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4o Sur les voies digestives, action stimulante qui entraîne avec elle une légère excitation névro-vasculaire ;

5o Injecté dans les veines, il est absorbé en grande quantité et éliminé rapidement, si l'opération est conduite avec les précautions convenables; ou bien il agit mécaniquement en produisant une distension considérable des cavités cardiaques, et par suite la mort;

6o Introduit dans l'organisme par les voies respiratoires, l'acide carbonique ne produit pas les accidents toxiques qu'on lui a si souvent attribués. En effet, d'abord à la dose d'un cinquième, ou même d'un quart, pour quatre cinquièmes ou trois quarts d'air atmosphérique ou d'oxygène, les mammifères peuvent le respirer longtemps sans paraître sérieusement incommodés; chez l'homme, il ne survient quelques troubles, assez légers du reste, qu'au bout d'un temps variable, suivant le degré de susceptibilité des individus, mais généralement assez long pour qu'un effet thérapeutique ait la latitude de se produire, si l'emploi du gaz est indiqué; ensuite les lésions après la mort dans ce gaz, tant chez l'homme que chez les animaux, ne ressemblent pas à celles que cause un agent toxique avec lequel il a été souvent confondu, l'oxyde de carbone;

7° La plupart des accidents produits par la vapeur de charbon, l'air confiné, la vapeur des cuves en fermentation, mis à tort sur le compte de l'acide carbonique, doivent en grande partie être imputés soit à l'oxyde de carbone, à l'hydrogène sulfuré, aux vapeurs alcooliques, ou bien à d'autres gaz mal connus qui prennent naissance dans ces cas;

8° L'acide carbonique est simplement irrespirable. Il ne l'est pas à la manière de l'azote ou de l'hydrogène, sans être pour cela plus nuisible que ces deux gaz. La respiration consistant essentiellement en un échange de gaz entre le sang et l'air, et cet échange ne pouvant se faire, comme le prouvent les lois phy

siques, qu'entre des gaz de nature différente, il est parfaitement évident que l'acide carbonique respiré pur met un obstacle matériel à la fonction pulmonaire, et, par suite, détermine l'as•phyxie. L'azote et l'hydrogène, quoique impropres à jouer le rôle d'agent vital dans l'hématose, quoique irrespirables, en un mot, le sont moins cependant que l'acide carbonique, parce que, différant par la nature du gaz qui doit être éliminé, l'échange peut se faire pendant quelques instants;

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9o Les phénomènes très-réels d'anesthesie obtenus à l'aide de ce gaz chez plusieurs espèces d'animaux, ne nous paraissent pas pouvoir être provoqués chez l'homme sans danger d'asphyxie, d'après ce que nous venons d'établir et aussi d'après le résultat de nos expériences sur nous-même. Nous croyons donc que ce serait commettre une grave imprudence que de vouloir, sur la foi d'une théorie, d'ailleurs discutable, essayer de produire l'anesthésie chirurgicale chez l'homme à l'aide de ce gaz. Nous ferons remarquer, d'ailleurs, qu'en supposant que l'anesthésie ainsi produite fût assez complète, elle serait trop fugace pour être utilisée dans la pratique des opérations.

BONS EFFETS DU COLLODION MERCURIEL CONTRE LES MACULES

SYPHILITIQUES.

M. le docteur Leclerc a observé une jeune femme chez laquelle des taches nombreuses avaient survécu aux papules d'une syphilide traitée avec succès par ce médecin. Ces taches fauves, qu'on ne pouvait faire que difficilement pâlir par la pression, avaient surtout pour siége le visage, le menton et le cou.

Des bains alcalins, des bains de sublimé, des bains de mer, ne changèrent rien à cet état de choses; la malade se désespérait. M. Leclerc songea alors à faire badigeonner chaque tache avec un pinceau chargé du liquide suivant :

Sublimé corrosif...
Collodion....

50 centigrammes.

15 grammes.

Cinq jours après les taches étaient devenues à peine apparentes; trois applications du collodion mercuriel les firent disparaître entièrement. L'emploi de ce liquide n'avait pas eu d'autre inconvénient que de produire une sensation de prurit d'ailleurs très-tolérable. (Presse médicale belge,)

SUR L'EMPLOI DE L'ESSENCE DE SANTAL JAUNE.

M. Panas a essayé d'enrichir la thérapeutique antiblennorrhagique d'un nouvel agent : l'essence de santal jaune. Il paraît que cette substance est encore inconnue dans les pharmacies françaises, même à Paris, et, pour se la procurer, il faut passer ou du moins lui faire passer le détroit; on ne la trouve qu'en Angleterre. C'est là que M. Panas est allé la chercher pour l'expérimenter. Il l'a employée dans quinze cas de blennorrhagie, les unes anciennes et déjà traitées par divers moyens, les autres récentes et, s'il est permis de se servir d'un pareil mot en pareil cas, vierges de tout traitement. Le résultat de l'expérimentation de M. Panas a été le suivant: Dans tous les cas, le médicament a promptement modifié les phénomènes inflammatoires, la douleur a cessé au bout de deux ou trois jours; l'écoulement s'est modifié plus rapidement encore, car, au bout de vingt-quatre ou quarante-huit heures, le mucopurulent, d'épais et jaunâtre qu'il était, il est devenu séreux et transparent. Mais, arrivé à ce point, il s'est arrêté dans son action, maintenant ses effets, mais n'allant pas plus loin; de telle sorte qu'il a fallu attendre quinze jours et trois semaines, parfois davantage, la guérison définitive, et que, dans certains cas, il a fallu recourir à d'autres moyens adjuvants, à quelques injections légèrement astringentes.

L'essence de santal jaune a sur le copahu l'avantage de ne

pas fatiguer les voies digestives, de ne produire ni coliques, ni diarrhée; de ne troubler ni les fonctions de l'estomac, ni celles de l'intestin. Tous les malades s'en accomodent aisément au bout de trois à quatre jours d'emploi. Son odeur aromatique passe dans les urines, mais ne paraît pas imprégner les exhalations cutanée et pulmonaire des individus qui en font usage. On l'administre en capsules contenant chacune 8 gouttes, soit 40 centigr., du médicament. On peut porter la dose à 10 capsules par jour, à un nombre plus considérable encore, sans le moindre inconvénient. Ces capsules sont colorées en rouge par l'orcanette, pour distinguer de celles de copahu. Leur seul défaut est de coûter fort cher; mais ce défaut ira en s'atténuant de jour en jour si, comme l'espère M. Panas, ce médicament vient à gagner la faveur publique et à être employé sur une grande échelle.

les

TRAITEMENT DES BRULURES.

Nous venons d'obtenir dans un cas de brûlure, en touchant un vase de faïence placé directement sur le feu, un résultat merveilleux, par un moyen d'une simplicité élémentaire et qui est à la portée de tous.

La brûlure existait sur trois doigts de la main gauche. Elle a d'abord été arrosée d'eau-de-vie, ce qui a produit un soulagement immédiat. Puis, après avoir râpé du savon de Marseille dans deux ou trois cuillerées d'eau-de-vie et avoir battu le tout pour en faire une sorte de pommade, nous en avons appliqué une couche épaisse sur la partie lésée, et une autre couche sur un linge appliqué sur cette même partie.

La douleur a dès lors disparu. Lorsqu'elle tendait à reparaître, elle disparaissait de nouveau en arrosant le linge avec de l'alcool. Au bout de quelques heures, la guérison était assurée, et l'accident étant arrivé le soir, le lendemain matin il n'y paraissait plus, la peau étant seulement jaune à la place atteinte.

Alors même qu'il y aurait plaie, le moyen est aussi efficace, mais il faut renouveler le pansement deux ou trois fois en vingtquatre heures. En trois jours, il a été remédié à un cas pareil après un incendie à Paimpoul, près de Saint-Pol-de-Léon, sans douleur aucune pour le malade.

SUR L'ANESTHÉSIE PAR CONGÉLATION.

La congélation par la méthode de M. Arnost est un excellent moyen pour obtenir directement une anesthésie locale complète. Il est vrai que l'action de ce moyen ne se fait pas sentir à une assez grande profondeur pour qu'il puisse être utile dans les opérations graves et intéressant une grande épaisseur de tissu; mais la congélation rend des services incontestables, éclatants, dans une série d'opérations très-douloureuses, pour lesquelles on n'est pas généralement disposé à courir les risques de l'anesthésie chloroformique ainsi dans les cas d'onyxis, de hernie crurale. étranglée, de paraphimosis, d'abcès superficiels, d'anthrax, de furoncles, et de même quand il s'agit de l'ablation de petites tumeurs superficielles. M. Duckworth donne l'observation trèscurieuse d'une opération de ce genre à laquelle il s'est soumis lui-même (extirpation d'un lipôme de la face interne de la cuisse), et pendant laquelle il n'a pas éprouvé la moindre sensation désagréable.

OBJETS DIVERS.

SUR L'ACCLIMATATION DES ARBRES QUI FOURNISSENT

LES ÉCORCES DE QUINQUINA.

Une expérience d'un intérêt pratique a été tentée sur l'acclimatation dans l'Inde des arbres à quinquina. M. Decaisne, au nom de M. Hooker, directeur des jardins royaux de Kew, s'est

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