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tion étant tombée, la suppuration s'écoulait librement, seulement le pus devenu séreux était toujours fourni en égale quantité. On tenta alors inutilement des injections avec une solution de nitrate d'argent, l'introduction d'un stylet avait fait découvrir un décollement de 3 à 4 centimètres en haut du côté de la poitrine; il fallut inciser la peau malade. Tout semblait dès lors devoir marcher régulièrement; mais le lendemain, après une nuit agitée, des douleurs ressenties à l'épaule, on trouva cette partie envahie par un érysipèle. Cet exanthème, accompagné de fièvre assez intense, envahit successivement l'épaule, le cou, la poitrine, le dos, la région lombaire, puis la fesse droite, la région sacrée, les deux cuisses, enfin les bras et les avantbras.

Pendant ce temps, que devenait l'abcès de l'aisselle? Le 14 mars, la persistance du décollement et son étendue firent recourir à une incision nouvelle pratiquée de bas en haut et de dehors en dedans dans la direction des nerfs et des vaisseaux axillaires. Le doigt introduit dans la plaie fit reconnaître que l'altération des tissus s'étendait profondément, et lå prudence ne permit pas d'engager l'instrument plus avant. (Pansement avec une mèche de charpie, cataplasmes émollients.)

Les jours suivants, diminution de la suppuration et réduction de l'étendue de la plaie. Le 7 avril, douleurs vagues dans l'aisselle s'étendant au côté droit de la poitrine et se localisant au-dessous de la clavicule; fièvre, sécheresse de la peau, soif, fréquence du pouls. Le 13, sentiment de plénitude dans la poitrine, et dans un violent effort d'expiration le malade rend par la bouche une grande quantité de pus verdâtre mèle à des bulles d'air et teint de stries sanguines. Aussitôt après, oppression, toux, suffocation.

Dès ce moment, après un nouvel examen du malade, M. Sedillot ne garde plus aucun doute sur le siége précis du mal; il reconnaît un abcès développé sous les pectoraux et communiquant, par l'intermédiaire du poumon, avec les bronches. Alors, sans plus de relard, s'armant d'un bistouri droit, il plonge profondément presque toute la hauteur de la lame de l'instrument au-dessous de la clavicule, à l'union de son tiers externe avec le moyen, et un flot de

pus vient aussitôt confirmer la justesse du diagnostic. A l'instant même, soulagement bien prononcé, diminution de l'oppression, et le malade qui suffoquait sentit sa poitrine dégagée.

L'imminence de la pneumonie fut combattue par des soins convenables, et après quelques accidents déterminés par l'oblitération de la plaie à laquelle on remédia bien vite, le malade éprouva une amelioration progressive. Le 27 avril, la plaie de la poitrine, après avoir donné lieu à un écoulement de pus de mofus en moins abondant, était presque fermée. Ce malade quitta l'hôpital le 9 mai dans un état très-satisfaisant. (Ann. de la chirurg., juillet 1845.)

ABSENCE DU VAGIN (Nouveau cas d'). Il s'agit dans ce cas, rapporté par M. le docteur de Bal, d'une fille de dix-huit ans, d'un dévelop pement normal pour son age, sauf toutefois les seins; fait intéressant à noter, puisque les auteurs regardent le développement, la tension et la douleur des seins comme accompagnant le plus ordinairement la non-apparition du flux menstruel déterminée par un obstacle naturel existan, au vagin ou à la vulve. Les prescriptions de M. de Bal contre l'aménorrhée n'ayant pas en de succès, on consulta un empirique, et il ne revit la malade que trois mois après. Alors son état était empiré; il existait un développement considé rable du ventre, avec douleur à l'hypogastre: la matrice avait le volume et la consistance que présente cet organe à six mois de grossesse. Ce fut a ce moment que M. de Bal, portant ses investigations sur les parties génitales externes, les trouva bien conformées, mais s'aperçut de l'absence complète du vagin. Une sonde ayant été introduite dans le canal de l'urètre et un doigt dans le rectum, le toucher fit sentir une cloison d'environ trois lignes d'épaisseur. Cette cloison, de matière fibreuse, fut détruite à l'aide du bistouri, et cette opération rétablit une voie naturelle pour l'écoulement menstruel, qui s'effectua depuis parfaitement. (Ann. et Bulletin de la Soc. de méd. de Gand, août 1845)

ANASARQUE (Observation de neuf cas d') rapproché des phénamènes du scorbut. Le 6 août, entrèrent dans les salles de l'Hôtel

Dieu de Marseille neuf matelots de l'equipage portugais du navire General Sardaigne, parti de Montevideo depuis environ trois mois. Ils naviguaient depuis un an au moins, et pas un d'eux n'avait eprouvé la moindre affection dans ses autres Voyages aux regions tropicales. Les salaisons formaient la principale nourriture, l'eau la seule boisson, et encore était-elle corrompue; le navire etait charge de cuirs humides, qui repandaient une odeur malsaine autour de l'endroit où ces hommes prenaient leur sommeil.

La traversee fut très-pénible; assailli par des tempêtes, le navire fit une voie d'eau qui necessita une manœuvre prolongee des pompes. La santé de l'equipage s'altera, et, en entrant au port de Marseille, neuf matelots furent dirigés vers l'hôpital.

La maladie a debuté par une faiblesse generale, la perte d'appetit, l'oppression, puis l'œdème des membres inferieurs, enfin l'infiltration des parois abdominales. Voici leur état a leur entree à l'hôpital. Habitude exterieure souffrante, triste et melancolique; peau blanchâtre, rude au toucher; jambes, cuisses, parois abdominales et pectorales infiltrees et gardant l'empreinte du doigt qu'on y appuie; pas de taches sur le corps; battements du cœur sourds et profonds, comme dans le cas d'epanchement pericardique; pouls petit et frequent; peu de cephalalgie, tournoiements de tète et insomnie ; langue pâle, large, couverte d'un enduit blanchâtre; muqueuse buccale pale aussi, mais sans alteration aux gencives ni au pharynx; pas d'appétit; douleur très-forte a l'epigastre, constipation habituelle; foie et rate augmentes de volunie; pas de fluctuation dans la cavité abdominale; urine normale dans sa quantite et dans sa qualite; matite, rale sibilant et même sous-crepitant dans la poitrine; affaissement.

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Cet appareil de symptômes est traite d'abord par une application de sangsues, la diete et des boissons temperantes. Le repos amène beaucoup de soulagement, le pouls se developpe et offre moins de frequence. Eau de Sedlitz. Pour combattre les symptômes pulmonaires qui persistent, on donne un looch avec un gramme d'oxyde blanc d'antimoine et 30 grammes de sirop de Tolu. Bains de vapeur contre l'oedème des membres, qui diminue rapidement.

Traitement général tonique et corroborant, et, après quelques alternatives de bien et de inal, les malades entrent franchement en convalescence.

M. le professeur Ducros a pris ces malades pour texte d'une leçon clinique. Pour lui, cette maladie n'est autre qu'une des formes du scorbut. Il a fait remarquer que l'alteration du sang dans le scorbut est primitive et qu'elle se manifeste avant qu'il survienne des lesions organiques appreciables; que cette alleration consiste surtout en une dininution notable de la fibrine dans tous les ordres de vaisseaux, et que sous ce dernier rapport, le scorbut diffère essentiellement des autres maladies avec lesquelles on pourrait d'abord le confondre.

M. Ducros fait aussi ressortir que le scorbut presente une marche différente, non-seulement d'après l'influence que peuvent exercer l'âge et la nature des aliments, mais encore selon la constitution des malades et les latitudes sous lesquelles ils ont contracte cette affection; ainsi la maladie est plus rare et moins grave chez les hommes du Midi que chez ceux du Nord; elle sevit avec plus d'intensité chez les marins des ports de l'Océan et de la mer Baltique, que chez les hommes de la Provence, de l'Italie, de l'Espagne et du Portugal. (Archiv. du Mii, septemb. 1845.)

BUBON chez les femmes (Du) et de son traitement. Nous extrairons d'un travail remarquable publie par MM. Boys de Loury et Costilbes quel ques remarques pratiques sur ce sujet. Placés dans des circonstances favorables (la prison Saint-Lazare) pour observer sous toutes ses formes la maladie syphilitique, les auteurs ont fructueusement profité de leur position, et leurs remarques présentent un haut degré d'impor

tance.

Un premier point rappelé par les auteurs, c'est que les bubons se rencontrent beaucoup moins frequemment chez les femmes que chez les hommes. Ce fait est curieux en ce sens qu'il est fort difficile de l'expliquer par les idees d'un celèbre syphilographe moderne qui rattache Texistence de tout bubou à la preexistence d'un chancre. Or, chez les femmes, le chancre est intiuiment plus frequent, plus multiple que chez l'homnie. D'un autre côté, le

système lymphatique est beaucoup plus développé chez elles que chez Î'homme. D'où vient donc qu'elles sont moins exposées que lui aux bubons? Les auteurs sont portés à penser que les travaux des hommes, bien plus fatigants que ceux des femmes, pourraient rendre raison, jusqu'à un certain point, de cette difference.

Les auteurs n'éclaircissent pas par des faits la question si vivement controversée, dans ces derniers temps, des bubons d'emblée. Ils croient à leur possibilité, mais plutôt par des inductions anatomiques et physiologiques que par des observations rigoureuses. Ils croient, du reste, qu'ils sont moins fréquents que quelques médecins l'ont avancé. A la suite des règles, ou après leur suppression, quelle qu'en soit la cause, ils ont observé souvent des engorgements de l'aine, sans qu'il y ait dans les organes génitaux des symptômes syphilitiques ou inflammatoires qui puissent expliquer cet accident.

Ils admettent, pour les bubons, deux divisions: les uns sont lymphatiques ou inflammatoires, c'est-àdire le résultat d'une irritation qui se propage des organes génitaux aux ganglions de l'aine; les autres syphilitiques ou symptomatiques d'une maladie vénérienne et résultant du virus déposé sur une muqueuse ou à la surface d'un ulcère, quel que soit son siége.

D'après le siége anatomique des bubons, les auteurs les divisent en inguinaux et sous-inguinaux. Cette division leur paraît importante, en ce que les ganglions qui ont leur siége dans le pli de l'aine, près du pubis, sont ceux qui sont atteints par les maladies des organes génitaux, et que les ganglions qui sont placés au-dessous de l'aine, près de la crête des os des iles, ne se gonflent que sous l'influence d'une maladie quelconque du membre abdominal du même côté. Du reste, l'engorgement d'un ganglion peut se montrer soit à droite, soit à gauche, sans que pour cela un chancre soit placé du même côté ; cependant, en général, le bubon existe du côté où siège le chancre.

Ces auteurs ne pensent pas qu'il existe une méthode de traitement applicable à tous les cas de bubon. Dans le cas le plus simple (bubon inflammatoire), dès l'époque la plus rapprochée du début, une application de 15 à 20 sangsues peut arrêter en quel

TOME XXIX. 6e LIV.

ques jours la marche de cet engorgement qui n'aurait pas tardé à arriver à la suppuration. Si le bubon cause un état febrile, ils se trouvent bien de faire précéder l'application des sangsues par une saignée du bras, ils donnent des boissons laxatives et délayantes, des bains entiers; ils ordonuent le repos le plus absolu, et, sous l'influence de ces moyens, ils voient souvent s'opérer la résolution. Dans d'autres cas, au contraire, la tumeur est peu volumineuse; elle semble peu inflammatoire, la douleur est très-tolérable; on applique des sangsues, et au lieu de calmer l'inflammation, on ne fait que l'augmenter, et la suppuration qu'on voulait éviter arrive beaucoup plus rapidement.

Que le bubon ait été franchement inflammatoire, ou qu'ayant présenté une inflammation médiocre, on ait obtenu la résolution de la tumeur, ainsi qu'une grande diminution dans la douleur; que la peau n'offre point. ou presque plus de rougeur, mais qu'il reste encore une fluctuation peu sensible, les auteurs ont employé presque constamment avec succès la compression faite pendant plusieurs jours au moyen d'une pelote de linge de forme ovoïde, soutenue par un spica dont la bande a 3 mètres au moins de longueur. A la suite de cette compression, ils ont vu le bubon se résoudre complétement, ou, au moins, dans la plupart des cas, la fluctuation disparaître, et il ne restait qu'une portion de la glande beaucoup plus petite qu'avant l'emploi de ce moyen.

Lorsque, malgré l'emploi méthodique de tous les moyens, compression, applications de fondants, etc., les auteurs n'ont pu parvenir à prévenir la suppuration, et qu'ils ont été obligés de donner issue au pus, ils ont en presque toujours recours à la ponction sous-cutanée. Pour pratiquer cette opération, ils se servent d'un bistouri à lame mince et étroite, semblable à celle dont on fait usage pour faire les ponctions exploratrices et la ténotomie. C'est à la partie la plus déclive de la tumeur et en dedans, pourvu que la fluctuation soit manifeste, qu'ils font péné trer l'instrument. La lame est introduite de bas en haut et de dedans en dehors, d'une manière lente et progressive, et produit une ouverture de 4 à 5 millimètres au plus. Lorsque la lame est arrivée à la profondeur de 2 centimètres, ils font opé

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rer à sa pointe quelques mouvements dans la tumeur, de manière à détruire les filaments de tissu cellulaire qui pourraient s'opposer au libre écoulement du liquide. Quand cette manoeuvre est terminée, ils retirent le bistouri, en lui faisant suivre le même trajet et en ayant soin de ne pas agrandir l'ouverture; puis, avec une pression modérée et continue faite avec les doigts de la main gauche appliqués sur la partie supérieure de la tumeur, ils la voient à l'instant même diminuer de volume, et se débarrasser complétement de tout le pus qu'elle contenait. Ils ont presque toujours la précaution, pour empêcher l'ouverture de se fermer, d'introduire quelques fils de charpie dans la petite plaie. Pour avoir négligé ce précepte, ils ont quelquefois vu, le lendemain de l'opération, la plaie complétement cicatrisée, le pus amassé de nouveau dans le foyer, et ils se sont trouvés dans l'obligation de recommencer la ponction. Ils laissaient la mèche pendant vingt-quatre heures; souvent le pus coule malgré sa présence; mais d'autres fois la mèche bouche complétement l'ouverture, et le lendemain, en la retirant, ils sort une quantité de pus su périeure ou au moins égale à celle qui s'était écoulée le premier jour.

Si le bubon est de nature syphilitique, l'ouverture, au lieu de se boucher, s'agrandit, les bandes de la plaie se renversent et prennent le caractère chancreux. Dans ce cas, les auteurs introduisent une sonde canelée jusqu'au fond du foyer, et ils débrident largement, de manière à le mettre à découvert.

Quand un bubon persiste dans son état de dureté, qu'il est volumineux et sans changement de couleur à la peau, qu'il est sans douleur, et que tous les moyens compressifs et résoIutifs ont échoué, les auteurs ont recours au moyen préconisé par Cullerier et par Larrey, c'est-à-dire à la potasse caustique, ou mieux encore au caustique de Vienne. (Gaz. méd. de Paris, sept. 1845.)

CAUTERISATION (De la) dans le traitement externe des maladies de la peau. M. le docteur DuchesneDuparc, dans une publication récente, examine ce sujet sous le triple rapport de l'indication des genres morbides qui réclament l'emploi de la cautérisation, du choix des agents caustiques et de leur mode d'emploi,

enfin de l'action de ces derniers sur les tissus. Voici les points principaux de ce travail.

Parmi les inflammations cutanées, la cautérisation est avantageuse dans plusieurs formes de l'érythème. Ainsi dans l'intertrigo des oreilles, chez les enfants, lorsque les parties malades viennent à se creuser et à se couvrir d'un coagulum épais, on se trouve très-bien de les toucher avec le crayon d'azotate d'argent ou la pointe d'un pinceau de charpie trempé dans la dissolution suivante du même caustique azote d'argent, 5 à 10 grammes; eau distillée, 30 grammes. Il en résulte une eschare mince, brune sur la peau non excoriée, blanche sur les plaies, et dont la chute laisse voir des progrès marqués vers la cautérisation. Souvent il faut recourir à plusieurs applications successives pour obtenir la guérison; mais il est rare que ce moyen, employé de manière à ne pas detruire les premiers rudiments de cicatrices qui peuvent déjà exister, ne réponde pas à l'attente du praticien.

Malgré les faits opposés qui ont été publiés par MM. Rayer, Chomel et d'autres, M. Duchesne préconise la cantérisation contre l'érysipele. Il adopte même la méthode de Larrey qui appliquait le fer rouge. Nous ne croyons pas que cette méthode fasse beaucoup de prosélytes, aujourd'hui surtout qu'une manière de voir plus large et plus en rapport avec la véritable observation ne permet plus de considérer l'érysipele comme une simple inflammation de la peau.

MM. Serres et Velpeau ont démontré que l'application directe du nitrate d'argent, faite dans les trois premiers jours de l'apparition des bulles du pempbygus, en arrête nettement et constamment le dévelop penient. M. Duchesne recommandé d'ouvrir la bulle et de n'en cautériser que le fond.

La cautérisation réussit très-bien dans les diverses variétés des maladies vésiculeuses, l'herpes præputialis, labialis, zorter, etc. Une cautérisation bien faite, dans ces cas, dit M. Duchesne, a presque toujours pour résultat d'abréger la durée de l'éruption, d'éviter les excoriations et les eschares, de prévenir enfin les douleurs souvent très-vives qui persistent quelquefois fort longtemps après la disparition du zona.

L'urticaire déterminé par la piqûre de certains insectes et plantes vireu

ses cède admirablement à la cautérisation avec l'ammoniaque.

M. Duchesne partage l'opinion de M. Velpeau sur les avantages de la cautérisation dans le furoncle. Il explique l'insuccès dont se plaignent d'autres praticiens par la timidité avec laquelle ils appliquent le caustique. Pour agir efficacement, dit-il, il faut employer une dissolution concentrée d'azotate d'argent, ou mieux, promener à plusieurs reprises la pierre suffisamment mouillée sur tous les points envahis par l'inflammation furonculeuse.

Inutile de dire que la cautérisation est, pour M. Duchesne comme pour tous les praticiens, le moyen héroïque contre la pustule maligne et le charbon.

Dans l'ordre des exanthèmes, ce que dit M. Duchesne de la cautérisation dans la variole est déjà connu des praticiens.

Il a réussi à faire disparaître certains favus au moyen de cautérisations faites avec une pommade ammoniacale ou un liniment avec la même substance.

Dans le pythyriasis, psoriasis, lepra vulgaris, ichthyose, on a souvent modifie très-avantageusement la vitalité des parties malades par des cautérisations légères avec le nitrate d'argent, par la solution iodurée caustique de M. Lugol, par l'acide hydrochlorique plus ou moins concentré. Dans l'eczema, lorsqu'il s'agit de plaques circonscrites et d'une date déjà ancienne, M. Duchesne assure, contrairement à l'opinion de plusieurs dermatologues, qu'on se trouve généralement bien de les traiter par la cautérisation. Dans l'impetigo, la cauterisation n'est applicable qu'aux plaques isolées et tout à fait passées à l'etat chronique.

Dans l'acné, M. Duchesne touche soit l'orifice dilaté du follicule malade, soit le sommet du bouton avec la pointe d'un pinceau à miniature suffisamment imbibé d'une solution concentrée de sulfure de potasse. Le contact du médicament doit être maintenu pendant quinze à vingt secondes. Comme la douleur n'est pas considérable, il donne le conseil de la supporter pendant un quart d'heure, et de n'employer qu'après ce laps de temps les lotions et les topiques adoucissants. Ce procédé, pour être efficace, demande à être continué longtemps et sans interruption. Il a réussi dans plusieurs cas de coupe

rose et de mentagre fort anciens, et contre lesquels avaient déjà échoué des traitements divers. (Revue médicale, août 1845.)

CLIMAT DE LA FRANCE (Des Changements dans le). « Le climat de la France a changé et change journellement. La nature et l'homme travaillent sans relâche et en commun à hâter ces changements. Le ciel, la terre et les eaux en conservent à chaque pas des témoignages non équivoques. On pourrait presque les évaluer à la foise. Tous les climats ont changé et changent comme le nôtre. » Tel est le début de l'ouvrage remarquable que M. Fuster vient de publier. En attendant que nous en rendions compte, nous pouvons donner un avant-goût de l'intérêt que l'auteur a su jeter dans son livre, qui a plus de 500 pages, en rapportant la conclusion qui le ter

mine:

« La Gaule, an temps de la conquête de Jules César, cinquante ans avant l'ère chrétienne, éprouvait un froid excessif, des pluies diluviales et de violentes vicissitudes. La rigueur de son climat lui interdisait la culture du figuier, de la vigne et même des arbres fruitiers. Mais il faut distinguer la Gaule ou Celtique de la province romaine ou Gaule narbonnaise. La première formait la Gaule proprement dite, telle que les anciens la connaissaient; la seconde, non comprise dans leurs observations sur la Gaule, embrassait l'espace occupé par les départements des bords de la Méditerranée, remontant à l'est jusqu'à Vienne, et à l'ouest jusqu'a la jonction du Tarn avec la Garonne c'était à peu près notre région actuelle des oliviers.

Le climat de la Gaule s'adoucit à dater des premières années de l'ère chrétienne il devient à la fois plus chaud, moins pluvieux, plus égal et moins agité. Grâce à cette amélioration, la vigne et le figuier se frayèrent un passage à travers ses peuples. L'adoucissement de ce climat s'opéra par degrés, de proche en proche, et en allant du midi au nord. La culture de la vigne se conforma à celte marche, et s'avança aussi peu à peu, de proche en proche, et du sud au nord. La Gaule ne s'échauffa complétement d'un bout à l'autre que dans le cours du cinquième siècle.

« Ses progrès ne s'en tinrent pas

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