provence, de Mgr. le Comte d'Artois, du Duc d'Orléans, du Duc de Chartres, du Prince de Condé,

du Comte de la Marche, du Duc de Penthievre & des Chevaliers, Commandeurs & Officiers de l'Ordre; le Duc de Bourbon, le Duc de Villeroy, le Duc de Trefmes, le Marquis de Croiffy, le Marquis de Sourches & le Marquis de Montmorin, en habits de Novices, marchoient entre les Chevaliers & les Officiers. Le Roi, devant qui les deux Huiffiers de la chambre portoient leurs maffes, étoit en manteau, ayant par-deffus le collier de l'Ordre & celui de la Toifon d'Or. Après la meffe, qui fut chantée par la mufique & à laquelle l'Archevêque d'Arles, Prélat Commandeur, officia, le Roi monta fur fon trône, & reçut Chevaliers de l'Ordre du St. Efprit le Duc de Bourbon, ainfi que le Duc de Villeroy, le Duc de Trefmes, le Marquis de Croiffy, le Marquis de Sourches & le Marquis de Montmorin; S. M. fut enfuite reconduite à fon appartement en la maniere accoutumée. Mme. la Dauphine, Madame, Mme. Elifabeth, Mme. Adelaïde, Mmes Victoire & Sophie entendirent l'office dans la tribune. La Marquife de Tourzel fit la quête. Le Roi soupa, le même jour, à fon grand couvert.

Le 2, S. M., ainfi que les Chevaliers de l'Ordre du St. Efprit, a affifté au fervice qu'on célebre tous les ans pour les Chevaliers défunts.

L'Abbé Couturier, prédicateur du Roi, Chanoine de St. Quentin, a eu l'honneur de préfenter à Mme. la Dauphine & à Mmes. de France un ouvrage intitulé: la vie d'Ifabelle, fœur de St. Louis.

Les perfonnes qui ont eu l'honneur d'être préfentées au Roi, ainfi qu'à la famille royale, font la Vicomteffe de Choifeul-Meufe, la Comteffe de Groing, la Maifon-neuve, la Marquife de Crillon, & la Vicomteffe de Bafchi du Cayla.

PARIS (le 8 Janvier) Le Roi avoit donné un édit à Compiegne, le 15 Août dernier, portant

création de quatre juntes nationa'es & d'une jurifdiction prévôtale contre les bandits & fugitifs en Corfe. Cet édit a été enregistré au mois de Novembre fuivant, au confeil fupérieur de cette ifle, & vient d'être imprimé en italien, avec la traduction françoise à côté ; (nous la donnerons dans le premier fupplément) il eft divifé en deux titres : le 1er. qui a pour objet la jurifdiction correctionelle, contient 23 articles; & le fecond, qui en 28, forme un code pour la jurifdiction criminelle. On trouve, à la fuite de cet édit, un état des 66 pieves de cette ifle, diftribuées en quatre diftricts dirigés par les quatre juntes; fçavoir, la junte d'Orezza, de Caccia, de Quenza & de Guagno.

Il paroit auffi un autre édit du Roi, donné à Verfailles, au mois de Septembre dernier, & regiftré au parlement le 15 Décembre, par lequel Sa Majesté fupprime 19. les jurifdictions des traites & quart bouillon qui avoient été établies dans les villes de Coutances, Avranches, Domfront, Morton & St. Lô, & qui feront déformais réunies aux élections defdites villes, chacune en ce qui la concerne; 2°. les jurifdictions des traites établies dans les villes de Rouen, Caen Bayeux, Falaife, le Havre-de-Grace, Honfleur, Fécamp, Dieppe & Pont-Audemer. S. M. veut que lefdites jurifdictions foient réunies à perpétuíté; fçavoir, celles établies dans les villes de Rouen, Caen, Bayeux & Falaife, aux élections defdites villes, auffi chacune pour ce qui les concerne; celles établies dans les villes du Havre-deGrace, Honfleur & Fécamp, aux greniers à fel defdites villes; celle établie en la ville de Dieppe, à l'élection de la ville d'Arques, fiégeant en ladite ville de Dieppe, à la charge par les Officiers de ladité élection de faire leur réfidence en ladite ville de Dieppe; & enfin celle établie en la ville de Pont-Audemer, au grenier à fel de Honfleur.

CA

On vient auffi de publier des lettres patentes du Roi, du 27 Novembre, regiftrées en parlement le 9 Décembre, portant nomination du Sr, de Goetzmann, Confeiller au parlement de Paris, pour veiller, avec le Sr. Mangot, aux opéra tions de la caiffe des amortiffemens,

De deux arrêts du confeil d'état du Roi, le 1er. des 27 Janvier & 30 Juin derniers, ordonne que fans, s'arrêter à un arrêt du parlement de Bordeaux, les habitans roturiers de ladite ville feront contraints au paiement des droits de franc-fief par eux dûs pour raifon des fiefs & biens nobles par eux poffédés; droits dont ils prétendoient la franchife en vertu des privilèges de la ville de Bor

deaux.

Par le 2e. du 14 Octobre, il eft ordonné que les Gardes de la prévôté de l'hôtel & tous Officiers commenfaux de la maifon du Roi, répu tés militaires, ne pourront jouir du privilege d'exemption de taille, que conformement aux édit de 1750, & déclaration de 1752, qui n'accordent aux Officiers militaires que l'exemption de la taille perfonnelle, & non de la taille d'exploitation, s'ils p'ont pas encore rempli les conditions prefcrites pour acquérir la nobleffe militaire,

La veille que M. le Duc d'Orléans & M. le Duc de Chartres fe rendirent à Verfailles, le Com te de Pons St. Maurice avoit remis à S. M., de part de ces Princes, la lettre fuivante.

la

SIRE,

Nous avons été, jusqu'à présent, mon fils & moi, perfua dés que l'ordre rigoureux qui nous tenoit éloignés de la préJence de V. M., n'avoit d'autre motif que notre reclamation: Pénétrés de douleur d'être, depuis plus de deux ans, dans votre difgrace, il nous reftoit au moins la confolation que nous donnoit la pureté de nos intentions.

Il ne nous eft plus permis, Sire, de douter que V. M. regarde cet acte de notre part comme une défobéiffancé. Cette idée et trop affligeante pour que nous ne cherchions

« PreviousContinue »