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DICTIONNAIRE

HISTORIQUE.

Praj. Paul Hence 9-13-4

1. GUI, fils, non de Lambert, mais d'un autre Gui, duc de Spolette, se fit déclarer roi d'Italie en 889, et couronner empereur d'Allemagne en 891, après la mort de Charles III, dit le Gros. Bérenger, duc de Frioul, prenoit alors le même titre. Les deux compétiteurs s'accordèrent. Ils convinrent que Gui auroit la France, et Bérenger l'Italie : mais Gui ayant différé trop long temps de se rendre en France, y trouva les affaires changées. Il ne tarda pas à se brouiller avec Bérenger, auquel il enleva Pavie, après avoir remporté en 490, deux victoires sanglantes. Cependant son règne ne fut pas heureux. Arnould, fils de Carloman, auquel on avoit décerné la couronne impériale, le chassa de la Lombardie en 893, et l'obligea de se retirer à Spolette.

Gui travailloit à rassembler une › armée, lorsqu'une hémorrhagie l'enleva à ses projets, en 894. Il montra quelques talens, mais encore plus d'ambition.

II. GUI DE CRÊME, cardinal, fut élu antipape l'an 1164, par la faction d'Octavien, auquel il Tome VI.

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III. GUI DE SIENNE, étoit un fameux peintre du 13° siècle, dont on a un excellent tableau

de la Ste. Vierge tenant l'enfant Jésus entre ses mains. Ce tableau

est de l'an 1221.

IV. GUI DE PERPIGNAN, fut ainsi nommé, parce qu'il étoit de cette ville. Il fut général des Carmes en 1318, évêque de Majorque en 1321, puis d'Elne vers 1330 et mourut à Avignon en 1342. Ses principaux ouvrages sont 1. De Concordia Evan

gelistarum, 1631, in-fol. II. Correctorium Decreti.III.Une Somme des Hérésies, avec leur réfutation; Paris, 1528. IV. Des Statuts Synodaux, publiés par Baluze à la fin du Marca Hispanica, etc. Ses mœurs le firent autant res pecter que ses écrits.

GUI, Templier, Voy. MOLAY
A

GUI d'Arezzo, Voy. I. ARE

TIN.

I. GUIARD, fanatique qui répandit ses rêveries sous Phi lippe le Bel. Il se disoit l'Ange GUI DE LUZIGNAN, Voyez de Philadelphie, dont il est parlé LUZIGNAN. dans l'Apocalypse. Il fut pris

GUI DE FOULQUES, Voyez et répondit en extravagant. On CLÉMENT IV.

GUI, Voy. MEAD, à la fin.

GUI, fils du comte de Leicester, Voyez LEICESTER, vers la fin.

GUI-PAPE, né au château de la Pape près de Lyon, épousa la fille d'Etienne Guillon, jurisconsulte célèbre, né aussi près de Lyon, à Saint-Symphoriend'Ozon, et qui devint président du parlement de Dauphiné. Dès son établissement, Gui-Pape son gendre, y fut reçu conseiller, et employé ensuite par Louis XI dans plusieurs négociations importantes auprès du Nipape colas V et du roi son père. GuiPape sauva à Crest de la fureur du peuple, un Juif accusé de sor→ tilége. Il soutint à Gap les droits du Dauphin, malgré les menaces des envoyés du roi Réné, et il recut en récompense, de Louis XI, l'ordre de se démettre de sa charge. Gui-Pape se retira à la campa gne, où il mourut en 1487, l'âge de 83 ans, après avoir publié plusieurs ouvrages. Le plus connu est intitulé: Decisiones Gratianopolitana. La meilleure édition de ce livre, estimé pour la justesse, la clarté et la méthode, est de Genève, en 1643, in-folio, avec les notes de plusieurs jurisconsultes. Chorier en a donné un abrégé en françois, sous le titre de Jurisprudence de Gui-Pape, Lyon, 1692, in-4.0 On a d'autres livres de Droit de cet écrivain; mais ils sont inférieurs à celui-ci.

le condamna au feu; il devint plus sage, abjura son fanatisme, et fut enfermé vers l'an 1310 dans une étroite prison, où l'on croit qu'il mourut.

à 68 ans,

II. GUIARD, ( Antoine) Bé¬ nédictin de la congrégation de Saint-Maur, né à Saulieu, diocèse d'Autun, en 1692, mort en, 1760, étoit aussi pieux qu'éclairé. On a de lui : I. Entretiens d'une Dame avec son Directeur, sur les Modes du siècle, in- -12. II. Réflexions politiques sur la régie des Bénéfices. III.Dissertations sur l'Honoráire des Messes, 1757, in-12, qui a parn sévère à ceux qui reçoivent cez honoraire.

GUIARD, Voy. GUYARD.

I. GUIBERT, antipape, natif de Parme, chancelier de l'empereur Henri IV, parvint au trône archiepiscopal de Ravenne, ensuite au saint siége de Rome en 1080, quoiqu'il eût été excommunié pour avoir dépouillé son église. I prit le nom de Clément III, et se rendit maî¬ tre de Rome par les armes. Après une fortune diverse et une vie scandaleuse, il mourut misérablement en 1100. Cette mort n'éteignit pas le schisme; on élut pape sur pape. Les os de l'antipape Guibert furent déterrés dès que la paix eût été rendue à l'Eglise, et furent jetés dans la rivière.

II. GUIBERT, abbé de Nogent-sous-Coucy, né d'une famille distinguée à Clermont en

Beauvoisis, avoit embrassé la vie monastique à Saint-Germer, et mourut dans son abbaye en 1124. Sa vie avoit été entièrement consacrée à la piété et au travail. Dom Luc d'Achery a publié ses ouvrages en 1651, in- fol. Les principaux sont: I. Une Histoire des premières Croisades, connue sous le titre de Gesta Dei per Francos. On y trouve des faits curieux et vrais, mêlés avec d'autres minutieux ou fabuleux. II. Un Traité des Reliques des Saints, dans lequel il rejette une dent de J. C., conservée à Saint-Médard de Soissons, et qu'il a regardée comme une fausse relique. Il prétend que tous les restes qu'on peut avoir du Sauveur, sont contraires à la foi de la résurrection, qui nous apprend qu'il a pris son corps. tout entier. III. Plusieurs autres Traités utiles et curieux, dont on peut voir une notice exacte dans le tome 10 de l'Histoire Littéraire de France. On voit, dans une lettre de Guibert à l'abbé Sigefroi, ce passage remarquable sur la présence réelle : « Si l'Eucharistie n'est qu'une ombre et qu'une figure, nous sommes tombés des ombres de l'ancienne loi en des ombres encore plus vides. » On trouve, dit le Père Longueval, plus d'esprit que de style dans les ouvrages de Guibert, et plus de piété que de discernement et de vraie critique. Du reste, c'est un auteur habile et sensé, mais quelquefois trop prévenu.

à la France. Devenu colonel du régiment de Neustrie, et inspecteur général d'infanterie, il chercha à réunir les lauriers des Muses à ceux de Mars. Avec beaucoup d'esprit, une imagination vive, il a souvent des idées plus brillantes que solides, et quelques défauts de goût. Il sira devenir député du Bourbonnois aux Etats généraux; mais ayant éprouvé une vive opposition à son souhait, il en ressentit un chagrin profond, dont il mourut un an après, le 16 mai 1790. Ses ouvrages sont : I. Le Connétable de Bourbon tragédie jouée à Versailles, et / qui auroit été mieux intitulée, la Mort de Bayard, puisque la pièce finit par les obsèques de ce chevalier François, tandis que le connétable va porter en Espagne les remords de sa rebellion. La pièce est mal conduite, hors des règles de l'art; mais de la magnificence dans une réception de chevalerie, un appareil inilitaire imposant, de la chaleur dans le style, quoique trop souvent décousu, et plusieurs tirades de beaux vers, lui donnèrent de la réputation dans la plupart des sociétés où elle fut lue. L'auteur, fit des changemens à sa pièce ? mais ceux-ci ne réussirent pas; et on ne se rappelle que le mot d'une femme qui répondit à ceux qui lui demandoient ce qu'elle en pensoit Je la trouve d'un changement affreux. II. Eloge de Catinat. Après un long travail, Guibert concourut par cet écrit au prix d'éloquence de l'académie Françoise, et ne le remporta pas. On le trouva plus historique qu'oratoire plus scrupuleusement attaché à l'ordre des faits qu'à l'art d'en offrir de brillans tableaux. On y découvre cependant

III. GUIBERT, (Apolline, comte de) fils d'un gouverneur des Invalides, naquit à Montauban le 12 novembre 1743, et servit avec distinction dans la guerre de 1756, et en Corse au combat de Ponte-Nuovo, qui assura la conquête de cette isle

quelques pensées fortes, des élans de sensibilité, et en général beaucoup d'esprit. III. Eloge de Fréderic, roi de Prusse. On fut surpris de voir que l'auteur, disciple de la philosophie, y faisoit un pompeux éloge de la guerre, en la regardant comme la source de la gloire. IV. Eloge de l'Hôpital, chancelier de France. Cet ouvrage fut imprimé sans permission; il parut sans nom d'auteur, ét portoit ces mots pour devise: Ce n'est point aux esclaves à louer les grands Hommes. Dela hardiesse dans les idées, une attaque indirecte contre le ministère, une marche rapide, un morceau éloquent où il reproche à la France de souffrir un commissaire Anglois à Dunkerque, plusieurs traits énergiques et heureux, firent le succès de cet écrit. V. Essai général de Tactique, 1772, 2 vol. in-4. C'est le meilleur ouvrage de Guibert. Il a été loué par les militaires, juges naturels des objets qui y sont traités; cependant ils y ont reconnu le danger de plusieurs projets proposés. Les gens de lettres y applaudirent le Discours préliminaire, plein d'enthousiasme national et de vues profondes. Voltaire, après l'avoir lu, adressa à l'auteur l'une de ses pièces fugitives les plus agréables. VI. De Ordre mince et de L'Ordre profond. « On trouve dans ce livre, dit Laharpe, une analyse très-bien détaillée de quelques-unes des plus belles opérations de Turenne de Luxembourg, du roi de Prusse, qui viennent à l'appui de sơn système. La dernière partie roule sur l'importance dont il est pour la France d'augmenter son état militaire, de manière qu'il soit au niveau des puissances voisines, et ́en proportion de ses moyens.

Cette question est très-bien traitée; et dans tout le cours de l'ouvrage, on rencontre des idées saines et justes qui font voir que l'esprit de l'auteur est ici de me→ sure avec son sujet, ce qui ne lui est pas toujours arrivé quand il a voulu être poëte on orateur.» VII. Traité de la Force publique, 1790, in-8.° L'auteur y offre les mêmes idées que dans le précédent. Guibert, né avec des connoissances 5 de l'esprit et du courage, y réunit trop d'envie d'occuper le public de lui. Il afficha, comme militaire, comme écrivain, des prétentions trop exclusives qui lui firent des ennemis. Son ambition le portant tout à la fois à être à la tête de l'armée, de la littérature, de l'administration, en fit un homme toujours inquiet, rarement heu

reux.

GUIBOURS, (Pierre) plus connu sous le nom de Père ANSELME, Voyez ANSELME et FOURNY.

I. GUICHARD DEAGEANT, Voy. Deageant.

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II. GUICHARD, (Claude de) seigneur d'Arandas et de Tenay. vit le jour à Saint-Rambert en Bugey, où il s'illustra par la fondation du collège du SaintEsprit. Ses talens l'ayant fait connoitre au duc de Savoie, princé le nomma son historicgraphe, et l'éleva ensuite aux places de secrétaire d'état et de grand référendaire. Il mourut en 1607 après avoir publié une Traduction de Tite-Live, et un Ouvrage curieux et recherché des antiquaires, malgré son style suranné; en voici le titre : Funénérailles, et diverses manières des Anciens d'ensévelir, in-4°, Lyon, de Tournes, 1581.

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