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Reponse de France le 30 Mars 1712.

C

omme l'on s'eft donné de part & d'autre des propofitions reciproques par écrit, nons croyons être prefentement en état d'entrer en Négociation avec tous les Alliez fuivant la forme dfitée dans le Congrès precedent.

DES ALLIES.

Nous nous fommes attendus qu'après vous avoir donné les Demandes Specifiques des Alliez, comme vous l'avez fou haité, vous nous donneriez auffi une réponfe fpecifique par écrit, comme nous. nous y attendons encore. Nous demeu

rerons dans cette attente.

DES FRANCE.

Cette attente feroit inutile, puifque nous ne repondrons par par écrit."

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REPRESENTATION

DE LA

Chambre des Communes

A

LA REINE

TRES-GRATIEuse Souveraine,

N

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les très-foûmis & très fideles Sujets de Vôtre Majefté, les Com-munes, de la Grande-Bretagne assemblées en Parlement, n'ayant rien tant à cœur, que de mettre Vôtre Majefté en état de terminer cette longue & onereuse Guerre par une heureuse & honorable Conclufion, avons refléchi mûrement fur les moyens qu'il y auroit d'employer avec plus de fruit, les Subfides neceffaires que nous devons fournir, & fur la maniere dont la Caufe Commune pourroit être foutenue avec plus d'efficace par la force réunie de tous les Alliez. Nous avons cru être obligez, par nôtre devoir à l'égard de Vôtre Majefté, & pour répondre à la confiance qu'on met en nous, de nous

informer du veritable état de la Guerre dans toutes fes Parties; Nous avons examine les Traitez qu'ils y a entre Vôtre Majefté & vos Alliez, & jufqu'où l'on s'eft acquité de ces Engagement de part & d' autre; Nous avons confiderè les differens interêts des Alliez dans le fuccès de cette Guerre, & ce que chacun d'eux a contribué pour la foutenir; Nous avons tâché, avec tout le foin, & toute la diligence dont nous fommes capables, d'en découvrir la nature, l'étenduë & la dépense, afin qu'après avoir fait une exacte comparaison de ce qu'il en doit coûter avec nos propres forces, nous puiffions fi bien proportionner l'un aux autres, que vos Sujets ne continuent pas d'être chargez au delà de ce qui eft juste & raisonnable, & que nous ne trompions pas Vôtre Majesté, vos Alliez, ou nous mêmes, par des engagemens, dont la Nation ne fauroit s'aquiter dans l'état où elle fe trouve.

Les Papiers, que Vôtre Majefté a cu la bonté de nous faire communiquer, fur nos très-humbles inftances, nous ont donné toute l'information requife à l'égard de toutes les particularitez que nous a• vons examinées ; & lorfque nous aurons

C. A

expoté

expofé nos Remarques là-deffus à Vôtre Majefté, avec nos très humbles Avis, nous efperons d'en receuillir cet heureux fruit; Que fi les bons & généreux deffeins de Vôtre Majefté, pour obtenir une Paix fûre & durable, venoient à échouër malheureufement, par l'opiniâtreté de l'Ennemi, ou de quelque autre maniere une veritable connoiffance de ce qui s'eft paffé jufques ici dans la conduite de la Guerre, fervira de bon fondement pour la pouffer à l'avenir avec plus de mênage & d'égalité.

Afin d'avoir une vûë plus parfaite de ce que nous nous propofons, & d'être en état de l'expofer dans tout fon jour aux yeux de Votre Majefté, nous avons crâ qu'il étoit à propos de remonter jufques au commencement de la Guerre, & qu'il nous foit permis de relever ici les motifs & les raifons qui engagérent d'abord Sa Majefté defunte le Roi Guillaume à y entrer. Le Traité de la Grande-Alliance dit que ce fut pour maintenir les prétentions de Sa Majefté Imperiale, qui étoit alors actuellement en Guerre avec le Roi des François, qui avoit envahi toute la Monarchie d'Efpagne en faveur de fon petit

Fils le Duc d'Anjou; & pour affifter les Etats Généraux, qui, par la parte de leur Barriére contre la France, fe trouvoient dans le même ou un plus dangereux état, que s'ils étoient actuellement enhavis. Comme ce furent les juftes motifs, qu'on eut pour l'entreprise de cette Guerre, auffi le but qu'on le propofa d'obtenir par là étoit également fage & honorable. Car on voit par l'Article VIII. de ce même Traité, qu'il tendoît à procurer une satisfaction jufte & raisonnable pour Sa Ma jefté Imperiale, & une fûreté fuffifante pour les Païs, les Provinces, la Navigation, & le Commerce des fujets du Roi de la Grande-Bretagne & des Etais Généraux; à prendre de bonnes mesures afin que les deux Royaumes de France & d'Efpagne ne foffent jamis unis fous le même Gouvernement, & en particulier, afin que les François ne poffedaffent jamais les Indes Occidentales qui relevent de la Couronne de l'Espagne, où qu'ils ne puffent point y trafiquer, fous quelque prétexte que ce pût-être à conferver enfin aux Sujets du Roi de la Grande-Bretagne & à ceux des Etats Généraux, tous les droits & priviléges qu'ils avoient à

l'é

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