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lier. Il opta pour ce dernier département, où il avait obtenu 51,505 voix et alla siéger à droite. Il fit partie de la majorité qui, le 24 mai 1873, appela au pouvoir le maréchal de Mac-Mahon. Ministre de la marine le 22 mai 1874, il vota le 15 juin, contre la proposition Casimir Périer, contre la dissolution, et, en 1875, pour l'ensemble des lois constitutionnelles.

M. le marquis de Montaignac a fait partie de nombreuses commissions parlementaires; il a été élu président des sous-commissions de la marine et des marchés de l'armement pendant la guerre, puis vice-président de la commission de réorganisation des armées de terre et de mer.

Il est depuis quinze ans membre du conseil général de la Seine-Inférieure et habite, à six lieues de Rouen, le château de Gueutteville. Le général de Lamoricière, pour la mémoire duquel il professe une sorte de culte, était son beau-frère et son meilleur ami. En 1844, il a épousé Mile d'Auberville, petite-fille du duc de Noailles et d'Ayen et de Mile d'Aguesseau. Son fils aîné est officier de hussards.

M. le contre-amiral de Montaignac est membre du Conseil d'administration de la Société centrale de sauvetage des naufragés, dont il fut un des premiers fondateurs.

MORIN

Élu le 15 décembre, au sixième tour de scrutin, le dix-septième sur 64, par 339 voix.

M. Paul Morin est né en 1810. Ancien commissaire de la République en 1848, il a fondé, il y a quelques années, à Nanterre, dont il est le maire, une importante fabrique de bronze d'aluminium.

Aux élections complémentaires du 2 juillet 1871, il fut porté à la fois sur les listes de l'Union parisienne et de l'Union de la presse républicaine. Il fut élu le neuvième sur vingt et un, par 115,537 voix et alla siéger à gauche. Il débuta en déposant une proposition tendant à l'extension des associations syndicales en vue des besoins de l'agriculture. Il vota pour le retour à Paris et prit part à la discussion de la loi du 24 septembre 1871, relative à la composition du Conseil général de la Seine.

Au moment des tentatives de restauration monarchique, il publia une lettre dans laquelle il disait notamment :

J'ai été envoyé à l'Assemblée pour maintenir et fonder la République, seul gouvernement capable de fermer l'ère des révolutions et le seul pouvant se prêter à tous ses progrès sans secousses violentes. Je ne faillirai pas plus à mon devoir et à mes convictions que je n'y ai

failli jusqu'à ce jour, et je repousserai par mon vote toute tentative de restauration monarchique.

Depuis ce temps, M. Paul Morin n'a plus pris une part active qu'aux débats sur les questions d'affaires. Il a parlé notamment contre la loi sur le monopole des allumettes chimiques.

PAJOT

Élu le 11 décembre, au troisième tour de scrutin, le septième sur 106, par 348 voix.

M. Jules Pajot est né dans les environs de Lille, vers 1806. Ancien notaire à Lille, membre de diverses sociétés religieuses, il n'avait encore aucun passé politique quand les électeurs du Nord l'envoyèrent à l'Assemblée, en février 1871, le vingtdeuxième sur vingt-huit, par 202,067 voix. Il fut chargé, la même année, de rendre compte à l'Assemblée des pétitions catholiques demandant une intervention de la France en Italie et conclut à ce que des démarches officieuses fussent faites auprès du roi d'Italie. A partir de ce moment, il ne prit qu'une part très effacée aux débats parlementaires. Successivement rapporteur de l'élection de M. Grange (Savoie), d'une proposition tendant à réglementer l'exercice du droit de pétition, M. Pajot qui s'était fait inscrire à la réunion des Réservoirs, vota pour l'abrogation des lois d'exil, l'ordre du jour Ernoul, la loi du 20 novembre et la loi des maires; contre

le ministère de Broglie, la proposition Périer et l'ensemble des lois constitutionnelles.

CASIMIR PÉRIER

Elu le 10 décembre, au troisième tour de scrutin, le
quinzième sur 146, par 347 voix.

M. Auguste-Casimir-Victor-Laurent Périer, fils aîné du célèbre ministre mort en 1832, est né le 20 août 1811 à Paris. Secrétaire d'ambassade à vingt et un ans à Bruxelles et à Londres, successivement ministre plénipotentiaire à la Haye, à Naples, à Saint-Pétersbourg et en Hanovre, il fut élu en 1846 membre de la Chambre des députés par le premier arrondissement de Paris. Il se démit de ses fonctions diplomatiques et soutint la majorité de ses votes. Après la révolution de février 1848, il se retira dans ses propriétés de l'Aube y vécut dans la retraite. Mais l'année suivante, les électeurs de ce département l'envoyèrent siéger à l'Assemblée législative, où il suivit la politique de la majorité, soutenant d'abord le président, et le combattant après le Message du 31 octobre.

et

Le 2 décembre, il protesta contre le coup d'Etat, et fut détenu pendant quelques jours au MontValérien. Aussitôt élargi, il rentra dans la vie privée et s'occupa spécialement de travaux agricoles. Elu membre du conseil général de l'Aube en 1845, il conserva son mandat jusqu'en 1851, et se fit réélire en la même qualité dix ans plus tard.

A partir de ce moment jusqu'en 1869, il se con

sacra entièrement à des travaux littéraires et économiques. Il publia successivement divers ouvrages. sur les Traités avec l'Angleterre (1860), les Finances de l'Empire (1861), le Budget de 1863 (1862), la Réforme financière (1862), les Finances et la Politique (1863), les Sociétés de coopération (1864), l'Article 75 de la Constitution de l'an VIII sous le régime de la Constitution de 1852 (1867).

La même année, il fut élu membre libre de l'Académie des sciences morales et politiques, en remplacement de M. le duc de Broglie, démissionnaire.

En 1869, il se présenta, comme candidat de l'Union libérale, contre le candidat officiel, M. Argence, et échoua.

Pendant la guerre, resté à Pont-sur-Seine, il fut arrêté par les Prussiens, écroué à la prison de Troyes, puis conduit à Reims pour y être mis à la disposition du général qui commandait le corps d'occupation. Mis en liberté à la suite de l'armistice, il se présenta comme candidat aux élections du 8 février.

Elu, en même temps, dans les trois départements de l'Isère, des Bouches-du-Rhône et de l'Aube, il opta pour ce dernier et vint s'asseoir sur les bancs du centre gauche. Sa compétence en matière financière le fit choisir comme rapporteur du budget de 1871 et du projet de loi relatif au premier emprunt de deux milliards. Il prit part à la discussion de l'élection de M. Lignier (Aube) et de la loi sur l'électorat municipal. Réélu membre du conseil général de l'Aube le 8 octobre, il fut nommé, le 11 suivant, ministre de l'intérieur, en remplacement de M. Lambrecht, décédé.

A peine arrivé au pouvoir, M. Casimir Périer travailla à l'affermissement de la République, à ce que son prédécesseur avait appelé la politique d'a

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