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BIBLIOGRAPHIE ÉTRANGÈRE

ANGLETERRE.

BENNET (George). Gatherings of a Naturalist in Australasia: being Observations principally on the Animal and Vegetable Productions of New South Wales, New Zealand, and some of the Austral Islands. By George Bennet. 8vo. pp. 460, cloth, 21s. (Van Voorst.)

BERKELEY (Rev. M. J.).- Outlines of British Fungology; containing Characters of above a Thousand Species of Fungi, and a complete List of all that have been described as Natives of the British Isles. By Rev. M. J. Berkeley. 8vo. pp. 470, cloth, 30s. (Reeve).

Bond and Free. By the Author of "Caste." 3 vols. post 8vo. cloth, 31s. 6d. (Hurst and B.). BOSANQUET (W. H.).

Fall of Man or Paradise Lost of Caedmon. Translated in Verse from the AngloSaxon, by W. H. Bosanquet. Post 8vo. cloth, 5s. (Longman.)

BUTT (Isaac). The History of Italy from the Abdication of Napoleon I., with Introductory References to that of Earlier Times. By Isaac Butt. 2 vols. 8vo. pp. 1040, cloth, 36s. (Chapman and II.)

CARLETON (William). The Evil Eye; or, the Black Spectre. By William Carleton. Post 8vo. (Dublin) pp. 638. cloth, 10s 6d. (Duffy.)

DOUGLAS (General sir Howard). -n O the Defence of England, Naval, Littoral, and Internal. By General Sir Howard Douglas. 8vo. pp. 90, sewed, 2s. 6d. (Murray.)

ETHERIDGE (J. W.).

Life of Rev. Thomas Coke. By J. W. Etheridge. With a Portrait. Post 8vo. pp. 440, cloth, 6s. (Masson.) GRAHAM (George). Carstone Rectory

a Story. By George Graham. 3 vols. post 8vo. pp. 950. cloth, 31s, 6d.

History of the British Settlements in India, to the Close of the Sepoy Rebellion. 12mo. pp. 530, cloth, 4s. (S. P. C. K.). HOWARD (John H.). Athletic and Gymnastic Exercises. Illustrated with upwards of 70 Engravings. By John H. Howard. 12mo. pp. 100, cloth, 7s. 6d. (Longman.)

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JOHN HORSLEYDOWN; or the Confessions of a Thief: written by Himself, and revised by Thomas Littleton Holt. 12mo. pp. 330, boards, 2s. (Ward and L.) LANGLEY (Edward Archer). - Narrative of a Residence at the Court of Meer Ali Moorad: with Wild Sports in the Valley of the Indus. By Edward Archer Langley. 2 vols. 8vo. pp. 606, cloth, 30s. (Hurst and B.)

MARCY (Captain R. B.) The Prairie and Overland Traveller a Companion for Emigrants, Traders, Travellers. Hunters, and Soldiers, traversing Great Plains and Prairies. By Capt. R. B. Marcy. 12mo. pp. 230, cloth, 3s. 6d. (Low.)

MURRAY'S Handbook for Travellers in Berks, Bucks, and Oxfordshire; including a particular description of the University and City of Oxford, and the descent of the Thames to Maidenhead and Windsor. With map and plans. 12mo pp. 250, cloth, 7s. 6d. (Murray.) MUSPRATT (Dr Sheridan). Chemistry, Theoretical and Analytical, as applied and relating to the Arts and Manufactures. By Dr Sheridan Muspratt. 2 vols imp. 8vo. pp. 2100, cloth, 67s. (Mackenzie.)

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NELSON (M. E. E.). The Emigrant's Daughter: a Novel, Historic and Moral, from an Episode of the Reign of Catherine II. By M. E. E. Nelson. 12mo. pp. 180, cl. 5s. (Saunders and 0.)

NELSON (M. E. E.). The Wife's Pin Money; or, The Marriage in Extremes. By M. E. E. Nelson. 12mo. pp. 204, cloth, 5s. (Saunders and 0.)

PUSEY (Rev. E. R.). The Minor Prophets; with a Commentary, Explanatory and Practical, and Introductions to the several Books. By Rev. E. R. Pusey. 4to. sewed, 5s. (Parker.)

RAVERTY (H. G.). -A Dictionary of the Pukhto Pushto; or, Language of the Afghans. By H. G. Raverty. 4to. cloth, 84s. (Longman.)

RAVERTY (H. G.). A Grammar of the Pukhto; or, Language of the Afghans: with Examples from the best Writers. By H. G. Raverty. 4to. cloth, 21s. (Longman.)

RAVERTY (H. G.). The Gulshan I Roh: being Selections Prose and Poetical in the Pushto or Afghan Language. By H. G. Raverty. 4to. cloth, 42s. (Longman.)

REID (Capt. Mayne). - Odd People: being a Popular
Description of Singular Races of Men. By Capt.
Mayne-Reid. 12mo. pp. 470, cloth, 5s. (Routledge.)
Sketches of the African Kingdoms and Peoples. 12mo.
pp. 378, cloth, 4s. (S. P. C. K.)
STAINTON (H. T.). The Natural History of the Tineina.
Vol. 5, containing Coleophora, Part. 2. By H. T.
Stainton, assisted by Professor Zeller, J. W. Dou-
glas, and Professor Frey. 8vo. pp. 240, cloth, 12s.
Gd. (Van Voorst.)

The Book of Vagabonds and Beggars: with a Vocabu lary of their Language. Edited by Martin Luther in the Year 1528, now first translated into English, with Introduction and Notes, by John Camden Hotten. Square 16mo. pp. 104, boards, 5s. (Hotten.) The Englishman in China. Crown 8vo. pp. 272, cloth, 10s. 6d. (Saunders and 0.)

The Newspaper Press of the Present Day: its Birth and Growth throughout the United Kingdom and British Islands, from 1665; including the Young Cheap Press. 8vo. 1s. 5d. (Saunders and 0.)

The Pope, the Prince, and the People. 8vo. 1s. (Burns and L.)

The Semi-Attached Couple. By the Author of "The Semi-Detached House." 2 vols. Post 8vo. pp. 520, cloth, 21s. (Bentley.)

TYNDALL (John). The Glaciers of the Alps; being a Narrative of Excursions and Ascents, an Account of the Origin and Phenomena of Glaciers, and an Exposition of the Physical Principles to which they are related. By John Tyndall. Post 8vo. pp. 460, cloth, 14s. (Murray.)

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VENABLES (Rev. Edmund). A Guide to the Isle of Wight, its Approaches and Places of Resort; with numerous Walks, Drives, and Excursions, and a General Synopsis of its Geography, Agriculture, Products, and Manufactures, Local Affairs (Civil and Religious), Antiquities, History, etc. By Rev. Edmund Venables. 12mo. pp. 550. cloth, 7s. 6d. (Stanford.)

Le Secrétaire gérant, DUCHASTAING.

Paris, Imp. de PILLET fils ainé, 5, r. des Grands-Augustins.

CHRONIQUE

DU JOURNAL GÉNÉRAL

DE L'IMPRIMERIE ET DE LA LIBRAIRIE.

Paris, au Cercle de la Librairie, de l'Imprimerie et de la Papeterie, rue Bonaparte, 1.

Nécrologie.

1

SOMMAIRE: Jurisprudence étrangère. — Paris. Faits divers.
Bulletin technologique.
Brevets d'invention. - Documents relatifs à la propriété littéraire. — Ventes de livres.
Bibliographie étrangère.

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Est encore en vigueur, en Toscane, la convention littéraire conclue, en 1840, entre l'Autriche, la Sardaigne et autres puissances, par cela même qu'aucune des parties contractantes ́n'a usé de la faculté d'en faire cesser les effets dans les termes de l'article 28. La disposition de cette convention, portant que les puissances contractantes se communiqueront leurs lois et règlements respectifs sur la propriété littéraire, n'a pas eu pour but d'en suspendre, mais bien d'en assurer l'exécution; en conséquence, elle doit être exécutée et appliquée, même en l'absence de loi spéciale, en vertu tant de son article 15 que du principe général, qui oblige celui qui a causé un préjudice à le réparer.

Cette convention s'applique aussi bien aux ouvrages publiés avant sa promulgation qu'à ceux publiés depuis. Ce n'est pas là lui donner un effet rétroactif, puisqu'on ne fait qu'interdire pour l'avenir les nouvelles reproductions, et étendre à toutes les œuvres un privilége qui existait antérieurement pour quelques-unes.

Les auteurs ne sout astreints, pour exercer leurs droits en Toscane, à aucun dépôt d'exemplaires, et, en admettant que ce dépôt fût exigé par la loi du pays où l'ouvrage a été originairement publié, le dépôt fait au lieu de première publication serait suffisant. Aucun terme n'ayant été fixé pour l'exercice de l'action en indemnité, ce droit ne se trouve soumis, en Toscane, à aucune prescription spéciale.

Le 22 mai 1840, l'Autriche et la Sardaigne ont conclu une convention pour la garantie réciproque de la propriété littéraire et artistique. Il était dit, dans l'art. 17, que les autres puissances de l'Italie seraient invitées à y adChronique, 1860.

hérer, et que, par le seul fait de cette adhésion, elles seraient considérées comme parties contractantes. Le gouverment toscan, qui a été l'un des premiers à y adhérer, en a ordonné la promulgation en Toscane par une loi du 17 décembre 1840, et a reconnu par cela même le droit de propriété des auteurs. Néanmoins, M. Lemonnier, imprimeur-éditeur à Florence, a cru pouvoir publier, en 1845, une nouvelle édition du roman historique I Promessi sposi, du comte Alexandre Manzoni. Ce dernier protesta contre cette atteinte portée à ses droits, et, à la date du 24 juillet 1845, introduisit une instance en dommages-intérêts. M. Lemonnier opposa qu'il n'avait fait que reproduire un ouvrage publié et réimprimé antérieurement à la convention et à la loi de promulgation, et qu'elles ne pouvaient pas avoir d'effet rétroactif; mais, par jugement du 3 août 1846, le tribunal de première instance de Florence repoussa ce système de défense, en se fondant sur ce que ce n'était pas donner un effet rétroactif à la loi que d'interdire de nouvelles publications, et que le défendeur n'avait ni ne pouvait avoir un droit acquis à faire une nouvelle édition, en 1843, à l'encontre du texte de la loi et du droit de l'auteur.

M. Lemonnier a interjeté appel, et, après divers délais et incidents de procédure qu'il est inutile de relater, l'affaire a été plaidée au fond devant la cour de Florence. M. Lemonnier a reproduit le moyen de défense qui avait été repoussé par les premiers juges, et soutenu, en outre 1° que la convention de 1840 ne pouvait recevoir d'application en Toscane, parce qu'il n'était intervenu aucun règlement pour son exécution, et que celui publié dans le royaume lombard-vénitien n'avait pas été publié en Toscane; 2° que d'ailleurs elle n'était plus en vigueur; 3° enfin, que l'action était prescrite.

La cour, sous la présidence de M. L. Giachi, vice-président, après avoir entendu, en son

42.

rapport, M. G. Nomis, et, en leurs plaidoiries, Mes Corsi et G. Panatoni, avocats des parties, a rendu, à l'audience du 25 avril 1860, l'arrêt confirmatif suivant:

« LA COUR:

« Vu, etc.;

«Attendu que la convention sur la propriété littéraire promulguée par ordonnance de la royale consulte du 17 décembre 1840, est encore en vigueur, comme loi, chez nous;

«Attendu en effet que l'art. 28 de cette convention dispose qu'elle sera obligatoire entre les hautes parties contractantes pour quatre années fixes, et après ces quatre années, pour tout le temps où l'une d'elles n'aura pas déclaré la volonté de se délier, et pendant six mois après cette déclaration; d'où il suit qu'en l'absence d'une pareille déclaration, la convention doit être respectée en Toscane et appliquée par les tribunaux;

« Attendu que cette convention ne contient aucune disposition qui suspende son exécution et son application jusqu'à ce qu'il ait été fait un règlement commun aux États des souverains contractants; que si l'art. 25 porte que les gouvernements respectifs devront se communiquer les règlements spéciaux de chaque État sur la propriété des œuvres littéraires et scientifiques ou œuvres d'art, cette disposition n'a pas eu pour but de suspendre, mais bien d'assurer l'exécution et l'application de la convention, ainsi que cela résulte des termes mêmes de cet article, où il est dit : « Les gouver«nements contractants se communiqueront « les lois et règlements spéciaux que chacun « adoptera relativement à la propriété des œu» vres littéraires et scientifiques ou œuvres « d'art, afin d'assurer l'exécution de la pré« sente convention dans les États respectifs ; » d'où il suit que s'il n'a pas été fait de lois ou de règlements spéciaux, ou que si ceux qui ont pu être faits n'ont pas été communiqués, la convention n'en doit pas moins, sans eux, être respectée et appliquée ainsi qu'il y a lieu;

« Attendu que la sentence dont est appel a démontré jusqu'à l'évidence, dans ses motifs adoptés par la cour, que la convention garantit et protége aussi bien les auteurs d'œuvres publiées antérieurement que les auteurs d'œuvres nouvelles publiées depuis sa promulgation;

« Attendu qu'en interprétant ainsi cette convention, on ne ui donne pas un effet rétroactif, puisqu'on ne fait pas autre chose qu'interdire, après sa promulgation, la reproduction des œuvres d'autrui, dans le but de favoriser les auteurs, qui peuvent trouver une plus large rémunération de leurs travaux lors

que la reproduction de leurs œuvres ne peut avoir lieu qu'avec leur consentement;

« Qu'en réalité on ne fait par là qu'étendre à toutes les œuvres, bonnes ou mauvaises, publiées ou à publier, le privilége qui antérieurement n'était accordé qu'à quelques-unes d'entre elles, et que cela est fondé sur ce qu'il y a avantage à encourager tous les écrivains, sans grande perte pour le public, auquel on retire la liberté de reproduction, tandis qu'auparavant on pensait qu'il n'y avait lieu à porter atteinte à cette liberté qu'autant que l'œuvre était jugée avoir un mérite particulier;

« Attendu que la loi n'impose pas à l'auteur l'obligation de déposer un exemplaire de son œuvre dans une bibliothèque publique, comme condition essentielle à l'exercice de ses droits; que d'ailleurs, en admettant que cette obligation fût imposée par le règlement spécial de l'ex-gouvernement lombard-vénitien, le comte Manzoni y aurait satisfait par le dépôt d'un exemplaire qu'il a fait de son célèbre roman, I Promessi sposi, à la bibliothèque publique de Brescia, dès l'année 1817, époque où fut publiée la première édition, ainsi que cela résulte du certificat produit;

« Attendu que l'exception de prescription vaguement indiquée par M. Lemonnier n'a pas de fondement légal, puisque la loi ne fixe aucun terme à l'exercice du droit à l'indemnité, et qu'en outre il ne s'était pas écoulé trois mois depuis la réimpression des Promessi sposi que M. Lemonnier s'est permis de faire, lorsque le comte Manzoni a introduit l'instance actuelle par son assignation du 24 juillet 1845;

«< Attendu que la demande en dommagesintérêts dirigée par le comte Manzoni contre l'imprimeur Lemonnier, à raison de la reproduction de l'œuvre I Promessi sposi, faite en 1845 sans le consentement de l'auteur, a son fondement légal dans la disposition expresse de l'art. 15 de la convention précitée et dans les règles communes du droit naturel et civil, d'après lesquelles quiconque lèse les droits. d'autrui doit être condamné à réparer le dommage qu'il peut avoir causé;

Attendu que l'appel interjeté par M. Lemonnier, le 3 septembre 1846, est sans effet, comme ayant été poursuivi tardivement;

«Par ces motifs, déclare non recevable l'appel du 3 septembre 1846, et statuant sur celui du 19 du même mois, dit qu'il a été mal appelé et bien jugé par la sentence du tribunal de première instance de Florence du 3 août 1846;

« Confirme, etc. 1. >>

1. Extrait des Annales de la propriété industrielle, artistique et littéraire, par M. J. Pataille.

PARIS.

Des Traductions étrangères d'ouvrages

français.

MM. les éditeurs ne doivent pas perdre de vue que si la loi se tait en ce qui concerne le droit de traduction, une jurisprudence déjà ancienne assimile à la contrefaçon la version en langue étrangère des ouvrages originaux dont la propriété est régulièrement établie en France, toutes les fois que cette version est faite sans le consentement formel, soit de l'auteur, soit de son représentant. Un arrêt de la cour suprême, en date du 27 mai 1842, avait décidé qu'à la propriété d'un tableau est attaché le droit de copie soit par la gravure, soit par la lithographie, soit par tout autre moyen de reproduction. Les tribunaux, appliquant ce principe aux produits de l'intelligence, ont reconnu que le droit de propriété littéraire comprenait, par une conséquence nécessaire, le droit de traduction dans une langue quelconque.

Or, dans la plupart de nos conventions littéraires avec les puissances étrangères, ce droit de traduction fait l'objet de stipulations trèsprécises qui, suppléant au silence de la loi et prévenant toutes les variations de la jurisprudence, accordent aux auteurs des garanties que ceux-ci sont intéressés à ne pas laisser échapper. Mais ces stipulations sont-elles assez larges? Les formalités auxquelles est soumise la jouissance du droit de traduction sont elles assez faciles à remplir? La durée du droit luimême est-elle suffisamment étendue? Ce sont là des questions fort débattues, il faut le reconnaître, et qui ne sauraient manquer d'être examinées avec soin lors de la révision de nos traités internationaux.

Quoi qu'il en soit, il est certain que toutes les grandes publications françaises n'ont pas cessé d'être traduites à l'étranger. Historiens et savants, écrivains politiques ou sacrés, auteurs dramatiques et romanciers, tous ont subi les honneurs de la traduction, et surtout de la traduction allemande ou espagnole. Thiers, Orfila, Lamennais, Lacordaire, Alex. Dumas, George Sand et même Paul de Kock n'ont pas été édités plus souvent en France, dans leur langue originale, qu'à Madrid ou en Allemagne, dans la langue de Goethe ou de Lope de Vega. Ces traductions sont-elles le résultat d'arrangements particuliers entre les auteurs. ou leurs représentants d'une part, et les éditeurs étrangers de l'autre ? Il est permis d'en douter. Les conventions internationales ont consacré à notre profit des droits réclamés de

puis longtemps et dont l'importance ne peut être contestée. Mais il y a des formalités à remplir, des dépôts à effectuer, des délais à observer, et, soit oubli, soit négligence, nous nous laissons trop souvent dépouiller des avantages qui nous sont offerts.

Dans tous les cas, tant que ces traductions ne circulent qu'à l'étranger, il appartient exclusivement aux auteurs ou éditeurs de veiller sur leurs intérêts. Les formalités conventionnelles ont-elles été régulièrement accomplies? Ils peuvent demander aux tribunaux le respect des droits qui leur sont garantis. Les formalités ont-elles été omises? Ils doivent se résoudre à subir les conséquences d'une faute qu'ils n'ont à imputer qu'à eux-mêmes.

Mais ils n'en est pas ainsi lorsque ces traductions franchissent la frontière, soit pour être importées en France, soit pour transiter à destination de l'étranger. Ici, c'est l'administration qui intervient pour les auteurs ou leurs représentants. Une jurisprudence conforme, sinon à la lettre, du moins à l'esprit de la loi, assimile aux contrefaçons, ainsi que nous l'avons dit, les traductions faites sans le consentement de l'auteur. La règle que doit suivre l'administration est dès lors toute tracée. Les traductions sont-elles destinées à l'importation? Elles sont saisies comme objets prohibés. Sontelles destinées au transit? Par application du §1er de l'art. 8 de la loi du 6 mai 1842, qui exclut du transit les contrefaçons en librairie, elles sont simplement repoussées, s'il y a bonne foi, et saisies dans le cas contraire.

Il importe donc que les libraires étrangers connaissent bien à quels dangers ils s'exposent lorsqu'ils essayent de jeter des traductions illicites sur le marché français, ou qu'ils empruntent le passage de notre territoire pour les faire pénétrer dans d'autres pays. Une surveillance aussi attentive qu'éclairée est constamment en mesure de déjouer toutes ces tentatives.

D'un autre côté, nous croyons que les renseignements qui précèdent ne seront pas sans quelque utilité pour nos libraires eux-mêmes. Nous savons que la question est douteuse pour un grand nombre, et nous avons voulu, en l'éclairant, leur éviter des pertes réelles, des procès peut-être, et des condamnations certaines. Dans les circonstances dont nous parJons, il n'y a qu'un moyen de prévenir toute espèce d'embarras, c'est de justifier à l'administration du consentement des auteurs ou des éditeurs de l'œuvre originale.

FERD. GRIMONT.

FAITS DIVERS.

La direction générale des douanes et des contributions indirectes vient de publier le tableau général du commerce de la France avec ses colonies et avec les puissances étrangères pendant l'année 1859. Nous en rendrons compte prochainement.

-On écrit de Sousse (Tunisie), le 9 septembre« Le public qui s'occupe d'archéologie apprendra sans doute avec plaisir que le général Si-Réchid vient d'exécuter des fouilles qui ont eu pour résultat la découverte d'un hypogée romain ayant renfermé un sarcophage en marbre sculpté et offrant un labyrinthe en pavé mosaïcal, avec cette inscription terrifiante à l'entrée du dédale : Hic inclusus vitam perdidit. Un vaisseau antique à la voile noire, renfermant quatre marins et trois personnages mythologiques, qui sont Thésée, Ariane et Phèdre, ainsi que la figure du minotaure, dans la chambre centrale, où mènent fatalement les compartiments dudit labyrinthe, donnent à cette fouille un intérêt peu commun. Dès que M. Amédée Gandolphe aura relevé le plan de cet hypogée, le général Si-Réchid se propose d'adresser à l'Institut de France un rapport à ce sujet. »

-Le Cercle de la Librairie, de l'Imprimerie et de la Papeterie a reçu pour sa bibliothèque: 1° De M. Dutertre, libraire-éditeur:

La France maritime, par les auteurs les plus éminents de la littérature et des arts. 4 vol. in-40, avec gravures. Paris, 1858, Dutertre, libraire-éditeur.

2o De M. Ed. Renaudin :

Les Cent et une, par Ed. Renaudin. 1 vol. in-18. Paris, 1860, Garnier frères, libraireséditeurs.

3o De M. Heussner, libraire à Bruxelles:

Le tome ler du Catalogue des livres et manuscrits formant la bibliothèque de M. J. B. Th. de Jonghe, officier de l'ordre de Léopold. 1 v. in-8°, Bruxelles, 1860.

DUCHASTAING.

MM. les membres du Cercle recevront aujourd'hui la Première Partie de l'Annuaire de la Librairie, de l'Imprimerie et de la Papeterie. Il n'a pas dépendu de M. le Président du Cercle que cette publication ne parût plus promptement. La Deuxième Partie sera terminée pour la fin de l'année.

M. le Président du Cercle vient de faire distribuer à MM. les sociétaires les numéros 2 à 5 du Bulletin spécial du Cercle. Ces numéros contiennent le compte rendu de M. le Président pour l'année 1859, le recueil des dispositions législatives de l'année 1859 relatives à

nos industries, la liste des journaux politiques et littéraires reçus au salon de lecture et conservés dans la Bibliothèque, enfin le tableau du droit international de la propriété littéraire et artistique au mois de juillet 1860. Les occupations de M. le Président et les soins donnés à la publication de l'Annuaire ne lui ont pas permis, à regret, de publier plus tôt ces numéros. Il adressera avant la fin de l'année à MM. les sociétaires deux autres numéros: le premier présentera un tableau résumé de la législation de la propriété littéraire et artistique dans les divers États des deux mondes; le second donnera le catalogue complet de la Bibliothèque, qui prend chaque jour plus d'importance, grâces aux libéralités de MM. les membres du Cercle et de MM. les éditeurs de Paris et des départements. Ce catalogue devant être prochainement publié, M. le Président recommande de nouveau la Bibliothèque à la libéralité de MM. les éditeurs, afin que leurs dons puissent être tous inscrits sur ce catalogue.

NÉCROLOGIE.

Une perte à jamais regrettable vient de frapper le diocèse de Troyes et les nombreux amis d'un de nos plus illustres évêques. Mgr Cœur a succombé à une attaque d'apoplexie, encore dans la force de l'âge, au moment où rien ne faisait pressentir une fin si prochaine et où tout donnait, au contraire, espoir qu'il pourrait continuer à servir la cause de l'Église, dont il était un des plus éminents prélats. Peu de vies ont été mieux remplies que la sienne. Ses fortes études le destinaient à la prédication; il s'y livra avec un zèle apostolique, et bientôt il se vit demandé successivement dans toutes les grandes villes de France et dans les chaires de la capitale. Appelé à la Faculté de théologie de Paris, il y fut désigné pour professer le cours d'éloquence sacrée. Personne n'ignore le succès éclatant qu'il obtint dans cette mission difficile, où de nombreux auditeurs se pressaient pour écouter avidemment sa parole si éloquente et si persuasive. Nommé à l'évêché de Troyes, le nouvel évêque y soutint sa réputation d'orateur et d'écrivain. Ses discours et ses mandements ont souvent rappelé les plus beaux modèles de notre éloquence sacrée. Il suffira de citer ses deux derniers écrits: l'Oraison funèbre de S. A. I. Mgr le prince Jérôme et sa lettre pastorale sur le respect de l'autorité, non moins remarquable par l'élévation des pensées que par la fermeté et l'éclat du style. Sa mor! a jeté le deuil dans sa famille et parmi ceux qui avaient su apprécier son mérite et ses éminentes vertus.

DUCHASTAING.

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