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Aussi, je procéderais autrement. On ferait de la redevance deux parts l'une de 40 francs, par exemple, uniforme, imposée à chaque maison, qui donnerait 280,000 francs, et l'autre proportionnelle au revenu locatif. Cette taxe serait calculée de façon à donner exactement la somme nécessaire, soit ici 320,000 francs. Elle serait revisable tous les 4 ou 5 ans, et, comme on le voit, elle assurerait sans préférence pour une catégorie d'habitants, sans dommage d'aucune sorte, le budget des deux services. Est-il un moyen plus simple? Est-il une contribution plus modérée, comme le prouve le tableau suivant ?

Le revenu locatif de la ville étant de 9 millions, il faut prélever 3,55 0/0 pour trouver 320,000 francs; done pour droit de chute à l'égout avec eau gratuite:

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Et remarquons qu'à Rennes, pour le simple usage de l'égout sans eau gratuite, les maisons d'un revenu de 3,000 fr. payent 300 francs.

J'ai fini mon exposé. Je montrerais encore sans peine que le tout à l'égout ou par l'égout s'appliquerait parfaitement à notre ville, que les déjections urbaines sont incapables de troubler sérieusement la masse énorme d'eau que débite la Loire par seconde, que les marées et les crues n'empêchent pas le service régulier des égouts, que nos précautions pour la prise d'eau nous garantissent absolument de toute crainte quant à la pureté de nos boissons, enfin qu'il serait ici comme ailleurs facile d'épurer nos eaux sales par le sol et la culture ou de les traiter dans des usines spéciales, utilisant ainsi leur grande richesse.

Mais j'ai déjà abusé de votre hospitalité. Excusez mes longueurs et croyez-moi toujours, mon cher ami, votre, etc.

SOCIÉTÉ DE MÉDECINE PUBLIQUE

ET D'HYGIÈNE PROFESSIONNELLE.

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SÉANCE DU 27 MAI 1884.

Présidences successives de MM. les Drs GARIEL, vice-prési dent et U. TRÉLAT, président.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

CORRESPONDANCE :

M. LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL Communique les pièces de la correspondance, manuscrite et imprimée, qui comprend entre autres une lettre de M. le Dr Balestra relative à la falsification du lait. (Cette lettre est renvoyée à M. Ch. Girard.)

PRÉSENTATIONS:

I. M. LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL dépose: 1° plusieurs mémoires de M. le Dr Th. David sur la réglementation de l'art dentaire en France; 2o un ouvrage de M. le Dr Körösi sur la démographie de Buda-Pest.

M. LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL. J'ai l'honneur de présenter, au nom de M. le maire du Ier arrondissement de la Ville de Paris, le rapport de 1884-1885 sur le 2e exercice du Dispensaire gratuit pour les enfants malades, fondé, il y a 2 ans, 15, rue Jean-Lantier.

900 enfants de 0 à 15 ans ont été traités pour 1,113 affections, soit médicales, soit chirurgicales. Ils ont donné lieu à 13,000 consultations avec actions médicamenteuses diverses. Le rapporteur, M. le Dr Dubrisay, l'un de nos vice-présidents, cherche surtout à établir que la création d'un dispensaire semblable par arrondisse

ment serait le complément le plus utile de l'Inspection médicale des écoles. (Renvoi à la commission d'hygiène scolaire.)

II.M. VALLIN fait hommage à la Société, au nom de MM. le Dr F. PUTZEYS, professeur d'hygiène à l'Université de Liège, et E. PUTZEYS, ingénieur-directeur des travaux de la ville de Verviers, de plusieurs brochures concernant l'installation des hôpitaux: 1o Description d'un nouveau système de pavillon permanent pour le traitement des maladies épidémiques et contagieuses, Liège, E. Decq, 1884 : c'est un exposé général des principes de construction, tout à fait comparable au remarquable rapport de M. Rochard qui a été adopté l'année dernière par la Société; 2° Note sur le pavillon mobile adopté par la ville de Verviers, Bruxelles, Manceaux, 1883; 3. Description d'un nouveau système d'hôpital-baraque pour l'armée, avec planches, Bruxelles, Muquardt, 1885. Les auteurs qui se sont beaucoup inspirés de l'ambulance Tollet, ont décrit un système de baraque d'isolement qui est en voie de construction pour la ville de Verviers. Elle se compose d'une ossature en fer qui coûte 2,700 fr. pour 12 malades, et revient à 7 ou 8,000 francs quand elle est garnie de sa double paroi en planches, en toile, en tôle galvanisée, ou en carreaux de plâtre ou de mortier. Pour chaque lit, la surface est de 10m,79, de 50 mètres cubes, avec un renouvellement de 150 mètres cubes d'air neuf par malade et par heure ! Il est regrettable que les auteurs n'aient pas donné la confirmation de ces derniers chiffres à l'aide d'expériences anémométriques faites dans le pavillon de la ville de Verviers. Ils s'efforcent de démontrer la supériorité de leur plan, au point de vue de la dépense comme au point de vue de la salubrité, sur les tentes-baraques de MM. Tollet, de Docker, de Vos, Danly, Félix, etc. Des tableaux permettent de comparer les avantages et les prix de ces différents systèmes; on trouvera là des renseignements très utiles pour le choix et le mode d'installation des hôpitaux improvisés en campagne ou en cas d'épidémie, et c'est à ce titre que ces brochures ont un grand intérêt pour les hygiénistes.

III. M. A.-J. MARTIN. - J'ai l'honneur de faire hommage à la Société, au nom de M. Louis Masson et au mien, d'un Atlas que nous venons de publier sur les « Maisons salubre et insalubre » de l'Exposition internationale d'hygiène de Londres en 1884. Il y a quelques mois, nous avons déjà fait paraitre, dans la Revue d'hygiène (p. 22 et 102), une étude sur ces maisons. M. le Directeur des travaux de la Ville de Paris nous a fait l'honneur de nous prier de reproduire sur une plus grande échelle les plans et dessins reproduits au cours de ce travail; de là cet Atlas qui comprend, en outre, plusieurs planches sur la maison actuelle d'habi

tation à Berlin et sur les maisons de Paris, suivant que celles-ci possédent une ou plusieurs fosses fixes, l'écoulement par tinettes filtrantes ou enfin l'écoulement direct et total à l'égout.

M. le Dr LÉCUYER lit au nom de M. le Dr DUPRÉ et au sien, un mémoire sur la transmission à l'espèce humaine de la péripneumonie contagieuse par le lait des vaches qui en sont atteintes. (Voir p. 446.)

A la suite d'un échange d'observations entre MM. VALLIN et le SECRÉTAIRE GÉNÉRAL, il est décidé que la discussion du mémoire de MM. Lécuyer et Dupré sera reportée à une séance ultérieure, sans qu'il soit nécessaire de nommer une commission spéciale pour l'examiner.

De la ventilation des ateliers,

Par M. Ch. HERSCHER.

J'ai été très imprudent d'accepter je n'ai pas su m'en défendre l'invitation de notre cher secretaire général, qui m'a chargé plus que je ne le pensais, en me faisant inscrire à l'ordre du jour de notre Société, pour aborder un sujet indiqué simplement par ces mots de la ventilation des ateliers.

C'est à Londres, l'an dernier, lors de l'Exposition internationale d'hygiène, où nion excellent ami le Dr A.-J. Martin avait su, comme vous vous le rappelez, vaillamment et avec grand succès, organiser la section française, c'est à Londres, dis-je, que le Dr Napias, membre du jury, me fit remarquer qu'il serait bon de faire connaître à notre Société quelquesuns des procédés exposés. Le Dr Napias était certes plus compétent que personne pour m'aider dans cette étude qu'il réclamait de mon bon vouloir. Chacun de ceux que la question intéresse devrait avoir sous la main son Manuel d'hygiène industrielle et ses judicieuses indications sur les Principes d'assainissement des industries à poussières méritent d'être

considérées comme des meilleures parmi les remarquables communications faites au Congrès d'hygiène industrielle de Rouen, en juillet 1884.

Je me suis trouvé pourtant embarrassé, faute de documents suffisants, d'autant que je me sentais alors menacé de descendre à vous exposer surtout des travaux personnels. Cela me convenait médiocrement; et vraiment, d'autre part, le sujet vaut mieux que cela. Il mérite d'être traité devant vous à un point de vue plus général; et je crois qu'il est opportun et utile que la Société veuille bien y arrêter sérieusement son attention.

Qu'on songe, en effet, que la santé de centaines de milliers d'individus, ouvriers, ouvrières, appprentis, rien que pour la France, se trouve attaquée tous les jours, soit dans des milieux mal aérés, soit par l'action de poussières mêlées avec l'air respiré, soit par des vapeurs nocives, soit par l'humidité, soit par la chaleur en excès!

N'avez-vous pas d'ailleurs, ici même, jeté le cri d'alarme au sujet de la faible natalité qui distingue si malheureusement notre pays? Et tout ce qui peut contribuer à améliorer la valeur physique de nos populations, ne vous intéresse-t-il pas au premier chef? Or, la ventilation des ateliers est, au point de vue de la santé des ouvriers, un facteur dont on ne peut nier l'influence considérable; et je ne crois pas qu'il soit utile d'insister davantage pour justifier à vos yeux le choix du sujet que je soumets à votre étude.

Pour aujourd'hui, du reste, j'ai l'intention seulement d'indiquer ici très sommairement, les grandes divisions du problème. Et je voudrais également profiter de l'occasion pour vous proposer un moyen d'informations susceptible de fournir des éléments de comparaison et de discussion.

Quand on consulte les traités d'hygiène, même les plus récents, on y constate, en général, et cela s'explique, l'absence ou l'insuffisance d'indications propres à guider celui qui veut effectuer une classification raisonnée :

Faut-il, pour les divers cas à distinguer, prendre pour base, comme certains l'ont fait, la division par natures d'acci

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