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principes et les formes voulues par les lois.

» Et si les soussignés n'exercent pas effectivement les droits, et ne s'acquittent pas de tous les devoirs qu'ils tiennent de leur élection légale, c'est qu'ils en sont empêchés par une violence matérielle. »

« Beaucoup de députés sont attendus à Paris demain ou après - demain. Au nombre des députés qui l'ont déjà șignée, se trouvent :

MM.

MM.

Labbey de Pompières, Duris-Dufresne.

Sébastiani.

Méchin.

Périer (Casimir).
Guizot.

Audry de Puyraveau.
André Collot.

Gaëtan de la Roche-
foucauld.
Mauguin.
Bernard.

Voisin de Gartempe.
Froidefond de Bellisle.
Villemain.

Didot (Firmin).

Daunou.

Persil.

Villemot.

De la Riboissière.

Bondy (comte de).

Girod de l'Ain.

Laisné de la Ville-'É-
vêque.

Delessert (Benjamin).
Marchal.
Nau de Champlouis.
Comte de Lobau.
Baron Louis.
Milloux,

Estourmel (comte d').
Montguyon (comte
de).
Levaillant.
Tronchon.

Gérard (le général).
Laffitte (Jacques).
Garcias.

Dugas-Montbel.
Camille Périer.

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JOURNÉE DU 27 JUILLET.

Une affiche répandue avec profusion dans tous les quartiers de Paris, et signée Mangin, interdit à tous les établissemens publics de recevoir et de donner à lire les journaux qui ont paru sans autorisation préalable. Cette mesure arbitraire instruit le peuple des faubourgs des événemens qu'il ne connaissait encore qu'imparfaitement.

Des extraits du Moniteur de la veille

achèvent de l'éclairer; l'indignation se peint sur tous les visages.

Le spectacle d'un grand déploiement de force publique l'augmente encore, A onze heures, des commissaires de police, accompagnés de la force armée, font barrer quelques rues, et font irruption dans les bureaux des journaux qui ont osé paraître, dans ceux du Temps, du National, du Globe, du Journal du Commerce, du Figaro; on leur oppose la plus vive résistance, on leur défend, au nom de la loi, de poursuivre. Des serruriers, mandés pour forcer les portes des imprimeries, refusent leur ministère. Les commissaires de police hésitent, et craignent de se rendre coupables d'un voi avec effraction; enfin, Mangin envoie pour crocheter les portes l'homme dont la charge est de river les fers des forçats, et le crime est accompli.

Cependant des groupes s'étaient reformés en plus grand nombre que la veille; ils remplissaient les alentours du

Palais-Royal, les rues Saint-Honoré, Richelieu, de Valois, Fromenteau, Saint-Thomas-du-Louvre et de Chartres; le plus grand nombre était toujours sans armes c'étaient des curieux attirés par les événemens de la veille auxquels se mêlaient seulement quelques hommes des faubourgs armés de bâtons et de pierres. La gendarmerie à pied et à cheval se met à charger indistinctement tous ceux qui se rencontrent devant elle; mais déjà l'on résiste, et les groupes, au lieu de se dissiper, grossissent à chaque instant; bientôt la rue Saint-Honoré en est encombrée dans toute sa longueur on s'arme, des fusillades réitérées se font entendre; mais les hommes contre lesquels elles sont dirigées se rallient intrépidement sous le feu de l'ennemi.

D'autres groupes se portent vers l'hôtel des affaires étrangères, et sur le passage que le ministre Polignac doit traverser à son retour de Saint-Cloud; on fait arrêter plusieurs voitures, Poli

gnac s'était glissé dans son hôtel sans être aperçu. Bientôt il le fit hérisser d'artillerie comme une place forte. On dit qu'au moment où la fusillade la plus active était dirigée par ses ordres contre Paris, cet infâme ministre dînait tranquillement avec ses collègues sous la protection de ses canons, et insultait ainsi aux victimes qu'il faisait sacrifier.

La soirée du 27 commença l'admirable système de défense que la population de Paris devait opposer aut troupes qui la fusillaient avec tant de barbarie. Sans accord, puisque le temps avait manqué pour se concerter, tous les citoyens réunis par une sorte d'instinct de conservation se trouvèrent ensemble sur tous les points qu'il fallait. défendre. Leur premier soin fut d'abattre les réverbères dans les rues SaintHonoré et de la Monnaie, sur la place du Parvis Notre Dame, à la Bourse, à l'Archevêché; en même temps des citoyens se rendaient par escouades chez les armuriers, qui leur ouvraient sans

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