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nous, où le combustible est toujours si cher, il est presque toujours mal employé ? On perd ainsi, par ignorance, des sommes énormes, sans profit pour personne, tandis que, à l'aide de quelques bonnes notions, les industriels pourraient souvent, sans apporter de grands changements aux dispositions de leur usine, faire des économies de 25, quelquefois même de 50 pour 0/0 sur la partie la plus lourde de leurs frais généraux.

Le cours de chaleur ainsi compris, et tel qu'il est professé, devient le corollaire obligé, l'accompagnement indispensable du cours de mécanique industrielle que la Société a abandonné, lorsque la ville a voulu le prendre à sa charge. Notre confrère, M. Bresson, qui a déjà rendu de si grands services à la compagnie, a bien voulu s'en charger; nul autre n'était plus à même que lui de le faire avec méthode et clarté ; qu'il reçoive ici l'expression de nos remercîments.

Ce cours, on le comprendra facilement, du reste, ne devait pas être suivi par le même auditoire que les autres. Pour les premiers, c'était généralement tous jeunes gens, tandis que pour celui-ci, nous n'avons vu que des adultes; aussi, et bien qu'il ait toujours été suivi très-exactement, il ne s'est présenté personne aux examens; par fausse honte, sans doute, aucun élève ne s'était fait inscrire.

Nous ne saurions comprendre la honte en pareille circonstance. A tout âge et dans toutes les positions,

les hommes n'ont-ils pas toujours à apprendre, et quel est celui qui peut dire qu'il n'a plus besoin d'instruction?

Que ceux donc qui ont suivi nos enseignements n'hésitent pas, en se soumettant au concours, à venir prouver qu'ils ont profité des leçons qu'ils ont reçues : c'est la seule récompense que le professeur ambitionne. Nos dons sont peu de chose, mais nos éloges et les félicitations de nos concitoyens, dont l'élite se trouve ici rassemblée, suivront nos lauréats partout, et seront la douce récompense de leurs travaux assidus, de leurs efforts constants, et le gage assuré de leurs futurs succès dans la carrière qu'ils vont choisir.

Nous voudrions payer ici un juste tribut d'éloges aux professeurs que leur seul dévoûment a conduits à accepter la noble mission de mettre à la portée de tous des connaissances utiles; mais, en parlant de leur zèle et de leur talent, nous craindrions d'inquiéter leur modestie; nous réserverons donc nos félicitations pour cette partie studieuse de notre population, qui n'hésite pas à consacrer à l'étude le peu de loisirs que lui laissent ses travaux habituels; nous regrettons seulement que leur nombre ne soit pas plus grand, car, que sont une centaine d'élèves comparativement à ce que le commerce et les manufactures de Rouen et des environs occupent de jeunes gens qui ont tout à apprendre et à gagner par la fréquentation de ces cours!

Puissent les encouragements qui vont être décernés dans cette séance, exciter un plus grand nombre de nos jeunes citoyens à suivre les leçons qui continue. ront cette année.

La Société recevra ainsi la seule récompense qu'elle attende de ses efforts.

Les élèves qui ont subi les examens ont généralement bien répondu à toutes les questions, tant orales qu'écrites, qui leur ont été adressées.

Ne pouvant cependant pas récompenser tout le monde, et forcée de faire un choix, la Société, sur le rapport de sa commission, a décidé qu'elle accorderait :

Un premier prix de droit commercial, à M. Hippolyte LELIEVRE, clerc d'avoué;

Un second prix, à M. Amand FRÉBOURG, clerc d'avoué;

Un premier accessit, à M. Eugène DUTUIT, commis de banque ;

Et un second accessit, à M. Sem LESADE, clerc de notaire.

AMÉDÉE LECOINTE,
Vice-président.

RAPPORT

SUR LE

CONCOURS DES PRIX

PAR M. BRESSON.

MESSIEURS,

Sept questiens étaient au concours pour 1849; un seul concurrent s'est présenté, mais après la clôture du concours; vous avez décidé qu'on ne pouvait l'admettre, attendu que plusieurs concurrents avaient pu s'arrêter devant l'époque fatale indiquée dans votre programme, et qu'alors il en résulterait des conditions inégales. D'ailleurs, en agissant ainsi, les droits de tous sont respectés, puisque les questions

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non résolues seront remises à une autre année et dans ce cas, le concurrent qui s'est présenté trop tard cette fois, pourra réclamer son mémoire, le revoir, le retoucher s'il le juge à propos, et se présenter en temps utile.

L'année dernière, deux mémoires vous ont été envoyés, l'un sur la question relative à une bonne organisation industrielle, l'autre sur la statistique du département. L'auteur du premier mémoire a fort bien décrit les maux de la société actuelle, les vices de son régime manufacturier, mais il n'a pas trouvé de remède applicable, pratique, et c'était cependant l'objet principal; aussi avez-vous décidé que la question serait remise au concours pour 1849, et que, dans votre séance publique, l'auteur serait invité à reprendre son mémoire, à le compléter, et à vous le représenter cette année.

Votre séance publique en 1848 n'ayant pu avoir lieu, en raison des circonstances difficiles dans lesquelles le pays s'est trouvé, cette invitation n'a pu être faite; dès lors, la commission des prix vous propose de remettre la même question au concours pour 1851, et d'avertir l'auteur du mémoire portant pour devise:

Croire tout découvert est une erreur profonde:
C'est prendre l'horizon pour les bornes du monde.

qu'il peut le réclamer à l'archiviste, et le représenter au concours de 1851, s'il a trouvé quelque bonne

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