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garanti, mais Son Akteffe Sereniffime aiant été invité formellement par l'Empereur à acceder à l'Alliance de Vienne, même avec des offres confiderables, & n'ayant pas jugé à propos d'accepter ce parti, il lui fembla qu'il ne lui convenoit plus d'acceder à l'Alliance opofée, ainsi il fe contenta de la Convention fuivante, qu'il fit avec le Roi d'Angleterre.

Convention entre le Roi de la Grande-Bretagne & le Landgrave de Heffe-Caffeb du 12. Mars 1726.

Près que la Declaration du Roi de la

A Grande-Bretagne faite au Landgrave de

Heffe-Caffel, eut été acceptée & aprouvée à Caffel le 25. Janvier 1726., par Son Alteffe Sereniffime; Sa Majefté Britannique aiant approuvé les Conditions fpecifiées dans la fufdite Declaration, a ordonné à fon principal Secretaire d'Etat & Confeiller Privé le Vicomte Thownshend Souffigné, d'entrer en Negociation avec le Miniftre de Sadite Alteffe Sereniffime, le Major-General Diemer, & de dreffer une Convention en dûe forme fur le pié de ladite Declaration, qui aiant conferé enfemble là-deffus, font convenus au nom du Roi & du Landgrave fufdits, des Articles fui

vans.

ART. I. Son Alteffe le Landgrave de Hef fe-Caffel tiendra prêt pour le Service de Sa Majefté le Roi de la Grande-Bretagne, un Corps de 12000. Hommes, favoir 8000. Fan taffins & 4000. Chevaux: lequel Corps fera employé, lors que Sa Majesté le requerra,

dans

dans tous les lieux où il fera besoin, & toutes les fois que le cas de l'Alliance Defensive, conclue à Hanovre le 3. Septembre dernier, le demandera.

II. Comme Sadite Alteffe n'a pas prefentement un Corps de 12000. Hommes effectifs fur pié, Elle fera obligée de lever immediatement ce qui manque, pour rendre ce Corpslà complet & en état de marcher. Elle fera auffi tenue à maintenir à fes propres fraix ledit Corps de Troupes pendant le terme de deux ans entiers, pour être toujours prêt à entrer en Campagne, & au moment que Sadite Majefté le requerra pendant ledit tems.

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III. Le Miniftre dudit Landgrave aiant reprefenté que Sadite Alteffe, fon Maître, pour rendre ledit Corps complet, comme il eft mentionné ci-deffus, feroit obligée de lever audelà de 3000. Fantaffins & plus de 2000. Chevaux, & de pourvoir de Chevaux la plûpart des Cavaliers qui n'en font pas pourvûs; Sa Majefté le Roi de la Grande-Bretagne, en confideration de la très grande depenfe que ledit Landgrave eft obligé de faire pour ces levées d'Hommes & de Chevaux pour monter les Cavaliers fufdits, & pour l'entretien dudit Corps pendant le tems qu'il ne fera pas employé dans fon Service, payera audit Landgra ve la Somme de 125000. livres fterling, en deux Payemens; favoir 72000. livres après la Ratification des prefentes Conventions, & 50000, livres au mois de Fevrier 1727.

IV. Mais en cas que Sa Majesté le Roi de la Grande-Bretagne eut befoin dudit Corps de Troupes avant ledit mois de Fevrier Sa Majefté paffera à Son Alteffe le Landgrave. X 2

ladite

ladite Somme de 50000. livres fterling, pour le moins deux mois avant que lesdites Trou pes commencent à marcher.

V. Lorfque lesdites Troupes entreront au fervice de Sadite Majefté le Roi de la Grande-Bretagne, elles feront fous fon Commandement & entierement à fa difpofition pour être employées là où la neceffité de fes affaires & le cas de l'Alliance Defenfive, copclue à Hanovre le 3. Septembre dernier, le requerra.

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VI. Pour ce qui regarde les Subfides, Payement & l'Entretien des fufdites Troupes, lorfqu'elles feront prifes au fervice de Sadite Majefté, comme il eft dit ci-deffus, le tout fera reglé fur le pié de la Convention faite à Londres le 13. Fevrier 1702.

VII. S'il arrivoit que Sadite Alteffe le Landgrave fut attaquée ou inquietée en haine d'avoir fourni le fufdit Corps de Troupes, Sa Majesté le Roi de la Grande-Bretagne ne manquera pas d'affifter puiffamment ledit Landgrave, afin de mettre une fin à cette attaque ou moleftation.

VIII. Cette Convention fera ratifiée, & la Ratification d'icelle fera échangée de part & d'autre, auffi-tôt qu'il fera poffible, après la Signature des Prefentes,

En Temoignage de quoi nous les Miniftres dudit Roi & dudit Landgrave, étant fuffifamment autorisez à ce fujet, avons figné la prefente Convention & apofé les Cachets de nos Armes. Fait à Weftmunster le 12. Mars 1726,

(L.S.) TOWENSHEND. (L.S.) DIEMAR.

Pen

Pendant toutes ces Negociations, les Puiffances armoient de part & d'autre, comme fi les deux Alliances principales n'avoient pour but que d'allumer la Guerre d'un bout à l'autre de l'Europe, pendant que l'on ne ceffoit de crier des deux côtez que chaque Alliance n'étoit que défenfive. Les groffes remises que l'Espagne fit à Vienne, & les mesures que l'on prit dans cette derniere Cour pour augmenter les Troupes Imperiales, firent juger à la France, à la Grande-Bretagne & leurs Alliez, qu'il étoit de la prudence de fe mettre fur leurs gardes. On favoit que l'Espagne n'étoit pas en état de faire long-tems ces depenfes exceffives, fur-tout fi la source de ses Trefors étoit pour quelque tems interrompue: c'est ce qui fit prendre le parti au Miniftere Brittannique d'envoyer une Efcadre dans les Mers de l'Amerique pour empêcher la Flotille ou les Gallions de paffer en Europe. Ceux-ci étoient à Porto - Bello, celle-là à la Havana. L'Amiral Hofier, qui commandoit l'Escadre Angloife, fe pofta à Baftimentos, d'où il bloqua tellement les Gailions, que les Espagnols craignant quelque entreprise, les dechargerent, & en transporterent les Trefors à travers les terres jufques à Panama, où certainement ils n'avoient rien à craindre d'une Escadre Angloife. L'Amiral Anglois ne fe contenta point de ce Blocus, il fit une manoeuvre fi adroite, foit en detachant de tems en tems quelquesuns de ses vaiffeaux, foit en en poltant d'autres fur la route de la Flotille, que celle-ci refta auffi comme bloquée dans le Port de la Ha

vana.

Quand la nouvelle de la destination & de la
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con

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conduite de cette Efcadre Angloise fut arrivée à Madrid, on ne manqua point de crier *avec juftice, du moins en aparence, que les Anglois avoient les premiers declaré la Guer re. Ceux-ci fe defendirent en faifant voir que bien loin de là, leur but n'étoit que de l'empêcher en ôtant à l'Espagne & à fes Alliez les moyens d'executer le deffein qu'ils avoient conçu de la commencer, & que leur conduite devoit être confiderée comme celle d'un homme qui ôteroit à un furieux les armes dont il pouroit bleffer on affaffiner quelqu'un pourroit on dire que cet homme fut l'ennemi de ce furieux? On peut voir tout ce que dirent les Anglois pour juftifier leur conduite dans un Ecrit qui a pour titre, Motifs de la conduite de la Grande-Bretagne, que le Miniftere fit composer par le Docteur Hoadley Evêque de Salisbury, & que l'on a publié en François prefqu'en même tems.

Les Gallions ne purent donc revenir en Europe, mais l'Amiral Caftagnetta, que le Roi d'Efpagne envoya à la Havana, trouva le moyen, après avoir affemblé quelques Vaiffeaux de Guerre pour fon Convoi, & fait plufieurs feintes pour tromper la vigilance des Anglois, qui avoient une Efcadre fur les Côtes de Galice & de Portugal, de ramener la Flotille tonte entiere dans les Ports de Biscaye, des Afturies, de Galice & d'Andaloufie.

Pendant que cela fe paffoit, le Parlement d'Angleterre ouvrit fes Seances. Toute l'Europe

* Voyez le Mercure Hiftorique mois de Janvier 1727. Art. d'Elpagne, où se trouvent les Atteftations & Decla rations que l'Espagne, publia alors fur ce fujet.

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