Page images
PDF
EPUB

1778 et 1787.- Messire JACQUES PRÉCIEUX- Registres paroissiaux de Lancé. Parrain le 26 août 1778 et représenté par Joseph Suarez. Il signe l'acte néanmoins. Parrain d'une cloche le 14 novembre 1787 et représenté par messire Louis le Roy, conseiller du roi, garde-marteau des eaux et forêts de Vendôme. Il a été le dernier prieur.

[ocr errors]

Voici maintenant les seuls noms des baillis de Lancé qu'il nous a été permis de recueillir :

[blocks in formation]

CHARLES D'ARGOUGES.

Archives de Loir-et

Cher. Note de M. de Fleury.

[ocr errors]

1617. MARTIN MENARD, licencié ès-lois. - Archives de la Fabrique de Lancé. Procès-verbal de la visite faite entre fermiers, pour l'état des réparations du prieuré.

Après avoir détaillé tout ce qui regarde le prieuré de Lancé, nous terminerons cette deuxième partie de notre travail en disant un mot des seigneurs du Bouchet, qui, par leur position féodale et leurs grandes possessions agglomérées sur trente-une paroisses du Vendômois, non moins que par leurs puissantes alliances, doivent attirer notre attention. Il y a d'ailleurs à relever, à leur occasion, plusieurs erreurs graves qui intéressent l'histoire de notre vieux comté. Nous ne ferons, du reste, que les indiquer en passant, tout en rétablissant la généalogie de ces seigneurs, que le P. Anselme et, après lui, La Chenaye-Desbois ont si incomplétement présentée 1.

1 Notre zélé vice-président M. Auguste de Trémault, possesseur d'un ancien livre terrier du domaine féodal du Bouchet, et

On voit, dès les années 1133 et 1138, figurer en Vendômois des seigneurs du Bouchet; mais rien n'indique qu'ils se rattachent à la terre de ce nom située dans la paroisse de Crucheray. Le premier que l'on connaisse avec certitude est Gosbert du Bouchet, qui descendait d'un Gosbert de Preuilly, troisième fils de Geoffroy de Preuilly, dans la deuxième moitié du XIe siècle.

Jeanne, fille de Gosbert du Bouchet, fut mariée à Hugues V, vicomte de Châteaudun 1, d'après le P. Anselme, et lui apporta la seigneurie du Bouchet. On voit à la date de 1209 une donation d'elle, regardant la terre de Nourray.

Geoffroy III, vicomte de Châteaudun, succéda dans la la seigneurie du Bouchet à Hugues V, son père, et à Jeanne sa mère.

La fille de Geoffroy III, Jehanne, apporta la seigneurie du Bouchet dans la maison d'Estouteville en épousant, dans la première moitié du XIIIe siècle, non Jean d'Es

qui a fait des recherches particulières sur les anciens possesseurs de ce fief, a bien voulu joindre ses notes à nos propres notes et nous autoriser, avec une exquise complaisance, à nous en servir ici. Qu'il en reçoive tous nos remerciements.

1 La Chenaye-Desbois nomme cette JEANNE, dame du Bouchet; mais il la rattache à la famille du Bouchet de Sourches, maison du Maine, originaire d'Anjou, où elle avait sa seigneurie. Il marie ensuite cette même JEANNE, vers la fin du XIIe siècle, å Hugues, cómle de Vendôme. Ceci nous montre que La Chenaye ne s'est pas seulement laissé surprendre par des homonymies, mais qu'il a commis de grosses erreurs. Il n'y a pas eu de comte de Vendome du nom de Hugues; c'est évidemment de Hugues V (et non de Hugues IV), vicomte de Châteaudun, qui, en effet, épousa Jeanne du Bouchet dans les dernières années du XIIé siècle, qu'il aurait dû parler. Quant à la seigneurie du Bouchet en Anjou, la suite parfaitement sûre des seigneurs vendômois, telle que nous l'établissons ici, suffit à prouver que cette seigneurie n'a rien à faire dans le débat.

touteville, comme le dit par erreur le P. Anselme, qui, du reste, ne parle pas à son occasion de la seigneurie du Bouchet, mais bien Robert d'Estouteville.

Jean d'Estouteville succéda à son père Robert dans la seigneurie du Bouchet 1, et c'est lui que nous avons vu figurer dans les litiges élevés au sujet du prieuré de Lancé par le sénéchal de sa terre. Il avait épousé Agnès, fille de Jean comte de Ponthieu. Nous donnons ici le scel et le contre-scel des deux époux, tels que Gaignières les a copiés sur la charte de 1249 (XIVe du grand Cartulaire de Marmoutier), que nous avons citée en son lieu.

Après lui se développe régulièrement dans le P. Anselme la généalogie de nos seigneurs du Bouchet d'Estouteville, par corruption, Toutteville. C'est d'abord Robert IV, puis Robert V, et ensuite Nicolas, que le P. Anselme présente à tort, on le voit, comme la tige des du Bouchet d'Estouteville. Puis c'est Louis, fils de Nicolas, au premier commencement du XVe siècle; un autre Robert, fils de Louis, et enfin la fille de ce dernier, Alizon d'Estouteville, qui porte la seigneurie du Bouchet à Dauphin de Maufras, entre les mains duquel une pièce de l'inventaire de l'Oratoire de Vendôme, conservée dans les archives de Loir-et-Cher, nous l'a montrée en 1437. Mais, après la mort de Dauphin de Maufras sans enfants, cette terre entre dans la maison de Beauvilliers, sans doute à cause d'un mariage antérieur d'Alizon avec Jean de Beauvilliers, on parent, sou peut-être par succescession, à cause de cette parenté.

1 Le P. Anselme donne pour père à ce Jean d'Estouteville un Henri d'Estouteville, que La Chenaye-Desbois présente, d'après un manuscrit qu'il a entre les mains, comme marié à Mathilde d'Eu. On voit que, de part et d'autre, il y a confusion encore

René de Beauvilliers vendit, en 1540, sa seigneurie du Bouchet à Martin du Bellay. La fille aînée de Martin, Marie, la porta par mariage à son cousin René du Bellay. Cette terre échut à leur deuxième fils, autre Martin du Bellay, puis à ses enfants qui moururent sans postérité.

Nous voyons après, en 1674, le Bouchet en la possession de Louis de la Grange, conseiller du roi; puis en celle du comte d'Harcourt. En 1776, elle est vendue par le marquis de Sérent et sa femme à messire JacquesFrançois de Trémault de Spoir, chevalier, lieutenant général du bailliage et maire de Vendôme, qui revend non plus la seigneurie, mais la terre, le 8 brumaire an IX, à Etienne Crignon-Bonvalet, député, et à son épouse. Ces derniers l'ont cédée, en 1830, à M. Paulze d'Ivoy, dont les enfants l'ont, par acte de vente, transmise, en 1858, à MM. Renou, de Lancé, à Jean Ferrand, de Crucheray, et à la dame Norguet, épouse de ce dernier, qui l'ont dépecée et vendue en détail.

On voit encore le bâtiment du Bouchet auquel était attachée la seigneurie. Son appropriation est moderne; mais on reconnaît qu'elle s'est appliquée à un bâtiment du XVIe siècle, peut-être du XVe. Un grand espace libre autour du manoir, et qui fut autrefois un jardin d'agrément, des restes de douves ombragées de grands arbres, des haies puissantes, et, en debors des douves, d'antiques bâtiments devenus fermes, laissent encore un grand air à cette ruine du passé, dont nous avons eu l'occasion d'évoquer les lointains souvenirs.

NOTE

SUR

L'ÉGLISE & LA COMMANDERIE D'ARVILLE

(Loir-&-Cher)

Par M. G. LAUNAY.

Messieurs,

[ocr errors]

La Société Archéologique du Vendômois, très préoccupée de la conservation des monuments de l'arrondissement ayant un certain intérêt historique, apprenait avec peine, l'an dernier, que l'un d'eux était menacé de destruction. Il s'agissait de la commanderie d'Arville, seul monument de ce genre dans notre pays ayant encore conservé son cachet primitif, et dont le Bulletin contiendra les dessins.

Voici les faits:

La commune d'Arville possède une église du XIIe siècle, autrefois ancienne chapelle de la commanderie ; mais elle n'a pas de presbytère. Le curé qui dessert la paroisse a obtenu qu'elle fît un sacrifice pour loger son pasteur.

L'idée la plus naturelle était de lui donner pour habitation une partie au moins de celle que les anciens chevaliers du Temple avaient occupée, et qui, par sa posi

« PreviousContinue »