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couru à achever une œuvre aussi heureusement commencée; et à mettre à la place du plus horrible bouleversement, une révolution douce et sans secousses, qui auroit assuré pour long-temps le bonheur de la nation, et pour toujours la gloire du monarque et celle de ses conseils.

Il est facile, dira-t-on, de former des projets après les événemens; j'en conviens: aussi ceci n'est-il malheureusement qu'une supposition: les états-généraux furent convoqués dans la forme que je viens de dire, pour le mois de Mai,

1789.

J'ai abrégé, autant qu'il m'a été possible, le détail que j'ai cru devoir donner de mes opinions, et de mes idées sur ce qui a précédé la révolution Françoise. Quelque loin que je sois remonté, je ne crois rien d'étranger à mon objet. En soumettant ma conduite au jugement de mes contemporains, je leur dois compte des motifs qui l'ont dirigée: autrement ils ne seroient pas en état de prononcer. Je ne prétens pas que ma manière de voir ait été la meilleure: heureux celui qui dans ce siècle d'atrocités, n'a que des er

reurs

reurs à se reprocher; mais si j'ai erré, je désire du

moins

que l'on sache que ce n'a été, ni par intention ni par défaut de réflexion.

Je commencerai le livre suivant

tails de ce qui me concerne.

par les dé

FIN DU LIVRE PREMIER.

MÉMOIRES

MÉMOIRES

DU

COMTE JOSEPH DE PUISAYE.

E

LIVRE SECOND.

Je suis né à Mortagne au Perche, d'une famille qui, comme beaucoup d'autres, a la prétention de ne le céder à aucune, pour le lustre et pour l'ancienneté de son origine.

Oderic Vital, en parlant du mariage de Roger Comte du Perche avec Adélaïde de Puisaye*, vers le dixième siècle, rapporte que le père de cette princesse étoit issu des plus nobles chefs des Francs. Dès avant cette époque, d'après le

même

Post interfectam Mabiliam, aliam Rogerius duxit uxorem, nomine Adelaim, Hugonis de Puisatio, qui de nobi lissimis Francorum proceribus erat filiam. Oderic-Vitalis, &c.

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même auteur, la dignité de grand sénéchal héré ditaire du Perche, avoit été inféodée à la terre de Puisaye, située dans ce comté, comme celle du comté de Champagne à celle de Joinville, &c.

La conformité des noms Latins *, dans les anciennes chartes, a fait croire que cette maison est la même que celle dont les historiens modernes ont traduit improprement le nom par celui de Puiset; et qui, durant le siècle suivant, se rendit célèbre par ses longues guerres contre les Rois de France, et par les malheurs qui les terminèrent au commencement du douzième.

On lit dans les Recherches historiques, que 'Jean de Puisaye (ainsi écrit) étoit tuteur† de Thomas de Bar, à la fin du treizième siècle; et qu'il accompagna son pupille, lors de son entrée solennelle à Liège, le jour de la purification de l'an 1300. La parenté qui existoit entre Hugues de Puiset et les Comtes de Corbeilt,

ceux

* Puisatium, Puisacensis, &c.

†Mainbourg dans la langue du pays.

Hugues de Puiset étoit l'héritier du Comté de Corbeil,

sur lequel il céda ses droits à Louis le Gros, dont il avoit

été

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