RAPPORT SUR LES TRAVAUX DE L'ANNÉE PAR M, THIESSÉ, MESSIEURS, La Société d'Emulation, dont l'origine remonte à 1790, a traversé déjà plusieurs révolutions, parmi lesquelles, dans son ardent patriotisme, elle eût voulu n'avoir pas à compter de désastres. Cependant ses travaux n'avaient pas cessé d'avoir pour objet le progrès des sciences, des arts et de l'industrie; elle ne les a pas interrompus. C'est que, quoique vieille, elle a su constamment retremper son ardeur, en faisant un appel généreux aux plus nobles sentiments, et montrer ainsi chaque année le fécond principe de l'Emulation, stimulant les efforts du Travail. Les vérités qu'elle est fière d'ètre appelée à proclamer sont éternelles, et la raison les place en dehors de toute perturbation sociale. L'œuvre de la compagnie continue dans sa marche progressive. Elle repose, d'une part, sur le zèle et le dévouement de ses membres; de l'autre, sur le génie industrieux de l'artisan, les recherches du savant, les découvertes de jour en jour plus nombreuses de l'industrie et des arts, et cette œuvre, quelque modeste qu'elle soit dans son action, n'est peut-être pas sans quelque influence sur la civi lisation. Appelé à rendre compte de ses travaux pour l'année 1847-1848, je viens m'acquitter de ce devoir, en regrettant que les limites habituelles de ce rapport ne m'aient pas permis de donner à l'analyse de quelques-unes des communications faites, tout le développement qu'elles méritent. Notre confrère, M. Delérue, toujours empressé de répondre aux désirs de la Société, a commencé par vous faire un rapport sur le Recueil de la Morale Chrétienne. Il signale dans ce rapport trois articles remarquables : Le premier consiste dans l'insertion d'une lettre adressée d'Angleterre par sir Samuel Gurney, président de la Société des Indigènes, dont le but est de |