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Nous Soufignés declarons que la, narrations du fait fusmentionné elt conforme à la verité, & autant que le paffé nous regarde chacun en particulier, ou conjointement; en foy de quoy nous avons foufcrit celle-cy de nos propres mains, & y avons apofé le cachet de nos Armes.

(L. S.) Kemp. (L. S.) Le Comte de Rechweren,

N. 4.

Suite de le Narration du fait dé ce qui s'eft paffé au Mail, & qui regarde le Comte de Rechteren en particulier.

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E Jeudy 18. d'Août, le Comte de Rechteren fe promenant au Mail avec Mrs. de Randwyck & Buys, Mr. Menager y vint auffi un peu après & les joignit; après avoir parlé quelque tems d'affaires indifferentes, le Comte de Rechteren prit la parole, & dit, il y a encore cette affaire de nos Domeftiques, je fouhaiterois N6

pour

pourtant, que vous vouluffiez faire donner une reparation raifonnable: fur quoy Mr. Menager repondit, j'ay envoyé mon Gentilhomme chez vous, Mr., pour vous dire, que j'avois examiné mes Domeftiques, & qu'ils avoient tous nié le fait, dont on les accufoit; que j'étoit prêt auffi d'envoyer mon Suiffe chez vous, pour prendre information fi quelqu'un de mes Domesti ques étoit coupable du fait en queftion : fur quoy le Comte de Rechteren repliqua, quelle apparence y a-t-il Mr. que les Laquais de Mr. de Moermont & les miens euffent accufé vos Domcftiques à faux? vôtre Suiffe eft auffi bien coupable que les autres: ainfi vous n'avez qu'à les confronter ensemble, comme l'on eft convenu, & témoigner à vos Domeftiques que vous voulez fçavoir la verité, alors elle fe decouvrira bien-tôt, Surquoi Mr. Menager repondit, que de cette maniere, les uns feroient les accufateurs & les autres le nieroient, qu'il ne vouloit point ce bruit dans fa maifon, ni s'eriger en juge dans cette affaire, furquoy le Comte de Rechteren dit, c'eft pourtant à vous Mr. de tenir vos Domestiques dans leur devoir; & pour ce qui regarde le bruit, l'on aura bon foin

que

que la confrontation se faffe du côté de nos Laquais avec tout le refpect & l'ordre imaginable: fur quoy Mr. Menager a repeté encore, qu'il avoit examiné fes Domeftiques, & qu'ils avoient tous nié le fait, dont on les accufoit, qu'il ne vouloit plus de bruit dans fa maifon pour les confronter, ni s'eriger en juge dans cette affaire.

Sur ces entrefaites Mr. Buis dit auffi à Mr. Menager, que fans doute fes Domeftiques avoient tort, d'autant que les Laquais à luy s'étoient plaints auffi, que fes Domeftiques les avoient fiflez, & luy avo ient demandé permiffion de s'en vanger, & qu'ainfi felon luy, il devoit nous donner reparation; mais Mr. Menager persista toûjours dans la negative: fi bien, que le Comte de Rechteren dit à la fin, vous ne voulez donc pas donner de reparation, Mr., il fuffit, & il faut donc commettre les Laquais, qu'ils vuident leur querelle enfemble.

Surquoy le difcours étant fini, & le Comte de Rechteren confiderant qu'on avoit deja envoyé deux fois le Secretaire à Mr. Menager pour obtenir une reparation raisonnable; que pour cet effet il venoit la luy demander luy-même en des termes N 7

obli

1

obligeants & honnétes, & qu'ainfi, il avoit ufé de toute forte de douceur & de civilité, pour l'obtenir; mais qu'au lieu d'y repondre, & fatisfaire à l'equité, au reglement de Police Art. 8. comme fub D., & à la promeffe faite par Mr. Menager, même dans fa premiere reponse, il venoit encore, de la refuser abfolument, & qu'ainfi il n'y avoit plus rien à efperer de ce côté là. Que cependant fes I aquais le preffoient journellement à leur vouloir procurer une reparation raifonnable de l'affront receu, ou bien, de leur vouloir permettre de demêler leurs querelles eux-mêmes, dit à la fin à fes Laquais, qu'aprés toutes les peines qu'il avoit prifes, il n'avoit pu tirer aucune reparation de Mr. Menager, & qu'ainfi ils pourroient vuider leurs querelles eux-mêmes.

Apres quoy s'étant encore promenez un peu ensemble, un des Laquais de Mr. Menager, accompagné de quatre autres, fe vint plaindre, qu'un des Laquais du Comte de Rechteren l'avoit infulté, furquoy les Laquais du Comte de Rechteren s'aprochant auffi, l'accufé dit, qu'il étoit vray, qu'il luy avoit donné un fouflet ou deux au vifage mais qu'il étoit vray auffi, que celuy-là étoit un de ceux qui les avoient

fiflez,

fiflez, ce qui n'a pas été nié dudit Laquais de Mr. Menager, qui fe plaignit: fur quoy le Comte de Rechteren dit a ce Laquais de Mr. Menager, voilà ce que c'eft, que d'infulter les gens, & ne vouloir pas donner reparation; & il avoue au refte, ce que Mr. Menager avance dans le 25. Art: de fon Factum, d'avoir poursuivi fon discours, & dit, que toutes les fois qu'ils le feroient, il les recompenferoit, & s'ils ne le faifoient pas, qu'il les chafferoit.

Je loufigné declare que la declaration du fait fufmentionné est en substance conforme à la verité, en foy de quoy j'ai figné celle-ci de ma main propre & j'y ai apofé le cachet de mes armes.

(L.S.)

Le Comte de Rechteren.

Exhib. le 5. Septembre 1712.

Q

A.

Ue le Comte de Rechteren paffant environ les dix heures du matin le 27. Juillet 1712. dans le quartier de Monfieur Menager Plenipotentiaire de France, quelques uns de fes Domeftiques étant devant la porte, ont frappé dans les mains & montré au doigt aux Domestiques du

fuf

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