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faire encore tant de choses pour sa patrie, Rigas mourant victime d'un lâche abus de la force brutale, avant de tomber dans les flots du Danube, nomma, dit-on, la Hellade, en annonçant le triomphe prochain de la croix sur l'étendard du prophète. Les rives du Danube, ajoute M. de Duranville, répétèrent le cri de patrie et de liberté, qui se fit bientôt entendre dans toute la Servie.

«

« La Grèce pleura, dit M. Riccardo Mitchell; ses «larmes tombèrent sur la poussière divine d'Homère, l'urne s'émut et redemanda ce chant avec lequel Rigas agita les hommes de son époque. A l'occasion de la publication du catalogue des livres de la bibliothèque de M. Delasize, M. de Duranville a fait observer à la compagnie qu'ordinairement après une vente de livres, le catalogue s'envole comme toutes ces myriades de feuilles légères, qui n'ont eu que l'utilité du moment. Cependant, il n'en est pas toujours de même. Ainsi, l'on cite et l'on consulte le catalogue des livres du duc de la Vallière, celui des livres de M. le comte Mac-Carthy, celui de la bibliothèque Spencer, etc.

Notre confrère félicite M. François d'avoir eu l'heureuse idée de joindre, au catalogue qu'il a publié, des notes philologiques et aussi des anecdotes inté

ressantes.

En rendant compte de l'annuaire publié par l'Association normande, M. de Duranville a signalé une statistique détaillée de la route de Caen à Fougères,

par M. de Caumont, comme un spécimen de ce qu'on devrait faire pour toutes les routes qui sillonnent nos cinq départements normands.

M. de Duranville a fait à la Société une communication sur les moyens de populariser les connaissances historiques locales.

Vous avez accordé, messieurs, à cet important travail, les honneurs de l'impression.

Dans un rapport sur l'annuaire publié par l'Institut des provinces et des congrès scientifiques, M. de Duranville nous montre cette société employant des moyens puissants pour arriver à la décentralisation. L'Institut des provinces convie toutes les sociétés savantes des départements à sa correspondance; il leur promet de classer leurs travaux les plus importants, et de publier tous les trois mois un examen comparatif de leurs œuvres.

M. d'Estaintot nous a fait connaître une brochure de M. Lesueur, intitulée De l'état de l'agriculture dans le canton de Ryès. L'auteur a examiné les améliorations que cet art a éprouvées depuis quarante an nées, et celles qu'il est susceptible d'acquérir.

A la même époque, M. d'Estaintot vous rendait compte, messieurs, d'un ouvrage de M. de Bonnechose, sur l'histoire de l'agriculture.

Quelques fleurs seulement étaient cultivées sous le règne de Charlemagne; à cette époque, on ne connaissait guère que le lys, la rose, le pavot, le roma

rin et l'héliotrope; les plantes médicinales étaient au nombre de treize, les plantes aromatiques de dix-huit, les potagères de neuf, les légumineuses de six seule

ment.

Les arbres fruitiers n'ont été cultivés que vers le XIIe siècle.

La Société avait nommé M. Capplet pour la représenter à la session de l'Association normande. Notre confrère nous a rendu compte de ce qui s'est passé au sein de ce congrès scientifique, tenu cette année dans la ville d'Argentan.

A cette occasion, M. Capplet nous a fait connaître une notice de M. de la Sicotière, sur une visite faite à la Trappe.

M. Capplet nous a aussi rendu compte de son dernier voyage à Rome, et de l'audience qui lui a été accordée par le pape.

Notre confrère a présenté au saint-père le précis de nos travaux, les ouvrages de M. Marbeau, sur les crèches, et aussi plusieurs des intéressantes et si utiles publications de notre confrère M. Girardin.

Le pape a reçu avec intérêt le travail en faveur des jeunes détenus, publié par M. le docteur Vingtrinier. M. Capplet ajoute : « J'ai donné au souverain pontife l'assurance que dans notre pays on a pour lui la plus vraie et la plus profonde vénération; dans sa réponse, le pape a parlé de la France avec éloge « pour son industrie et pour la manière généreuse «avec laquelle on y exerce la charité.

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Après cet entretien, le pape, avec cette affabilité qui double le prix d'un présent, m'a remis une belle médaille d'argent à son effigie; il faudrait, comme moi, l'avoir vu, lui avoir adressé la parole, avoir entendu de sa bouche ses réponses, ses observations, pour se faire une idée de sa belle physionomie, de son regard doux et scrutateur qui provoque cette confiance qui lui gagne tous les cœurs.

M. Capplet entretient ensuite la Société des actes de charité du prince Alexandre Torlonia.

M. Edmond Lévy, dans son discours de réception, a pris pour thèse la philosophie de l'architecture.

Il a établi que l'art monumental naît et se développe sous la triple influence de la religion, de la liberté et de la gloire.

L'architecture présente trois grandes phases.

Dans la première période, sous l'empire des pouvoirs absolus, nous ne voyons que le travail gigantesque et grossier des peuples dans l'esclavage.

Dans la deuxième, la liberté brise les liens qui retiennent le génie captif, et il est donné à la Grèce, au temps de sa gloire et de sa liberté, de découvrir les règles de l'art.

Enfin, avec la foi nouvelle, s'élève une autre architecture, ayant un style et des symboles particuliers; elle a pour mission de glorifier le christianisme et de consacrer cette grande révolution religieuse.

M. Péron a rendu compte à la compagnie d'un numéro du journal publié par la Société de la Morale chrétienne.

A propos du compte-rendu de la justice criminelle de 1844, notre confrère s'élève avec force contre l'abus que, selon lui, on fait de la faculté laissée aux jurés d'accorder le bénéfice des circonstances atté

nuantes.

Il ressort d'un rapport de M. Benjamin Delessert, contenu dans le même recueil, que les recettes des caisses d'épargnes de Paris, en 1845, présentent une différence, en moins, d'environ 19 millions, ce qui est une conséquence de la nouvelle loi, et, suivant M. Delessert, ce déficit ira encore en augmentant.

M. Péron fait observer que l'ouvrier vient toujours apporter, chaque semaine, son épargne, et s'il y a уа déficit d'argent, il y a augmentation de livrets le déficit provient de ce que plusieurs personnes, entre autres des commerçants et des hommes d'affaires, faisaient avant la nouvelle loi, des remises à la caisse d'épargne, et depuis les entraves qu'elles ont rencontrées les ont décidées à retirer leur argent car ce n'était pas pour eux qu'avait été fondée cette utile institution, mais pour la classe peu aisée; il n'y a donc pas lieu de s'effrayer du résultat obtenu.

M. Péron termine en exprimant le regret que des succursales de la caisse d'épargne de Rouen ne soient pas établies à Darnétal, Monville, Malaunay et Pavilly, et demande que la compagnie émette un vœu à cet égard.

La proposition de M. Péron a été renvoyée à une commission.

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