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5. Toute la Nobleffe, excepté Bernard Henry d'Appel, s'eft foumife aux Decrets Impériaux, non feulement feparément & l'un après l'autre, comme on peut voir par la fpecification authentique qui en eft dreffée, mais même ceux des Membres, qui à l'infligation du Comte Frydag de Gödens, s'étoient affemblez à Embden dans les mois de Septembre & d'Octobre de l'année derniere, & parmi lefquels fe trouvoit ledit d'Appel même ont declaré clairement par leurs Lettres à la Commiffion, du 11. Octobre & 1. Novembre 1725. que dès que la question préalable RATIONE TRANSLOCATI ERARII feroit decidée, ils se montreroient à tous égards foumis & obéiffans, de quelque manière qu'il plût à Sa Majefté Imperiale de regler & decider cette affaire, & dans la Lettre du 1. de Nov. ils y ajoutent ces paroles remarquables; qu'après que la decifion Imperiale feroit émanée, ils ne prétendent fe referver rien, que NUDAM OBSEQUII GLORIAM, comme il paroit plus amplement par l'extrait authentique de cette Lettre. Comme donc cette decifion Imperiale eft comprise dans le dernier Decret de l'Empereur émané le 23. Janv. 1726., il n'y a plus de difpute avec la Nobleffe tant à l'égard de la queftion préalable, comme on l'apelle, touchant le College établi à Aurich, que d'aucun autre point, & ladite Nobleffe eft à prefent obligée de fe montrer à tous égards foumife & obéiffante, à tout ce que Sa Majefté Imperiale a trouvé bon de regler & d'ordonner; par confequent il n'est pas befoin

d'en venir à un accord avec la Nobleffe l'égard de ce qui a déja été jugé par l'Empe

reur,

reur, car pourquoi s'accommoder avec fa par tie, fi elle le foumet à la fentence du Juge. Auffi n'y a-t-il pas un feul de la Noblefie qui veuille paffer pour un complice des préfens troubles, excepté d'Appel, qui conjointement avec fes adherans le Docteur Rheden & le Bourguemaitre & Confeil de la Ville d'Embden fe declarent publiquement, dans la Deduction du 24. Mars 1726. les auteurs de ce foulevement, ce qui eft d'autant plus puniffable que cette conduite eft directement contraire à fa propre declaration & foumiffion ci-deffus mentionée. Monfr. le Comte de Frydag le Gödens, Mr. Haro Joachim de Clofter de Dornum, Madame la Douairiere de Lutzeburg & Monfr. de Honftede de Ryfum, payent, même jufqu'à cette heure, pour eux & pour les habitans de leurs Seigneuries, les taxes à la Chambre d'Aurich.

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Et lorfque d'Appel, & fes adherans ont été demander à Monfr. Haro Joachim de Clofter, & à l'Administrateur de la Juftice de Gödens, s'ils ne vouloient pas auffi entrer avec enx dans cette Rebellion & fe foulever contre le College d'Aurich, ils l'ont refufé, & le dernier fur tout s'eft expliqué très nettement là-dessus, comme on le peut voir plus amplement dans fa Lettre du 7. Février, de forte qu'il eft incomprehenfible, comment d'Appel ofe encore non feulement fe qualifier Administrateur Noble, mais même dans cette qualité, fe dire auteur de la fedition, à laquelle la Nobleffe n'a pourtant point de part.

Il feroit encore plus extraordinaire que l'on voulut prétendre que Son Altefle Sereniffime

con

conclut un accord avec ledit Appel, comme au nom de toute la Nobleffe. Sa conduite eft contraire à la déclaration de ses confreres affemblez à Embden, laquelle portoit expreffement qu'on vouloit, & devoit s'abstenir de toute voye de fait contre le College d'Aurich, jufqu'à la décifion de l'Empereur: C'est pourquoi auffi les Subdeleguez de la Commiffion Imperiale ont reproché audit d'Appel d'autant plus ferieusement fon entreprise, dans leur Patente du 22. Mars 1726.

Par ces circonftances il eft clair qu'il ne s'agit plus d'accommodement avec la Nobleffe, & qu'il ne lui refte que fola obfequii gloria; la gloire d'obéir aux Décrets émanez de l'Empereur.

6. Quant à la Ville d'Embden, fes deux Lettres authentiques à la Commiffion en date du 12. Octobre, & 21. de Novembre prouvent clairement, qu'elle s'eft jointe à tous égards à la fufdite déclaration & foumiffion de la Nobleffe; par confequent elle fe trouve dans le même cas, & il ne lui refte, après la decifion Imperiale que fola obfequii gloria, la feule gloire d'obéir aux Decrets Imperiaux.

Il est bien vrai que la Ville d'Embden, de même que d'Appel, ont renoncé à ladite declaration & foumiffion, par la fedition préfente, laquelle, fuivant la Deduction déja citée elle a aidé à exciter; mais c'est justement par cette retractation qu'elle expofe aux yeux de tout le monde le danger qu'il y a de conclure avec elle, vû que dans une affaire de telle importance, elle agit di

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rec

rectement contre fa propre déclaration, nonobitant que la juftice même l'obligeoit à l'e

Xecuter.

7. Les deux Villes de Norden & d'Aurich fe font déja foumifes il y a long-tems aux Decrets Imperiaux, fuivant l'attestation de la Commiffion, & elles reconnoiffent encore actuellement le College d'Aurich. Il n'eft donc pas néceflaire d'entrer avec elles, quant à l'affaire principale, dans aucun accommodement: auffi ne l'ont-elles pas demandé.

Et quoique ceux d'Embden ayent ofé avancer, que la Ville de Norden n'étoit pas contente du College d'Aurich, & que l'établiffement des Députez ordinaires & Adminiftrateurs qui le compofoient ne s'étoit pas fait felon les regles; on peut pourtant voir le contraire par la réfolution du 1. Févr. 1728.

8. Des huit Baillages il y en a sept qui, à l'exception de quelques peu d'habitans, fe font foumis entierement aux Decrets Imperiaux favoir ceux d'Embden, Greetshyl, Aurich, Norden, Behrum, Stickhaufen & Fiedeburg, & dans le Baillage de Lehrohrt, il y a beaucoup d'habitans qui ont fuivi cet exemple, lefquels on peut connoitre par la fpecification dreffée à la Diete de Novembre 1724. Ainfi il n'eft pas, auffi néceflaire à leur égard d'en venir à un accommodement fur ce qui a été decreté par la Cour de Vienné, outre qu'ils ne le demandent pas.

Il eft vrai que ceux d'Embden, par leur foulevement présent avec l'aide des foldats de leur Garnifon, dont ils fe font fervis hors de la Ville, contre la Lettre des Accords du

païs

païs, ont forcé d'une maniere inoïe plufieurs habitans des Baillages d'Embden, Lehrohrt, Greetshyl & Stickhaufen, à revoquer leur foûmiffion, & à s'obliger par écrit, de tenir le parti de l'ancien College, comme ils l'apellent, mais cette action deteftable ne donne aucun droit; & tous ceux qui ont cru devoir ceder à la force, ont déja déclaré à S. A. S. que nonobftant cela leur foumission restoit en fon entier, priant de ne leur point attribuer ce qu'ils n'avoient fait que par contrainte.

9. Outre cela il faut remarquer, que les mêmes Communes dans le Baillage de Lehrohrt, qui fe font laiffé perfuader à la présente fedition par les Administrateurs depofez, favoir ceux de Bunde, Wehner, Stoppelmohr, & autres, lorfqu'ils refuferent pour la premiere fois au mois de Novembre 1725. Je payement des Taxes au College établi ici, ils délivrérent fur ce fujet au Baillif de Son Alteffe Séréniffime à Leer, une réfolution en date de Wehner le 3. Dec. 1725. par laquelle its fe font conformez expreffement à la Lettre ci-dessus mentionée de la Nobleffe du 11. Octobre 1725., par confequent il ne leur refte plus, après la décifion Imperiale, que fola obfequii gloria, la feule gloire d'obéir. 11 eft donc conftant, par tout ce qui a été allegué, qu'à l'égard du Tiers Etat, non plus que des deux autres, aucun accommodement fur les Decrets Imperiaux, ne fauroit plus avoir lieu, ainfi on efpere qu'on n'exigera pas de fon Alteffe Séréniffime, qu'en faveur d'un petit nombre de Renitens, Elle renonce aux dits Decrets Imperiaux, auxquels ils s'étoient

déja

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