Page images
PDF
EPUB

monie secrete du discours, qui, comme il le disoit lui-même, sans avoir la servitude de la Poéfie, en conserve fouvent toute la douceur & toutes

[ocr errors]

les graces.

Nous n'ajoutons pas ici le décail de ses vertus ; la Postérité en chérira toujours le souvenir , 24tant que la Magistrature en fera sa gloire. Qu'il nous soit feulement permis d'ajouter , que, si la Religion avoit besoin de suffrages pour triompher des efforts de l'impiété, un tel homme feroit bien propre , par ses lumieres & par ses mæurs, à confondre la présomption qui l'attaque, & à faire rougir les vices qui la déshonorent. Il lui rendit conftamment hommage par la conduite & dans ses Ecrits. Elle étoit , selon lui , le seul guide qui pût apprendre à l'homme ce qu'il a été, ce qu'il est & ce qui peut le rendre rel qu'il doit être. Les préceptes qu'elle renferme, disoit-il, sont la route asûrée pour parvenir à ce souverain bien que les anciens Philofophes ont tant cherché, & qu'elle seule peut nous faire trove ver *. C'est elle , ajoutoit-il, qui doit animer tous nos travaux , qui en adoucit la peine, & qui peut Seule les rendre véritablement utiles **; d'où il ciroit cette conséquence foudroyante pour les

ز

* Ouvres de M. Dague feau, tom. I,

Inftrudion I. Instruction IV.

** Tome 1o

[ocr errors]
[ocr errors]

clprits forts & les cæurs corrompus, que la Religion est la vraie Philosophie *.

DAILLÉ, [ Jean ] Ministre Protestant , né à Chatelleraut en 1994, mort à Paris en 1670, a beaucoup écrit sur la Religion & sur divers sujets de controverse. Il a laissé dix - huit volumes de Sermons , qui font plutot des Commentaires sur l'Ecriture Sainte cours d'éloquence. Bayle prétend qu'ils sont d'une grande netteté, soit pour l'expression , soit pour l'arrangement des matieres. Nous aimons mieux le croire , que

de les lire décider.

, que des Dir

pour en

[ocr errors]

DAINE , [ Marius-Jean-Baptiste-Nicolas ] Intendant de Bayonne

de l'Académie des Sciences & Belles-Lettres de Berlin , né à Paris en 17.

Il paroît avoir plus de goût pour les Lettres , que d'ardeur à les cultiver. Quelques morceaux de Poésies de Pope , qu'il a traduits avec autant d'élégance que de force & de précision , font connoître de quoi il seroit capable , fi des occupations importantes lui permettoient plus de délaffemens. Après tout, on peut se dispenser d'exiger des hommes en place des choses belles & agréables; ils sont obligés d'en faire de bonnes & dutiles , & M. Daine réunit sur ce dernier objet les fuffrages de la Province , dont le Roi lui a confié l'administration..

* Instruction 1, tom sa

DAIRE, [Louis-François T Bibliothécaire des Célestins de Paris, né à Amiens en 171.3.

Ses Pieces fugitives. ne prouvent pas qu'il ait: du talent pour la Poélie; ses Histoires particulieres de quelques villes prouvent son travail &, son érudition, pas toujours son goût & la méthode ; mais fon Dictionnaire des Epithetes Françoises: prouve invinciblement sa patience.

C

DALIBRAY , [ Charles VION ) né à Paris , mort en 1654 , Poëte dont tous les Vers sont oubliés", excepté une Epigramme contre Montmor, fameux Parasite. Cette Epigramme, beaucoup trop libre, est néanmoins piquante par sa fingularité. Nous ne la rapporterons point, parce qu'elle est fort connue ; nous avertissons seulement qu'elle est défigurée dans beaucoup de compilations , ' & dans celle , entre autres , qui a pour titre, Nouveau Dictionnaire historique, Ouvrage plein d'erreurs, de fautes & de confufion.

[ocr errors]
[ocr errors]

DANCHET», [ Antoine) de l'Académie Françoife & de celle des Inscriptions, né à Rion' en

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

Auvergne, én 1671, mort à Paris en 1748 ; eft parmi les Poëtes ce qu'est dans un Régiment un Lieutenant qui a beaucoup de Soldats au dessous de lui , & plusieurs Officiers au dessus.

Sa Mase, après avoir paffé rapidement sur la Scene, où elle ne pouvoit en effet figurer longtemps , du moins avec avantage ,

s'est exercée avec plus de succès sur le Théatre de l'Opera. On joue encore plusieurs de les Drames lyriques, dont l'accueil est dû en partie à la Musique de Campra.

Nul Poëte ne doit prétendre à un rang brillant & solide sur le Parnasse , avec une Poésie foible , traînante , dépourvue d'images & de coloris ; telle est celle de M. Danchet , qui n'a en la faveur, que , de l'aisance , un peu d'harmonie & beaucoup de mollefse. Ses Tragédies lyriques sont fort inféricures à ses Ballets ; aussi est-ce à ces derniers qu'il doit la réputation qu'il conserve encore parmi les Amateurs de l'Opéra.

Si les Littérateurs exacts ne sont pas obligés d'avoir une grande estime pour ses talens, les gens sages doivent au moins rendre justice à l'honnêteté de fes sentimens. It ne fe'permit ja mais un seul vers satyrique au milieu des Critiques , des Epigrammes & des Brocards, qué la médiocrité de ses Tragédies lyriques lui attira Un de ses rivaux l'ayant outragé dans un Pamu

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

£ É g phler indécent, il se contenta de lui répondre par une Epigramme très-piquante qu'il lui envoya , en lui déclarant que personne ne la verroit. Son but étoit seulement de lui faire connoître combien il est facile & honteux de montrer de l'efprit, en employant les armes de la satyre perfonnelle.

Il avoit encore beaucoup de zele pour le progrès des jeunes gens qui cultivoient les Lettres ; les conseils ne leur étoient jamais refusés. C'est sans doute en conséquence de ce zele connu , qu'un jeune homme alla un jour le consulter sur une Elégie qu'il avoit composée sur les disgraces de fa Maîtreffe. L'Elégie commençoit ainsi :

Maison , qui renfermez l'objet de mon amour.

Danchet l'arrêta au début, & lui dit, Maia Son est un mot crop foible ; il faudroit mettre

: Palais, Beau lieu , &c. Le jeune Poëte répondit : Qui ; mais c'est une maison de force. En ce cas-là, repliqua Danchet, le mot est assez bon.

On a eu tort de mettre cette Anecdote sur le compte de M Piron.

[ocr errors]

DANCOURT, [ Florent CARTON ) né à Fonrainebleau en 1661, mort à Courcelles-le-Roi en Berry, en 1723

« PreviousContinue »