avec le tems à augmenter les débouchés, de ces mines, en offrant au pays de nouveaux genres d'industrie et de commerce.

10°. Enfin, que de nouvelles mines pourront s'ouvrir par la suite pour maintenir pendant des siècles ces arts d'utilité public.

ACIER FONDU.

RÉSULTAT d'une expérience qui a été faite sur l'Acier fondu, par MM. Poncelet frères, en présence de M. le Préfet du département de POurthe, de M. Mathieu, Ingenieur en chef des Mines, et de M. Migneron, Ingénieur ordinaire du même département (1).

rience.

L'EXPÉRIENCE dont nous allons rendre compte Obiet de a été entreprise d'après le désir que Son Ex- l'expe cellence le Ministre de l'Intérieur en avait témoigné aux frères Poncelet, dans la lettre qu'il leur fit l'honneur de leur écrire le 7 octobre 1808; elle avait pour but de constater authentiquement, que l'acier fondu, versé dans le commerce par les fabricans, est réellement un produit de leur manufacture, afin de détruire les bruits par lesquels on s'est efforcé jusqu'ici de nuire à leur établissement, en répendant que cet acier provient des fabriques anglaises. Son Excellence, désirant donner aux frères Poncelet un témoignage de la protection qu'elle accorde à leur industrie, chargea spécialement l'ingénieur en chef des mines, M. Mathieu, d'assister à cette expérience, et de lui en faire connaître les résultats ; la séance

(1) L'expérience a été faite à Liége le 12 mars 1809.

Des creusets.

fut en outre honorée par la présence de M. le Préfet qui voulut bien s'y trouver, d'après l'invitation que lui en fit M. l'Ingénieur en chef.

Le procédé employé par les frères Poncelet, consiste à combiner directement le charbon et le fer par la cémentation, et à soumettre ensuite la combinaison à la fonte, afin de la rendre plus intime, plus égale dans chacune de ses parties, et de la réduire aux proportions qui constituent le meilleur acier.

Il ne sera question, dans ce rapport, que de la seconde partie de l'opération, c'est-à-dire, de la fonte du fer cémenté, la cémentation étant depuis long-tems connue en France, et ne se faisant pas chez les frères Poncelet différemment qu'ailleurs.

Mais avant d'entrer dans les détails manipulatoires du procédé, nous croyons nécessaire de faire connaître préalablement les creusets et les fourneaux dans lesquels la fonte s'opère, et de donner quelques détails sur la nature des fers qui forment la base principale de l'acier.

Les creusets dans lesquels la fonte s'opère sont un des objets qui font le plus d'honneur à l'industrie des frères Poncelet. On sait que la difficulté de trouver une composition assez réfractaire pour résister à la température élevée qu'exige l'acier pour entrer en fusion, est un écueil contre lequel sont venus échouer jusqu'ici tous ceux qui ont essayé d'introduire en France les méthodes employées en Angleterre pour obtenir un acier constant dans sa composition, et qui fut toujours propre à remplir l'objet qu'on en attend dans les arts. Les frères Poncelet ont enfin résolu cet important

problème, après des recherches longues et dispendieuses, et des essais opérés sur toutes les terres qui jouissent de la propriété réfractaire à un puissant degré. Le mélange auquel ils sont parvenus par cette méthode est tel, que les creusets qui en résultent supportent, sans éprouver d'altération, trois fontes successives, c'est-à-dire, demeurent exposés pendant environ dix-sept heures à la température de l'acier fondu.

Le fer soumis à la cémentation, est de deux Des fers espèces; l'un, provenant des forges de Gincla employés dans le département de l'Aude, est cassant à nation. chaud; l'acier de cémentation qu'il produit jouit d'une dureté et d'une ductilité qui le rendent propre à la fabrication des instrumens tranchans, mais il laisse quelque chose à désirer sur la beauté du poli qu'il est susceptible d'acquérir; l'autre, tiré de Düren tiré de Düren, dans le département de la Roër, se polit bien après la cémentation, mais ne présente pas autant de densité et de ductilité que le premier. Ces légères imperfections qui se représentent encore en partie après la fonte, ne résisteront sûrement pas long-tems aux efforts que MM. Poncelet font pour les faire disparaître, et sont une des grandes difficultés contre lesquelles ces fabriquans ont eu à lutter dans l'origine de leur entreprise; mais le désir de rendre utile les produits du sol français, leur a fait employer le fer de nos fabriques, de préférence à celui de l'étranger.

La journée de travail se compose de trois Détails de fontes successives; la seconde est la seule que l'opération nous ayons suivie entièrement; mais comme

No. 1 dn Cabinet des

mines.

nous avons vu finir la première et commencer la dernière, nous pouvons assurer que les mêmes creusets suffisent à ces trois opérations.

Vingt livres d'acier de cémentation, provenant du fer des forges de Gincla, furent réduites en petits morceaux, et mêlées à unę substance destinée à aider la fusion, et dont MM. Poncelet se sont réservé la connaissance, Le mélange fut introduit dans un des creusets qui avaient déjà servi à la première fonte du jour, et qui, dans l'intervalle d'une opération à l'autre, étaient restés au milieu des charbons (1). Pour ne pas refroidir le creuset en le sortant du fourneau, le changement s'en fit au moyen d'une cuiller de fer dont la forme est celle d'un prisme triangulaire composé de deux parties qui peuvent s'éloigner et se rapprocher à volonté, comme les pinces d'une tenaille, au moyen de deux tiges de fer. On chargea aussi un second creuset avec égale quantité d'acier provenant du fer des forges de Düren, afin de pouvoir comparer entre eux les produits qui résulteraient de ces deux espèces de fer. Les creusets ayant été fermés avec leurs couvercles, et le charbon tassé à l'entour au moyen d'un ringard, on acheva de remplir le fourneau de combustible, et l'on en boucha le gueulard au moyen de son chapeau.

Depuis onze heures du matin que commença l'opération jusqu'à quatre heures du soir où elle fut terminée, c'est-à-dire, pendant un espace

(1) Le combustible dont on fait usage dans toute cette opération, est la houille en gros morceaux. L'acier fondu est forgé et étiré avec le même combustible.