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150 Quelle est la manière de parler des habitants? Parlent-ils la langue française ou l'idiome patois?

14° Quelles sont les maladies les plus ordinaires? Y a-t-il eu dans l'étendue de la commune ou dans les villages isolés des maladies peu ordinaires, de véritables épidémies?

15o La vaccine est-elle mise en usage dans votre localité? La petite vérole y paraît-elle chaque année, ou de temps à autre?

NOTA. On donnera successivement dans les Bulletins les séries de questions proposées par chacune des sections de statistique; et, en outre de ces questions, toutes celles qui seront adressées et soumises à la Société par MM. les membres correspondants.

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ACRICULTURE.

MOYENS

De billonner les terres pour labourer avec la charrue de Roville;

Par M. DUMONTAT, membre résidant.

Les primes accordées par la Société d'agriculture pour l'emploi des instruments perfectionnés, ont enfin produit leurs fruits; un grand nombre de charrues, modèle de Roville, sont aujourd'hui possédées par nos agriculteurs du département, et sillonnent plus ou moins bien leurs terres. Les avantages de cet excellent instrument étant connus et appréciés, nous ne reviendrons plus sur son mérite; il s'est fait justice lui-même; seulement nous avons remarqué que la plupart de nos laboureurs, même les plus adroits, manquent souvent de jugement pour bien billonner les terres soumises au labourage de la charrue; leurs labours laissent bientôt des inégalités à la superficie de leurs terres et en découragent plusieurs; nous allons essayer de leur communiquer le fruit de notre expérience et leur donner les moyens d'obvier à cet inconvénient.

Il ne suffit souvent pas de raisonner les choses, il faut donner les moyens d'exécution; c'est pourquoi nous allons tracer ici plusieurs figures représentant des champs irréguliers et même pentueux, afin d'éclairer ceux qui voudront mieux perfectionner leurs labours.

Nota. Le commencement du trait est marqué par une petite croix.

On voit qu'à quelque chose près il est facile de passer la charrue presque partout sur les figures que nous venons de tracer; mais il faut observer qu'avant de commencer le labour, il faut laisser une bande dans le pourtour de la parcelle, afin de faciliter le passage des bestiaux tout le temps qu'on laboure l'intérieur du champ; cette bande sera nécessairement piétinée; mais en terminant le travail par là, on ne gâterait pas ce qui serait déjà fait, il restera bien au dernier trait, sur le bord du champ, un fossé que le passage de la charrue aura fait, mais c'est un fossé qu'on fait ordinairement quand on veut bien relever ses terres, et qui conviendra bien certainement aux laboureurs.

On doit remarquer aussi qu'il faut, avant de commencer son labour, diviser l'intérieur du champ en billons d'égale largeur, et commencer ces mêmes billons en partant de certains points qui sont eux-mêmes dans l'intérieur de ces billons; alors on fait un labour plus propre et plus régulier, qui ne dégoûtera plus les laboureurs, et n'aura d'autre

apparence d'inégalité que les sillons plus creux marqués par le trait exprimé plus fort, puisque la charrue aura déversé la terre à droite et à gauche en terminant, le billon. Cette espèce de fossé sert d'ailleurs pour l'écoulement, et disparaîtra en partie au labour qu'on fera pour ensemencer; il disparaîtrait même tout à fait si on ensemençait avec la herse, ce qui serait bien plus tôt fait; du reste, le labour qu'on répétera au bout de deux ans avec la charrue, rendra la surface de la terre comme on l'a d'abord trouvée, si on commence partout où on a fini les billons du présent labour.

Dans les terrains en pente, il y a moyen aussi de mettre de l'ordre dans le travail pour le perfectionner le plus possible; ainsi, par exemple, la terre donnant plus de peine à remonter qu'à descendre, la bande de terre qu'enlève la charrue du haut en bas, devra être beaucoup plus épaisse que celle qu'on est obligé de renouveler du bas en haut; alors on observera dans le pourtour comme dans Les billons qu'il ne faut pas commencer le labour au mi

ieu du billon, et que la bande laissée autour du champ doit être plus large dans le haut que dans le bas, comme on le voit dans la figure ci-dessous.

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Avec de pareilles précautions on ne sera plus rebuté par des difficultés d'exécution, et il est étonnant que des ouvriers qui ne font autre chose que de labourer la terre, n'aient pas eux-mêmes employé ces moyens.

J'ai observé le travail qu'on fait avec la bêche à côté de celui de la charrue de Roville: deux paires de bœufs, ou une paire de bœufs et une paire de vaches font autant de besogne que 25 bêcheurs et presque aussi bien; mais il faut que le tirage des bestiaux soit bien ordonné, ainsi que je l'ai dit dans un rapport. (Annales de 1833.)

Il est absolument essentiel que tout le tirage parte du crochet de la charrue, y aurait-il trois et même quatre attelages; on établit des suspensoirs à chaque joug pour supporter le poids des chaînes ou des traits quand les bestiaux ne tirent pas; c'est assez dire qu'il faut que chaque paire de bœufs ait sa chaîne particulière, autrement on s'exposerait à les faire casser, et à forcer les bêtes à lever ou baisser la tête, ce qui diminue de beaucoup leur force. Il est encore essentiel que la charrue marche bien horizontale, et la crémature en donne les moyens.

Dans le cas où les chaînes viendraient à se casser, pour ne pas être obligé de suspendre le travail, il faut toujours avoir avec soi des anneaux ouverts pour les ajouter; ils servent même à allonger le tirage au besoin, ce qui est souvent nécessaire pour donner de l'entrure.

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