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cessons pas de professer un amour particulier pour V. M. Nous avons aussi toujours eu une estime singulière pour la nation espagnole, à cause de ses qualités excellentes, et particulièrement à cause de son antique constance à suivre et conserver la religion catholique; de sorte que nos vœux pour la tranquillité et la prospérité d'une nation aussi glorieuse ne sont pas moins ardens que ceux qu'exprime la lettre de V. M. Le principal vœu de notre cœur est que cette très sainte religion se conserve et se fortifie dans toutes les possessions de la monarchie espagnole. Nous espérons dans le Père des miséricordes que l'illustre nation des Espagnes, toujours si fidèle à la religion de ses pères, gardera, dans tous les temps et dans toutes les circonstances, cette pureté de la foi, cette sainteté de mœurs et cette exacte obéissance aux lois ecclésiastiques, qui forment son héritage. Animé de cet espoir, nous vous donnons avec le plus vif attachement, très cher Fils en Jésus-Christ, ainsi qu'à toute votre royale famille, notre bénédiction apostolique.

Fait à Rome, le 30 avril 1820, de notre pontificat le vingt-unième.

(Suit la signature ).

Lettre autographe de l'empereur d'Autriche au roi des Deux-Siciles.

Monsieur mon Frère et très cher Beau-Père,

De tristes circonstances ne m'ont pas permis de recevoir les lettres que V. M. m'a adressées depuis quatre mois ; mais les événemens auxquels ces lettres ont dû se rapporter n'ont cessé de faire le sujet de mes plus sérieuses méditations, et les puissances alliées se sont réunies à Troppau pour considé

TOME III.

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rer ensemble les suites dont ces événemens menacent le reste de la péninsule italienne, et peut-être l'Europe tout entière. En nous décidant à cette délibération commune, nous n'avons fait que nous conformer aux transactions de 1814, 1815 et 1818, transactions dont V. M., ainsi que l'Europe, connaît le caractère et le but, et sur lesquelles repose cette alliance tutélaire uniquement destinée à garantir de toute atteinte l'indépendance politique et l'intégrité territoriale de tous les États, et à assurer le repos et la prospérité de l'Europe par le repos et la prospérité de chacun des pays dont elle se compose. V. M. ne doutera donc pas que l'intention des cabinets assemblés ici ne soit de concilier l'intérêt et le bien-être, dont la sollicitude paternelle de V. M. doit désirer faire jouir ses peuples, avec les devoirs que les monarques alliés ont à remplir envers leurs États et envers le monde. Mais nous nous féliciterions, mes alliés et moi, d'exécuter ces engagemens solennels avec la coopération de V. M.; et, fidèles aux principes que nous avons proclamés, nous demandons aujourd'hui cette coopépération. C'est dans ce seul but que nous proposons à V.M. de se réunir à nous dans la ville de Laybach. Votre présence, Sire, hâtera, nous en sommes sûrs, une conciliation aussi indispensable, et c'est au nom des intérêts les plus chers de notre royaume et avec cette bienveillante sollici tude, dont nous croyons avoir donné plus d'un témoignage à V. M., que nous l'invitons à venir recevoir de nouvelles preuves de la véritable amitié que nous lui portons, et de la franchise qui fait la base de notre politique.

Recevez l'assurance de la considération très distinguée et de l'inaltérable attachement avec lequel je suis, de V. M.

Le bon Frère, Gendre et allié.

Signé, FRANÇOIS.

Troppau, le 20 novembre 1820.

Lettre du Roi de Naples, en réponse à la lettre de l'Empereur d'Autriche.

Monsieur mon Frère et cher Gendre,

s'ou

Si dans les circonstances actuelles mon cœur a pu vrir encore aux impressions de la joie, c'était sans doute au moment où j'ai reçu la lettre de V. M. I., datée de Troppau, et celles des monarques alliés qui y sont réunis. J'ai été touché au-delà de toute expression de la grandeur d'ame qui dirige toutes vos démarches pour le bien des nations européennes et de l'intérêt particulier, sincère, et dont j'ai déjà eu antérieurement de fréquentes preuves, que vous prenez pour ma personne et pour les peuples que la Providence a confiés à mes soins, et dont le bonheur, le repos et le bien-être sont le but de tous mes efforts. D'après cette expression franche de mes sentimens, V. M. pourra aisément imaginer avec quelle vive reconnaissance j'ai reçu l'invitation que vous m'avez adressée, ainsi que LL. MM. l'empereur de Russie et le roi de Prusse, de prendre part aux délibérations de Laybach, qui n'ont pour objet que d'affermir le but de la plus sainte des alliances. Je vois dans cette invitation un nouveau bienfait de la Providence qui m'ouvre une voie pour travailler, avec mes illustres alliés, à un ouvrage qui rendra leur nom cher à la postérité la plus reculée, et avoir ainsi quelque part à la gloire qui les attend. V. M. ne doutera pas de mon empressement à me rendre à une telle invitation, et mon départ sera aussi prompt que les circonstances pourront le permettre.

Ce sera une consolation particulière pour moi de revoir V. M. I., et de faire personnellement connaissance avec

LL. MM. l'empereur de Russie et le roi de Prusse, de devoir à votre sagesse et à votre bienveillance la paix de mon pays, et ma plus agréable occupation sera d'imprimer à tous les membres de ma famille les sentimens de reconnaissance dont mon cœur est pénétré.

Agréez l'assurance de la considération distinguée et' du dévouement invariable avec lesquels je suis, de V. M., le bon Frère et Beau-Père.

Naples, le 11 décembre 1820.

FERDINAND.

Lettre de S. A. R. le prince souverain de.... à S. A. S. le Prince de....

Mon Cousin,

Le vœu unanime d'une nation instruite par l'expérience et reconnaissante des services de notre maison, vient de se prononcer sur le plus grand de ses intérêts politiques et sociaux, en nous appelant à la souveraineté. Acceptant ce témoignage éclatant d'amour et de confiance, nous venons de nous déclarer prince souverain de.....

et

A ce titre tout est maintenant rallié autour de nous, la concentration du pouvoir en nos mains va dissiper à l'avenir toutes les anciennes collisions, extirper toutes les semences de discorde, assurer la prospérité de l'État, son indépendance et son rang.

Nous nous plaisons à prévoir, 'que vous accueillerez cette communication, avec un intérêt proportionné à son importance; que vous y distinguerez une nouvelle garantie

de ce système d'ordre, de justice, de stabilité et d'équilibre, que réclame si impérieusement l'Europe entière; un heureux acheminement à la paix générale par l'anéantissement d'un de ses plus grands obstacles; et dans l'empressement que nous mettons à vous en faire part, un gage des sentimens, qu'en toute occasion, nous nous attacherons à manifester envers vous.

Sur ce, nous prions Dieu, mon Cousin, qu'il vous ait en sa sainte et digne garde.

A......, le......

(Suit la signature).

-

NOTIFICATIONS DE MARIAGE.

Lettre de S. M. le Roi de... à S. M. le Roi de....

Monsieur mon Frère,

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Je m'empresse de communiquer à V. M. le mariage arrêté entre mon très cher fils, le prince de.... et.. madame la princesse de.... dont les fiançailles ont cu lieu à... le... En me faisant acquérir une belle-fille dont les vertus et les éminentes qualités promettent de faire le bonheur de mon fils, cette alliance va accomplir tous les vœux que peut former un père. Je suis trop persuadé des sentimens que V. M. me porte, ainsi qu'à ma maison, pour ne pas être assuré qu'elle partagera la satisfaction que cet heureux événement me fait éprouver. Il m'est infiniment

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