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à l'établissement d'un gouvernement. quelconque. Les députés présens à Paris, se jugeant suffisamment autorisés par les circonstances, nommèrent une commission chargée de veiller aux intérêts publics; elle fut composée de

MM. Audry de Puyraveau, Gérard, Laffitte, le général de Lobau, Mauguin, Odier, Casimir Périer, De Schonen.

Le général Lafayette devint commandant en chef de la garde nationale.

Le 30 juillet, les députés réunis en grand nombre dans la salle de leurs séances, pourvurent provisoirement aux divers services: ils nommèrent commissaires provisoires :

A la justice, M. Dupont de l'Eure;
Aux finances, M. Louis;

A la guerre, le général Gérard;
A la marine, l'amiral de Rigny;
Aux affaires étrangères, M. Bignon;
A l'instruction publique, M. Guizot.
A l'intérieur et aux travaux publics,
M. de Broglie.

M. Alexandre de Laborde, député de Paris, fut chargé provisoirement de la préfecture de la Seine.

M. Bavoux, de la préfecture de po

lice.

M. Chardel, de la direction des postes.

Les douze maires de Paris furent éga lement nommés.

Aussitôt qu'il fut investi du commandement de la garde nationale, le général Lafayette publia la proclamation

suivante :

Mes chers concitoyens et braves camarades, la confiance du peuple de Paris m'appelle encore une fois au commandement de sa force publique. J'ai accepté avec dévouement et avec joie les devoirs qui me sont confiés; et, de même qu'en 1789, je me sens fort de l'approbation de mes honorables collègues aujourd'hui réunis à Paris. Je ne ferai point de profession de foi: mes sentimens sont connus. La conduite de la population parisienne dans ces derniers

jours d'épreuve, me rend plus que ja mais fier d'être à sa tête. La liberté triomphera, ou nous périrons ensemble. » Vive la liberté! vive la patrie!

» LAFAYETTE. »

Un grand nombre d'autres proclamations furent affichées sur les murs. de Paris. L'une d'elles plaça le Musée, la Bibliothèque nationale, le Jardin-desPlantes, et les autres édifices publics sous la protection de la nation.

LE DUG DORLÉANS,

LIEUTENANT GÉNÉRAL DU ROYAUME.

Aussitôt que la défaite du parti de Charles X fut consommée, tous les esprits s'interrogèrent sur le nouvel ordre de choses qu'il convenait d'établir en France. Le peuple, toujours admirable dans ces trois journées, n'avait préjugé la question par aucun

cri; celui de Vive la Charte! avait été son seul ralliement. A peine quelques clameurs irréfléchies de Vive Napo léon II s'étaient-elles mêlées aux cris beaucoup plus irréfléchis encore Vive l'Empereur! La question restait donc entière.

Un certain nombre de citoyens livrés aux plus nobles illusions ont pu un moment croire à la possibilité d'établir en France un système républicain; mais l'immense majorité, convaincue qu'un véritable gouvernement représentatif présente toutes les garanties possibles de liberté et de prospérité, et voulant surtout adopter une forme de gouvernement compatible avec la situation de l'Europe, aller au-devant des calomnies, et préserver la patrie de nouvelles perturbations, se réunirent sur un honorable citoyen qui, né auprès du trône, n'en a jamais partagé les préjugés; qui, long-temps revêtu des couleurs nationales, a versé pour elle son sang à Jemmappes et depuis a montré

dans la France nouvelle la simplicité d'un particulier et les vertus d'un père de famille: LOUIS-PHILIPPE D'ORLÉANS.

On pensa que ce choix émané librement de la volonté du peuple, et accompagné de conditions constitutionnelles qui garantissent contre le retour des violences du dernier règne, réunirait à l'avantage d'un acte calme et sensé, celui de consolider à jamais le gouvernement représentatif, et surtout d'éviter des dissensions dont la guerre civile et d'autres calamités seraient la suite inévitable.

En conséquence, les désirs de la nation et ses espérances ont été portées au duc d'Orléans ce prince les accueillit comme elles devaient l'être. Il consentit à être l'élu de la nation, et à accepter les fonctions de Lieutenant Général du royaume, jusqu'au moment où les Chambres assemblées pourraient lui offrir avec le titre de roi la Charte purgée des dispositions vagues qui ont servi de prétexte à ses ennemis, et com

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