saire, permettez-nous de terminer en citant les vers de Casimir Delavigne, cet autre Normand si digne de louer le père de la tragédie :

Aux acclamations de la foule ravie,

Les rois se sont levés pour honorer sa vie!

Eh bien! qu'à leur exemple, ému d'un saint transport,
Le peuple, devant lui, se lève après sa mort!

LEON VIVET.

Le mouvement scientifique qui se produit à notre époque, les admirables découvertes de quelques hommes privilégiés, les hautes questions économiques et sociales mises à l'ordre du jour, sont bien dignes d'attirer l'attention de ceux qui comprennent l'importance de l'étude, au double point de vue de leur intérêt propre et des services que, par leurs lumières, ils peuvent rendre à leurs semblables.

De là résulte pour l'homme le devoir d'examiner; c'est une véritable mission dont vous avez, messieurs, compris toute l'importance; les découvertes intéressantes, les questions soulevées dans ces derniers temps autour de vous, ont été l'objet de vos méditations.

Sans vouloir céder de prime-abord à un entraînement irréfléchi, avant d'admettre des résultats inespérés, vous avez voulu expérimenter par vous-mêmes, vous vous êtes gardés cependant aussi de céder à un sentiment malheureusement trop commun, qui porte à repousser toute innovation; vous vous êtes tenus constamment en garde contre le double écueil de l'engouement et de la prévention.

Votre zèle s'est multiplié avec les travaux que les circonstances vous imposaient; des rapports ont été faits sur des ouvrages renvoyés à votre examen, et réunis souvent en commissions, vous avez résolu des questions d'une haute importance, vous en avez pour preuve la manière bienveillante avec laquelle l'administration supérieure a accueilli vos communications.

Du reste, messieurs, c'est en présentant aujourd'hui une analyse aussi complète que possible de vos travaux, que je pourrai mieux que par mes paroles faire apprécier de quelle manière vous avez compris votre mission.

Le Journal des Usines, publié par M. Viallet, membre correspondant, a été l'objet d'un rapport de notre confrère M. Thiessé. Le rapporteur signale particu

lièrement deux notes contenues dans ce recueil: la première, relative à la hauteur à laquelle il convient de placer les roues hydrauliques à vannes plongeantes. La seconde renferme la description d'expériences sur le jaugeage des dépenses d'eau faites par de larges orifices. Il suit de ces expériences que les résultats varient considérablement, en raison des charges et des largeurs des orifices, de sorte que le coefficient moyen de la contraction de la veine fluide, dont on se sert habituellemeut, ne serait applicable aux formules que dans des cas particuliers.

Le même membre, dans une communication, a fait ressortir l'utilité de la géométrie descriptive dans les arts et métiers.

Depuis nombre de siècles, dit M. Thiessé, des ouvriers ont fait usage de la géométrie descriptive comme par instinct; la nécessité des arts de construction a conduit les charpentiers et les appareilleurs à des recherches géométriques embrassant les trois dimensions de l'étendue.

Le célèbre Monge, à la fin du siècle dernier, s'empara de tous ces matériaux épars, et parvint à les réunir en corps de doctrine; cet illustre savant fut le véritable fondateur de cette science, si éminemment utile.

La houille existe-t-elle sous le sol de notre département? question importante pour l'industrie de notre contrée; quelques personnes nient positivement l'existence d'un gisement houiller dans notre pays,

en se fondant sur quelques tentatives qui n'ont pas été couronnées de succès. M. Prosper Pimont combat cette prévention et pense qu'il y a lieu d'espérer qu'en se mettant dans des conditions favorables dans des contrées où certaines couches géologiques manquent entièrement à la surface du sol, on pourra arriver à la houille sans être obligé d'atteindre à de trop grandes profondeurs.

Un comité de souscription s'est fondé afin de réunir les fonds nécessaires pour entreprendre des travaux de sondage; M. Pimont rappelant que la Société avait pris, il y a quelques années, l'initiative dans cette question, en proposant un prix pour le meilleur travail sur la matière, a demandé à la compagnie, au nom du comité, de vouloir bien s'associer à son entreprise.

La Société, prenant en considération l'immense avantage qui résulterait pour nos contrées de la découverte d'une mine de houille dans le département de la Seine-Inférieure, a décidé qu'elle souscrirait pour une somme de 100 fr.

M. Prosper Pimont vous a entretenus, messieurs, de divers appareils de son invention :

1o Du caloridore progressif, destiné à recueillir la chaleur perdue des bains de teinture, appareil qui permet aux fabricants d'indiennes et aux teinturiers d'avoir toujours à leur disposition un réservoir d'eau chauffée à 65 ou 70 degrés, sans aucune dépense de combustible;