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L'auteur de l'Histoire de la Réformation française se réser le droit de traduction et de reproduction dans les pays ar lesquels la France a conclu des traités pour garantir la proprie des auteurs. A cet égard, il s'est conformé aux formalités voulu par les règlements.

Strasbourg, imprimerie de Veuve Berger-Levrault.

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HISTOIRE

DE LA

ÉFORMATION FRANÇAISE.

LIVRE XLIV.

I.

illars faisait son entrée à Nîmes le 20 avril 1704, et 3 le milieu de décembre de la même année, son maître appelait à Versailles; huit mois à peine s'étaient écouet l'heureux maréchal avait fait tomber les armes des ins de ces fiers camisards, aussi intrépides sur les bûrs que sur les champs de bataille. De leurs deux chefs plus redoutables, le premier avait quitté la France, le ond avait été tué; leurs lieutenants avaient capitulé, ou , réduits à un petit nombre, ils erraient sur les montas et dans les bois, pour se dérober aux recherches des lats mis à leur poursuite.

Avant son départ, le maréchal convoqua les États du guedoc, qui le remercièrent de ses services et lui firent présent de 12,000 livres, et un de 8,000 à son épouse. clergé se montra reconnaissant, et par l'organe de Fléer, il lui rappela ses titres de gloire à la postérité et plora sur lui la bénédiction divine.1

1. Lettres choisies de Fléchier, 8 janvier 1705.

Louis XIV ne fut pas ingrat; il donna au pacificateur des Cévennes une couronne de duc, le nomma commandeur de ses ordres et lui désigna un champ de bataille digne lui, en l'envoyant dans la Moselle combattre les impe riaux.

Villars, en quittant le Languedoc, emporta l'estime de catholiques et des protestants; les vaincus n'oublièrem pas, que dès son arrivée, la guerre avait changé de face e qu'il n'était pas un fou furieux et brutal comme Montreve mais un vrai militaire; ils apprécièrent son esprit cond liant, et comprirent ses rigueurs, dont ils ne lui firent pa un crime, parce qu'elles étaient dans les nécessités de guerre; il ne trouva pas sans doute dans les Cévennes glorieux champs de bataille, mais il y déploya les qualit les plus éminentes d'un habile négociateur, et obtint, quelques mois, des insurgés, ce que les potences et le bûchers n'avaient pu en obtenir. Le temps, ce juge inte gre, et qui rarement se trompe, a inscrit son nom en le tres d'or dans les annales de la guerre héroïque des cam sards, comme il y a inscrit celui de Bâville en lettres sang.

II.

Les Cévennes, après le départ du maréchal, paraissaien pacifiées; mais la paix qui y régnait, était celle des tom beaux, plus lugubre que la guerre même; l'œil ne s'arrêta que sur des champs incultes, des églises et des villages in cendiés, des chaumières où la joie de la paix était trouble par de cruels souvenirs. L'ange exterminateur n'avait épar gné personne, pas même les vainqueurs, et Bâville régna au milieu de cette immense ruine, comme le génie mal. Il pouvait retourner à Paris et demander au roi la re compense due à ses services et à sa grande capacité admi nistrative; il y pensait, quand tout à coup, du milieu des cendres de l'incendie, jaillirent des étincelles qui l'effraye rent. Trois hommes remarquables avaient formé le projet d'attaquer Louis XIV au cœur des Cévennes, et de le forcer, non-seulement à rétablir l'édit de Nantes, mais encore à rendre à la France ses antiques libertés. C'était

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