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à ce sujet de paver en bois les alentours du Palais-deJustice.

Le même membre vous a présenté un travail étendu sur la réduction de l'impôt du sel. Le mémoire de notre confrère a été envoyé au Congrès agricole.

Ce travail, d'une haute importance, a reçu déjà une grande publicité. Une analyse en a été faite et sera insérée dans le recueil de nos travaux.

M. Boudehan a lu à la compagnie une description de la belle contrée qui avoisine Gaillon.

A l'occasion d'un travail de M. Ballin, sur les caisses d'épargnes, M. Boudehan a fait l'historique de cette utile fondation.

Le même membre vous a lu, messieurs, un travail sur l'organisation d'un système théorique et pratique des agents forestiers; le mémoire de notre confrère a été envoyé au congrès agricole, des extraits en seront publiés dans le bulletin de la compagnie.

Vous avez aussi ordonné l'impression et l'envoi au congrès central d'agriculture, d'un travail de notre président sur le crédit agricole.

Lors de la reprise des travaux de la compagnie, dans une séance que M. le baron Dupont-Delporte avait bien voulu honorer de sa présence, notre président a prononcé un discours dans lequel il exprime le vœu que des moyens efficaces soient pris pour as

surer une correspondance plus facile entre les diverses sociétés savantes. La communication prompte qu'elles se feraient de leurs écrits, produirait un vif foyer de lumière.

Depuis lors, M. le ministre de l'instruction publique a résolu la question à la satisfaction de tous, en autorisant les Sociétés à correspondre entre elles par son entremise.

M. le président a rendu compte à la compagnie d'un ouvrage périodique intitulé: Le Génie des Femmes, publié par M. Cellier du Fayel, membre correspondant.

Cette publication est un recueil destiné aux femmes, où, sous une forme que l'on s'efforce de rendre agréable, on cherche à leur donner de bons conseils, à leur montrer de salutaires exemples; seulement, pour rendre son style digne de la chasteté des oreilles auxquelles il le destine, l'auteur supprime certains détails qui, selon lui, doivent toujours leur être inconnus. M. le président craint que cette précaution ne soit portée à l'excès; il pense que la jeune fille destinée à devenir femme, aura un jour des devoirs tellement sacrés à remplir, qu'ils sont un véritable sacerdoce; dès-lors, il convient de lui donner une instruction réelle, spéciale et forte.

M. De Lérue, chargé d'examiner quelques numéros du même recueil, « trouve dans plusieurs articles

la preuve qu'on peut écrire des choses fortement pensées, tout en s'adressant aux femmes. Quelquesunes, dit notre confrère, se sont fait une belle et large place dans la carrière philosophique et littéraire, et leurs œuvres peuvent agir puissamment sur l'esprit des personnes de leur sexe, non qu'il faille souhaiter que toutes suivent cet exemple, au risque de négliger des attributions plus modestes.

Nous devons à M. De Lérue un rapport sur une brochure de M. Frère, intitulée: Coup d'OEil sur les Ménestrels en France et en Angleterre.

Les scaldes furent chez les Scandinaves en grande vénération; la Grèce eut ses rapsodes, et les Celtes leurs bardes.

Les ménestrels furent d'abord musiciens et improvisateurs; ils étaient admis dans l'intimité des rois.

Les ménestrels n'ont pas été sans influence sur les mœurs: si, en temps de guerre, ils excitaient par leurs chants l'amour de la patrie dans le cœur des guerriers, ils adoucissaient, en temps de paix, l'âpreté de leur caractère, ils charmaient par quelque joyeuse ballade ou par un lai d'amour les loisirs des châtelaines.

Plus tard, le pouvoir des ménestrels s'éclipsa peu à peu ; ils descendirent de chute en chute, dit M. De Lérue, au point que si vous cherchiez aujourd'hui la trace de cette profession, jadis tant honorée,

vous trouveriez quelque vagabond allemand traînant pour ainsi dire les lambeaux de l'art des trouvères.

M. De Lérue vous a aussi présenté l'analyse de plusieurs brochures dues à la plume de M. le comte de Beaurepaire, membre correspondant.

M. de Duranville vous a rendu compte de plusieurs numéros du bulletin publié par la Société des Antiquaires de Picardie. Dans son rapport, notre confrère a combattu cette opinion, assez généralement répandue dans le peuple, que les Anglais ont construit un grand nombre de nos édifices religieux. Nos voisins d'outre-mer, dit M. de Duranville, quand ils parcouraient jadis nos campagnes, détruisaient et ne construisaient pas. Les annales de beaucoup de monastères nous fournissent des récits lamentables de leur passage..

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M. de Duranville vous a signalé, messieurs, dans un rapport sur plusieurs numéros publiés par la Société de la Morale chrétienne, la fondation de prix pour récompenser les vertus de l'enfance à Sourdeval, dans le département de la Manche. « Le gouvernement, dit le rapporteur, devrait s'associer à l'initiative prise par un bon citoyen. Il serait possible de rémunérer les vertus de l'enfance par l'intermédiaire du corps enseignant. »

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Le même membre vous a lu un rapport sur une publication périodique de Messine, intitulée: Scilla e Cariddi. Dans ce recueil, une femme, avantageuse

ment connue pour ses poésies, fait, en prose poétique, le récit d'un événement qui se passait, en 1843, dans notre Seine-Inférieure. « Il appartenait à Seraphina Zirilli, dit M. de Duranville, d'apprendre aux Siciliennes la mort de Léopoldine Hugo. Les Odes et Ballades, les Orientales, les Feuilles d'Automne, les Voix intérieures sont lues au pied de l'Etna. Or, les enfants des poëtes, quand ils sont victimes du malheur, participent souvent à l'immortalité de leurs pères.

M. de Duranville a fait à la compagnie un rapport sur un volume de M. Riccardo Mitchell, envoyé de Messine, et intitulé: Ore poetiche.

Ces poésies appartiennent à cette école dont Foscolo, dit-on, est le chef dans la Péninsule italique : la littérature nébuleuse de l'Allemagne a beaucoup de pièces de ce genre.

Notre confrère s'arrête à un sujet historique intitulé: Rigas; c'est le nom d'un de ceux qui contribuėrent le plus à l'émancipation de la Grèce, et par les mêmes moyens que Tyrtée. Dans la patrie de la poésie et de la liberté, le feu sacré de l'une et de l'autre dormait sous des ruines, mais pour se réveiller bientôt. On pouvait reconnaître, dans les chants populaires de la Grèce moderne, le début d'une autre Iliade.

Rigas, profondément ému des malheurs de ses compatriotes, dirigea toutes ses études vers un but patriotique on lui doit des chants nationaux. A son heure suprême, Rigas, qui avait fait et qui espérait

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