Page images
PDF
EPUB
[ocr errors]

stance leurs ateliers, les excitaient à abattre, et même leur fournissaient du pier pour des cartouches. D'énormes atres étaient placées en travers des isseaux pour arrêter la course de la valerie. Il régnait dans tous ces prératifs un ordre et un calme surpre

ms.

On voyait qu'un sentiment vrai du nger, bien moins que la passion, digeait tous les citoyens. La nuit se ssa dans ces apprêts; quelques comts partiels furent livrés; mais les érations décisives furent remises au ndemain.

OURNÉE DU 28 JUILLET:

Dès le matin la population entière de aris était en mouvement; des détaemens des faubourgs Saint-Antoine et int-Marceau s'étaient mis en route. es citoyens armés occupaient l'Hôtel-Ville; d'autres s'étaient emparés des urs de Notre-Dame, y avaient arboré

le drapeau tricolore et sonnaient le tocsin. Tous étaient préparés au combat: toute la poudre et le plomb qu'on avait pu trouver chez les marchands avaient été enlevés. Une foule d'anciens Gardeş nationaux, sans habits, s'étaient joints aux citoyens armés; l'Ecole Polytechni que toute entière avait sollicité et plutôt enlevé qu'obtenu la faculté de sortir pour combattre; les Ecoles de droit et de médecine imitaient cet exemple; enfin Paris offrait l'aspect d'un camp: toutes les boutiques étaient fermées, et de tous côtés aussi stationnaient des gardes royaux, des lanciers, des Suisses, des régimens de ligne..

Ces divers corps, il est vrai, n'étaient pas également disposés à tourner leurs armes contre leurs concitoyens. Quoiqu'ils eussent reçu chacun 25 francs, les gardes royaux répugnaient au service horrible qu'on exigeait d'eux. La ligne refusait positivement de faire feu. Les officiers réunis au café turc avaient délibéré entre eux une déclaration à leur

commandant, exprimant leur volonté formelle de se borner à maintenir l'ordre sans tirer sur le peuple ; mais la gendarmerie, et surtout les Suisses, montraient le plus affreux acharnement.

Tandis que chacun se disposait ainsi pour le combat, tous les signes de l'autorité royale étaient enlevés et détruits comme par enchantement.

ces

On ne voulait plus conserver effigies d'un roi assassin du peuple; ici elles étaient attachées ou plutôt pendues aux lanternes, là on les réunissait en monceau, et on y mettait le feu. Et cependant toutes ces exécutions de la justice populaire se faisaient sans désordre, sans violence et sans autre cri que celui de Vive la Charte!

Cependant un combat régulier s'établissait à la fois dans tous les quartiers de Paris. Le principal théâtre de l'attaque et de la défense était l'Hôtel-deVille. Les citoyens armés qui l'occupaient étaient assiégés par les Suisses et la garde royale tout ensemble. Sta

tionnée sur le quai aux Fleurs et dans les environs, la troupe de ligne se bornait à défendre les approches aux curieux qui auraient pu exposer leur vie en avançant avec trop d'imprudence. L'Hôtel-de-Ville fut pris et repris plusieurs fois, pendant une fusillade et une canonnade de douze heures. Il est impossible de décrire l'effet que chaque détonnation produisait sur les habitans des lieux circonvoisins. Le tocsin sonnait sans discontinuer à Notre-Dame; de moment en moment on apportait des blessés à l'Hôtel-Dieu, et des cadavres à la Morgue. Ces transports avaient lieu de la manière la plus touchante : le respect et les larmes des citoyens présens environnaient ces déplorables victimes de l'héroïsme : on n'insultait à ancun cadavre, fût-il militaire français, fût-il suisse c'était un frère, c'était un homme. Admirable exemple de modération et d'humanité!

Tandis qu'on se battait ainsi, un grand nombre de gardes nationaux ayant

repris leur uniforme se formèrent par pelotons, et munis de cartouches saisies dans un dépôt public se dirigèrent vers le Pont-Neuf et l'Institut. Là un combat meurtrier s'était engagé. Des troupes postées dans des maisons du quai des Orfèvres, à la Préfecture de police, autour de la statue de Henri IV, au Louvre et dans la galerie du Musée, faisaient un feu considérable. Le pont des Arts était également le théâtre d'un combat acharné. De temps en temps les bles sés étaient dirigés par charretées yers les hôpitaux. Un seul caporal accompagnait ces déplorables convois, dont la population silencieuse protégeait la marche.

Dans les environs du Palais-Royal, sur les boulevarts, sur les places publiques, la lutte se poursuivait avec des succès divers. Ainsi, tandis que le peuple était victorieux sur un grand nombre de points, le succès paraissait incertain dans les environs du Louvre, dans la rue du Coq et sur le Carrousel. Il n'en

« PreviousContinue »