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que ces points pourroient être accordez, & que par là la poffeffion de Tournay pourroit être affurée a l'Estat, & une Paix faite, qui fera feure, & durable.

Qu'il avoit encore a proposer a LL. H.H P. P. au nom de Sa Majefté combien elle fouhaitroit non feulement de retablir, mais auffi d'entretenir une parfaite union entre Sa Majefté & l'Eftat, & que Sa Majesté efperoit, & croyoit fermement que LL. H. H.P.P. feroient en celà du même fentiment avec Sa Majefté qu'ainfi il estoit besoin d'abolir fans perte de temps tout ce qui peut paroître être gagné par l'Eftat, foit au prejudice immediat, ou au danger pour l'avenir pour les interefts, & Royau me de Sa Majefté; qu'il avoit ordre d'in former LL. H.H. P. P. a cette occafion, qu'il avoit apporté un Project d'un nou veau Traité pour la Guarantie de la Succeffion, & de la Barriere, & qu'il devoit infifter, que ce Traité fût conclû avant la Conclufion de la Paix ; qu'il montreroit enfuite aux Deputez de LL. H. H. P. P. dans l'Examen de chaque Article en parti culier dudit Project, qu'on avoit laiffé dans ce plan plufieurs chofes (fitant étoit grande la Difpofition de Sa Majefté de faire

plaifir à l'Eftat, & de vivre avec luy dans l'Union la plus étroite) qui eftoient regardées en Angleterre comme desavantageuses aux fujets de Sa Majefté, & qu'on ne pourroit certainement point foutenir ny au pied de la lettre, ny felon le but de la grande Alliance, & qui n'étoient point conformes a aucun principe, fur lequel la Confederation prefente avoit efté formée, & fur lequel on avoit commencé la prefente Guerre; qu'il montreroit de plus que les changemens, additions, & omiffions ne font autres que ceux qui font nécessaires pour rectifier les meprifes, pour ex◄ pliquer ce qui a efté laiffé douteux pour être reglé dans un autre convention, laquelle convention n'avoit jamais été faite, & enfin pour ôter quelques empechemens por→ tez parlà au Commerce de la Grande Bretagne, & pour remedier encore a des plus grands maux, qu'on n'avoit que trop de raifon d'apprehender; outre que la Guarantie reciproque de la Succeffion, & de la Barriere eftant ainfi expliquée, & cor rigée fera non feulement une feureté additionelle aux deux Nations, & fera fince rement executée dans quelque temps, que ce foit & que le cas pourroit venir a exifter,

mais unira auffi plus que jamais les deux Nations par des liens d'amitié, & d'affec tion; au lieu que de l'autre côté l'Eftat ne pourroit attendre qu'une execution lente d'un Traité, qui felon le fentiment de la Nation êtoit declaré deshonorable, & prejudiciable pour elle; que de vouloir tenir ladite Nation dans une Obligation de la Nature que celle cy, n'auroit d'autre effect que de fomenter la jaloufie, & la mesintelligence, qui poffiblement dans un temps, ou autre viendroient a eclater en une ruptu re ouverte que les Conditions du nouveau Project conviendroient entre autres dans le 4 Article du Traité de Barriere que Sa Majesté êtoit d'accord, que l'Estat pourroit mettre, tenir, augmenter, & diminuer comme il le trouveroit a propos fes Garnifons dans les Places fuivantes fçavoir Furnes, le Fort de Knock, Ipres, Menin, la Ville, & le Fort de Tournay, Mons, Charleroy, la Ville, & le Chateau de Dam, le Fort de Gand, la Perle, Philippe, & Damme; que le Fort St. Dunas attâché aux Fortifications de l'Eclufe pafferoit en proprieté a l'Eftat, & que le Fort Rodehausen endeçà de Gand sera rafé.

Qu'il eft dit dans le 9 Article que tous les revenus des Places cedées par la France, &qui n'ont pas appartenu a la Couronne d'Espagne du temps de la mort de Charles II. Roy d'Efpagne refteront a l'Estat pour le maintien de la Barriere excepté ce, qui eft neceffaire au Gouvernement civil des dittes Places, Villes, & Chatellenies; comme auffi un million de florins annuellement des revenus les plus clairs du refte des Pais-bas; que pour ce qui regardoit Bonn, Huy, & Liege, cela fe devoit regler avec le Miniftre de l'Empereur & de l'Empire, mais que le fentiment de la Reyne eftoit que la premiere eut Garnison Imperiale, & les autres celle de l'Eftat.

Que la Reyne enfin non obftant tous les retardemens & les remifes apportées par l'Eftat avoit neantmoins fufpendu les Negociations; que S. Majefté croioit les avoir retardées affez long temps, & peut être trop long temps felon la bonne Politique; qu'ainfi les offres, que S. Majesté venoit de faire par luy Sr. Comte Strafford en qualité de fon Ambaffadeur, & Plenipotentiaire étoient fon ultimation, & que c'êtoit la derniere fois, qu'elle s'adrefloit a LL.HH.PP. en cas qu'elles formaffent

des

des nouvelles remifes, & qu'elles ne rependiffent point a la bonne intention de Sa Majefté pour les propres interefts de P'Eftat.

Que S. Majesté avoit cependant chargé luy Sr. Comte Strafford de montrer la parfaite confiance que S. Majefté vouloit avoir en LL.HH. PP.; que Sa Majesté se trouvoit obligée non feulement felon la bonne politique, mais auffi en confideration des grands fervices, que le Duc de Savoye a rendu a la caufe commune, & du peril qu'il a effuié par fa conftance, a cet egard d'avoir foin non feulement de fa feureté, mais auffi de luy faire avoir pour dedommagement la Sicile, & les Pais en decà des Alpes neceffaires pour mettre a couvert Exiles, & Fenes trelles, .& pour couvrir le Piemont.

Que fa Succeffion apres le Roy Philippe êtoit reconnue par les Renonciations; que Sa Majefté requeroit la concurrence de l'Eftat a tout ce qui eft promis a S. A.R., & que Sa Majefté demandoit en même temps que l'Eftat fe joignit a elle pour obliger l'Empereur a une neutralité pour l'Italie; & que Sa Majefté êtoit refolue d'en faire une condition par rapprus

au

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