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tes les peines que nous avons prifes, & fur toutes les inftances que nous avons faites, afin que les difputes furvenues, par rapport aux interêts des deux Nations, fuffent terminées à l'amiable, & afin que nous puffions nous parler fans referve fur ceux du public; car dans des conjonctures comme celles où nous nous trouvons, il faut que l'ouverture foit égale de part & d'autre, & la confiauce recpoque.

Nous croyons que l'alarme que vous avez prife au fujet des Déclarations, tant du Duc d'Ormond, que de l'Evêque de Bristolaura ceffé, & nous vous repetons ce que nous avons tant de fois declaré qu'il ne tiendra qu'à vous, comme il a fait par le paffé, que toutes nos mefures touchant la Guerre, ou touchant la Paix, foient prifes de concert avec vôtre Etat.

Le Comte de Straffort retournera en peu de jours aupres de vous, plainement inftruit de nos intentions; nos Miniftres feront dif pofez, & auroriféz de faire tout ce qui peut dépendre de nous, pour renouveller une entiere confiance avec vous, & pour prevenir a l'avenir des mesintelligences qui ont été fomentées avec tant d'artifice, & fi peu de fondement. Mais nous ne pouvons pas paffer fous filence que nous avons été extreme

Fen

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ment furprise de voir que vôtre lettre du 5. de ce mois, a été imprimée, & publiée prefque auffi tôt que nous l'avons reçue des mains de vôtre Envoyé, un tel procedé eft également contraire à la bonne Politique, & à la bien-feance.

C'eft faire une remonftrance, au lieu d'ne reprefentation, & apeller au Peuple, au lieu de s'addrefler au Souverain. Nous efperons que vous ne voudrés plus fouffrir que pareille chofe arrive à l'avenir; car nôtre honneur nous engageroit à prendre la refo lution de ne donner aucune réponce à des Lettres, ou à des Memoires qui feroient publiés de la forte. Au refte nous prions Dieu &c.

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HARANGUE

DE

Sa Majesté la Reine de la Grande - Bretagne, aux deux Chambres du Parlement, du Vendredy Juin 1712.

MYLORDS & MESSIEURS,

C'e

'eft la prérogative inconteftable de la Couronne, de faire la paix & la guerre, neanmoins j'ay une fi grande confiance en vous, que je vous informay à l'ouverture de cette feance, qu'on avoit commencé une Né gociation pour une Paix Générale, & enfuite par des Meffages je vous ai promis de vous communiquer les Conditions de la paix. avant qu'elle foit conclüe.

Selon cette promeffe je viens maintenant pour vous faire fçavoir, fous quelles condi tions on peut faire une Paix. Générale.

Il n'eft pas néceffaire que je faffe mention des difficultés, qui naïffent de la nature me ne de cette affaire, & il n'eft que trop évident que ces difficultés ont été augmentées par d'autres obstacles machinés artificieuse ment, pour empêcher une fi grande & fi bonne œuvre..

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Rien pourtant ne m'a detourné de travailler avec fermeté, en premier lieu, au veritable Interêt de mes propres Royaumes, & je n'ai rien omis de ce qui pourroit procurer à tous nos Alliés ce qui leur eft dû par les Traités, & ce qui est néceffaire pour leur fcureté.

"

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*Comme je n'ai rien plus à coeur
que d'af
furer à ces Royaumes la fucceffion Prote
ftante, ainsi qu'elle eft établie par les Loix
dans la Maifon d'Hanovre, on a pris un foin
particulier non feulement de la faire recon
noître dans les termes les plus forts, mais
de la rendre encore plus ferme en faifant.
fortir des Etats de France, la Perfonne qui
a prétendu en troubler l'établissement.b

Le principal Motif pour lequel on a commencé cette Guerre à été l'apprehenfion; que l'Espagne & les Indes Occidentales ne fuffent unics à la France, & le but que je me fuis propofé dés le commencement de ce Traité à été de prevenir effectivement cette union.

Les exemples du paffé & les dernieres Né gociations ont fuffifament fait voir, combien il étoit difficile de trouver les moyens d'accomplir cet ouvrage. Je n'ai pas voulu me contenter de ceux qui font fpéculatifs ou qui dépendent seulement des traités ; j'ai infi

fté fur le folide, & d'avoir en main le pou voir d'executer ce dont ou feroit conve nu..

Je puis vous dire done a prefent que la France en eft enfin venue à offrir que le Duc d'Anjou renoncera à jamais, tant pour lui que pour fes defcendans, à toute forte de Pretentions fur la Couronne de France, & afin que cet Article important ne coure aucun rifque, l'exécution doit accompagner la promeffe..

En même temps il fera declaré que le droit de fucceder à la Couronne de France, immediatement aprés la mort du prefent Dau phin & de fes fils, appartiendra au Duc de Berri & à fes fils; fera devolu enfuite au Duc d'Orleans & à fes fils, & de même au refte de la Maifon de Bourbon... 14 CAL

Pour ce qui regarde l'Espagne & les Indes, la fucceffion à ces Etats après le Duc d'Anjou & fes Enfants, doit defcendre à tel Prince dont il fera convenu par le Traité, en excluant à jamais le refte de la Maison de Bourbon.

Pour confirmer les renonciations & les éta bliffements ci-deffus mentionés on offre de plus qu'ils feront ratifiés en la maniere la plus forte, & la plus folemnelle, tant en France qu'en Espagne & que ces Royaumes la, auffi bien que les autres Puiffances engagee

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